Plus efficace qu’un GPS, la boussole quantique ne se perd jamais et connaît toujours sa position. Dans le métro londonien, des chercheurs ont voulu prouver que l’avenir de la géolocalisation n’aura plus besoin de satellites, mais de gyroscopes, d’accéléromètres et d’atomes gelés.
Peut-on imaginer un avenir dans lequel le GPS n’existera plus ? Difficile à croire que la géolocalisation puisse disparaître un jour, alors que la plupart de nos appareils électroniques ont besoin de se repérer dans l’espace, de près ou de loin. Les technologies ont évolué, et il est maintenant possible d’indiquer la position d’un appareil au mètre près.
Pourtant, le GPS s’est trouvé un sérieux concurrent : la « boussole quantique ». Avec elle, un véritable verrou de la géolocalisation est en train de sauter. Si les systèmes actuels de géolocalisation par satellites sont fiables, ils sont aussi inefficaces pour communiquer avec un appareil immergé ou enfoui sous terre, ou avec de mauvaises conditions météorologiques.
À Londres, la très célèbre université Imperial College London et son groupe de recherche Cold Matter ont travaillé sur cette « boussole quantique » et viennent de la tester dans le métro, sur la District Line. Pour Dr Joseph Cotter, interrogé par The Guardian, c’était « l’endroit idéal pour tester nos équipements dans la vraie vie ». Un véritable test grandeur nature dans un métro en circulation, sous terre.
Comment une boussole quantique connaît-elle sa position ?
Pour connaître sa position, la boussole quantique agit bien différemment d’un GPS. Plutôt que d’interroger des capteurs externes et éloignés, en orbite autour de la Terre, la boussole s’interroge elle-même, et retrouve sa position par déduction de ses données, enregistrées par des capteurs tels qu’un accéléromètre et un gyroscope.
Pour faire simple, la boussole quantique part d’un point fixe qu’elle s’est donné, et suit ses changements de position par les mouvements qui y ont contribué. La distance par la vitesse et le temps, et la direction par l’orientation. Évidemment, ils sont nombreux, et il ne s’agit pas des mêmes capteurs qui se trouvent dans une montre connectée ou un téléphone.
Car c’est avant tout un instrument utilisant la technologie quantique, qui fonctionne donc avec des particules (des atomes gelés). Le résultat, lui, serait « inviolable », tandis que la boussole quantique ne dépendrait de rien d’autre qu’elle-même pour obtenir sa position. Tout élément extérieur n’aurait donc aucune répercussion.
D’un Airbus A300 au métro londonien
Après une démonstration en avion, dans un Airbus A300 en 2011, cette nouvelle expérience à Londres est le signe d’une concrétisation proche. La technologie pourrait « être prête à être plus largement utilisée dans quelques années », apprend-on dans le journal britannique.
Il reste cependant la contrainte de devoir faire fonctionner la machine dans un environnement froid, très froid, proche du zéro absolu (-273,15 degrés Celsius). Mais à voir la taille que prend le système de l’Imperial College London, rangé dans un coffre à roulettes, il est clair qu’il ne sera pas difficile de l’intégrer à un wagon.
Il serait d’autant plus un moyen de faire de l’espace et des économies dans les transports souterrains des villes, tant il viendrait supprimer des centaines de kilomètres de câbles aujourd’hui en vigueur pour transmettre la localisation de chaque rame, et réguler le réseau. À Londres, pas moins de 540 métros empruntent ces sous-terrains chaque jour, sans accès direct à la communication des satellites.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
The Guardian