Fin 2022, le robot conversationnel ChatGPT ébahit le monde entier en répondant à des questions complexes avec un aplomb saisissant. Ses prouesses font les choux gras des médias, les mots « intelligence artificielle » (IA) s’injectent comme un virus dans l’argumentaire commercial de nombreuses entreprises, l’argent coule à flots pour les start-up du secteur, qui lèvent des milliards d’euros. Mais, pendant longtemps, on peine à cerner le rôle que cette IA générative textuelle est appelée à conquérir dans nos vies personnelles et professionnelles. Un an et demi plus tard, ses usages commencent à sortir du flou.
Les multiples compétences des IA conversationnelles
Une banale fenêtre de chat/de conversation : c’est la première apparence qu’ont revêtue les IA génératives textuelles, et ça demeure l’habit de ChatGPT. Pour interroger ces IA « conversationnelles », il faut leur parler comme à un sympathique M. Je-sais-tout en tapant une question en langage naturel. « Quels athlètes français ont obtenu le plus de médailles olympiques ? », par exemple.
Leur capacité de compréhension est remarquable. Elles répondent en quelques paragraphes dans un français clair. Elles n’ont pas peur des questions complexes comme « pourquoi les records du monde ont progressé depuis un siècle ? ». Et comme ces IA gardent la dernière question en mémoire, on peut les relancer : « la nutrition joue-t-elle ? ». De temps en temps, leurs réponses comportent toutefois des erreurs franches, aussi appelées « hallucinations ». Santé, argent, politique : toute information cruciale devra donc être vérifiée.
Les IA conversationnelles ont d’autres compétences. Elles peuvent rédiger des brouillons de courrier, utiles lorsqu’on est peu à l’aise avec le français, peu inspiré ou pressé : « Rédige un courrier pour justifier l’absence de mon enfant de 6 ans. » Elles peuvent aussi résumer des textes. Selon les tests du Monde, à cet exercice, leurs versions payantes sont plus efficaces : elles acceptent plus volontiers les textes longs et l’importation de documents. Leur capacité à résumer fait gagner du temps, mais, là encore, leurs hallucinations imposent la prudence.
Les IA conversationnelles grand public sont disponibles sur le Web et aussi sous forme d’application mobile. Une inscription est souvent exigée. Attention : certaines sont coupées de l’actualité. Les informations de Le Chat, le robot conversationnel de Mistral AI, s’arrêtent à 2021, celles de la version gratuite de ChatGPT (3.5) à 2022. Il faut s’abonner (23 euros mensuels pour ChatGPT 4) pour bénéficier d’une IA connectée disposant d’informations fraîches. Un raffinement que les IA de Microsoft et Google proposent gratuitement. Autre avantage des chatbots connectés : ils ont tendance à halluciner moins souvent.
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