Avec la gamme Edge, Motorola souhaite s’affirmer comme un acteur majeur du monde du smartphone. Le Motorola Edge 50 Pro qui nous intéresse aujourd’hui est le modèle qui s’adresse au grand public, et vient s’immiscer dans un marché milieu de gamme fermement disputé par Samsung, Xiaomi ou encore Google avec son tout récent Google Pixel 8a.
Ce nouveau smartphone, au design premium et à la fiche technique plutôt séduisante sur le papier, justifie-t-il son prix de 700 euros ? C’est tout l’objet de ce test.
Prix du Motorola Edge 50 Pro
Le Motorola Edge 50 Pro se négocie 700 euros. Il est disponible dans trois coloris : noir, violet et blanc.
Motorola Edge 50 Pro 12/256 Go au meilleur prix Prix de base : 699 €
Design : un écran incurvé qui facilite la prise en main
Les écrans incurvés n’ont plus autant la côte qu’il y a quelques années, mais Motorola n’entend pas suivre la tendance avec ce Motorola Edge 50 Pro. Le smartphone bénéficie donc d’un écran d’une taille de 6,7 pouces qui déborde légèrement sur les bords, et qui rend sa prise en main très agréable au premier toucher. Cette petite astuce permet également d’atténuer l’épaisseur de l’appareil, de 8,35 mm, et de rendre le Edge 50 Pro plus fin qu’il ne l’est vraiment.
Utiliser le Motorola Edge 50 Pro à une main reste difficile malgré tout du fait de son gabarit. Si le poids de 188 grammes est tout à fait acceptable, même après plusieurs dizaines de minutes d’utilisation, Motorola a choisi d’étirer son écran sur la hauteur, avec quelques contorsions indispensables pour atteindre le bord supérieur du smartphone. Le capteur d’empreintes est quant à lui un peu trop bas sur l’écran à notre gout.
Le dos est affublé d’un revêtement en cuir végétal. En plus de donner au smartphone un aspect premium du plus bel effet, et alors que les autres fabricants optent pour un dos en verre, ce dernier améliore un peu plus la tenue en main, tout en évitant l’accumulation rapide des traces de doigt. Le modèle que nous a fourni le constructeur est de couleur noire, mais la marque propose également deux autres teintes Lavande et Blanc Nacré.
Écran : une dalle qui ne ménage pas ses effets
Le Motorola Edge 50 Pro propose une dalle pOLED de 6,7 pouces, avec une résolution de 2712 x 1220 à 446 ppi, ainsi qu’un taux de rafraichissement maximal de 144 Hz. Ce dernier s’active dans les réglages de l’appareil. Le mode automatique reste lui cantonné à 120 Hz, pour éviter une chute drastique de l’autonomie en cours d’utilisation.
L’écran du Motorola Edge 50 Pro propose un affichage somptueux, avec une luminosité mesurée par le labo de 1 334 cd/m2, et un pic lumineux de 1 870 cd/m2. L’appareil est ainsi lisible en permanence, même en plein soleil, et propose un excellent confort de lecture.
La gestion des couleurs modère un peu notre enthousiasme. Motorola a la fâcheuse tendance sur ce modèle à pousser les potards au maximum avec des couleurs vives, voire artificielles dans le réglage par défaut, et une teinte globale très froide. Un tour dans les paramètres permet d’atténuer le réglage en optant pour le mode vif, qui va réchauffer un minimum la teinte pour un résultat un peu plus naturel.
Audio : un son correct, à condition de ne pas pousser le volume
Le Motorola Edge 50 Pro n’innove pas sur sa partie audio, avec la présence de deux haut-parleurs stéréo, compatibles Dolby Atmos comme l’indique le petit logo ajouté au dos du smartphone. La marque explique par ailleurs que passer le téléphone en mode paysage permet d’activer automatiquement une « stéréo large », avec un espace scénique plus étendu. L’audio spatial est activé par défaut sur l’appareil sur tous les contenus joués.
Le rendu sonore du smartphone est plutôt bon, et permet de regarder une vidéo ou de passer un appel avec une qualité sonore tout à fait correcte. Tout juste, regrettons-nous une saturation un peu rapide en augmentant le volume, et un son un peu désagréable lorsque l’appareil est poussé à plein volume.
Motorola propose néanmoins différents modes (Film, Musique, Podcast…) avec, pour chacun d’entre eux, un égaliseur afin d’obtenir le rendu sonore le plus adapté à ses goûts. Le mode Film nous a paru le plus équilibré, avec des basses présentes, bien qu’un peu basses, et des aigus maitrisés.
Évidemment, et comme de coutume aujourd’hui, l’appareil ne propose pas de port jack, et il vous faudra un adaptateur pour brancher votre casque, sauf à en passer par une solution sans-fil et utiliser le contrôleur Bluetooth 5.4 intégrée au smartphone.
Performances : un smartphone fort capable, mais pas sans défauts
Le Motorola Edge 50 Pro intègre la puce Snapdragon 7 Gen 3 de Qualcomm. Pour son milieu de gamme, le constructeur s’est donc tournée vers un processeur moins costaud que le Snapdragon 8 Gen 3 que l’on trouve sur les smartphones Android premium, mais cette puce reste malgré tout adaptée aux usages les plus courants.
Sur Geekbench, les résultats sont assez peu surprenants. Si la puce milieu de gamme de Qualcomm ne déçoit pas, elle reste un cran en dessous de certains de ses concurrents équipés de processeurs plus puissants, notamment sur le multicœur. Ceci dit, la puce s’en sort très bien avec un seul cœur.
Geekbench 6 Single-Core Geekbench 6 Multi-Core Geekbench 6 Compute Score (GPU)
Sur Antutu, l’écart est un peu moins flagrant, notamment si on le compare au Samsung Galaxy S23 FE, mais le Pixel 8 garde l’avantage avec un processeur Tensor qui le dépasse de la tête et des épaules.
AnTuTu Benchmark 10 Score AnTuTu Benchmark 10 CPU AnTuTu Benchmark 10 GPU AnTuTu Benchmark 10 MEM AnTuTu Benchmark 10 UX
La navigation et l’ouverture des applications s’effectuent en un instant, et nous n’avons pas constaté de latences particulières lors de nos quelques jours de test. Seule l’application Appareil Photo s’est montrée capricieuse, avec une vraie lenteur lors de la prise de vue, et d’interminables secondes requises pour finaliser le traitement de chaque image. Le passage d’un objectif à l’autre est tout aussi laborieux.
Concernant le jeu vidéo, nous avons testé l’appareil avec Genshin Impact, et avons pu le faire tourner en qualité faible à 30 FPS, sans aucune latence. Il est possible d’améliorer les graphismes en passant en mode intermédiaire, mais le GPU du Snapdragon 7 Gen 3 a plus de mal à encaisser l’amélioration des graphismes et quelques saccades apparaissent régulièrement à l’image.
Point positif toutefois : le processeur ne chauffe pas, avec une amplitude mesurée de 15,3 °C. Au cours de notre test, le Motorola Edge 50 Pro n’a jamais été désagréable en main, même avec une utilisation intensive.
Logiciel : Android 14 aux manettes, sans grands ajouts de la part de Motorola
Le Edge 50 Pro est livré avec Android 14, dernière version en date de l’OS, et de la mise à jour de sécurité du 1ᵉʳ mars dernier. Motorola n’a pas eu la main trop lourde sur l’interface, et propose une expérience utilisateur proche de ce que propose Google avec ses modèles Pixel, quelque chose d’assez épuré.
Le constructeur met à dispositions quelques logiciels de son cru, préinstallés sur le smartphone et regroupés dans un dossier dédié. Quelques petites fonctionnalités plus anecdotiques sont également au programme, comme l’activation du mode Ne pas déranger en retournant le smartphone sur une table ou l’activation de la lampe torche en secouant l’appareil. Le système utilise par ailleurs l’écran courbé pour les illuminer lors de la réception d’une notification, lorsque le smartphone est posé face contre écran, afin de vous avertir discrètement.
Motorola propose enfin une personnalisation de l’écran d’accueil, avec un système d’intelligence artificielle qui utilise comme support l’une de vos photos pour créer un visuel de toutes pièces. Cela ne sera pas à grand-chose, mis à part intégrer le mot IA et surfer sur la vague, comme l’ensemble des constructeurs.
Un point négatif, et pas des moindres : Motorola annonce que le Edge 50 Pro ne proposera que trois années de mises à jour majeures, ce qui nous emmène jusqu’à Android 17. C’est un peu chiche lorsque l’on compare à Samsung ou Google qui proposent tous deux aujourd’hui pas moins de sept années de mises à jour sur leurs derniers modèles.
Photo : des images qui en jettent…, parfois même un peu trop
Le Motorola Edge 50 Pro dispose d’un bloc photo classique, mais efficace sur le papier qui se décompose de la sorte :
Un capteur photo principal grand angle 50 Mpx, ouverture ƒ/1.4 équivalent 25 mm 1/1.55″ pouce, PDAF, OIS ;
Un ultra-grand-angle 13 Mpx à ouverture ƒ/2.2, 16 mm ;
Un téléobjectif 10 Mpx à ouverture ƒ/2, 67 mm.
Grand angle
Entamons le test de cette partie par le capteur principal 50 mégapixels. Les clichés produits par le capteur sont de très bonne facture, avec une belle restitution des détails dans l’image et peu de bruit numérique lorsque la scène est correctement éclairée.
Motorola applique un traitement d’image à chaque cliché pris avec l’appareil photo, et cela se manifeste par des couleurs un peu trop saturées, ainsi qu’un contraste et une luminosité sensiblement rehaussés. L’objectif ? Donner un aspect plus vif et plus impactant à chaque image. La marque vise avec ce modèle un public jeune et connecté aux réseaux sociaux, et le traitement va dans ce sens, avec des photos « qui en jettent », et au détriment de la réalité.
Les réglages choisis par Motorola ne sont pas trop dérangeants de jour, mais de nuit, la situation se complique. Les images produites par le Edge 50 Pro en basse luminosité, et avec le mode Nuit activé, rehaussent les quelques zones lumineuses de l’image, quitte à perdre en détail sur les zones restées dans l’ombre. Là encore, l’effet est plus dramatique, on en convient, avec des couleurs un peu criardes et poussées à postériori, mais on perd en réalisme ce qu’on gagne en spectaculaire.
Dans certains environnements, le traitement d’image semble totalement perdu et pousse artificiellement des couleurs pour un résultat à la limite de la faute de goût, comme dans ces deux exemples. La lumière colorée de notre pièce a été rehaussée au maximum, donnant une teinte rose ou bleue bien supérieure à la réalité.
Le Motorola Edge 50 Pro donne la possibilité de sortir des photos au format RAW, qui évitent les écueils logiciels décrits précédemment, mais gare au poids des images.
Ultra-grand-angle
L’ultra-grand-angle du Motorola Edge 50 Pro déçoit un peu, à cause d’un manque de consistance colorimétrique, et des couleurs légèrement plus fades et plus froides que sur les clichés obtenus par l’objectif principal. Il se rattrape néanmoins par un solide niveau de détails.
Téléobjectif
Parent pauvre du Motorola Edge 50 Pro, le téléobjectif se débrouille pourtant bien avec un haut niveau de détails en extérieur.
Portrait
Le Motorola Edge 50 Pro ne pouvait se passer d’un mode portrait. Ce dernier offre un détourage plutôt convaincant des sujets sur tous les capteurs. Malheureusement, la mise au point est parfois aux fraises, l’appareil ne sachant pas exactement sur quelle zone se fixer. Il n’est donc pas rare d’obtenir des clichés flous s’ils ont été pris un peu trop rapidement.
Selfie
Pour les selfies ou les appels vidéo, Motorola fait appel à un capteur avant de 50 mégapixels. En mode portrait, le détourage semble un peu trop artificiel, avec un sujet trop nettement détaché de l’arrière-plan. Le capteur réussit néanmoins à proposer une image relativement fidèle à la réalité et avec un certain piqué.
Vidéo
Le Motorola Edge 50 permet de filmer jusqu’en 4K à 30 FPS, et à 60 FPS en 1 080p. Sans être honteuse, la qualité vidéo de ce smartphone est moyenne, avec un manque de stabilité lors de la prise de vue, et une captation sonore assez aléatoire dans un environnement bruyant. Pour faire quelques vidéos de vacances ou pour les réseaux sociaux, le mode fait l’affaire. Pour des vidéos plus professionnelles, passez votre chemin.
Autonomie : une grosse journée d’utilisation, et une charge ultra-rapide
Le Motorola Edge 50 Pro dispose d’une batterie de 4 500 mAh, une valeur plutôt classique pour un smartphone milieu de gamme. Le test réalisé par le labo nous donne, pour une utilisation polyvalente, une autonomie de 19 h 58. Avec une utilisation plus modérée, le Motorola Edge 50 Pro a tenu plus d’une journée et demie sans besoin d’être rechargé.
L’appareil est accompagné d’un chargeur 125W, lui permettant une recharge ultra-rapide en quelques minutes. Selon notre protocole de test, il n’aura fallu que 33 minutes au smartphone pour passer de 0 à 100 % de batterie.
Sans surprise, l’appareil de Motorola explose ses concurrents sur ce terrain. Le constructeur propose dans les réglages une option permettant d’obtenir une charge plus rapide encore de quelques minutes, avec en contrepartie une chauffe un peu plus importante de l’appareil.
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