Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine aux termes duquel il sera libre après des années de détention au Royaume-Uni, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 juin.
Poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, l’Australien doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique. Il devrait plaider coupable de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », selon ces documents.
Une audience est prévue dans l’archipel mercredi matin à 9 heures (heure locale) pour fixer la condamnation de Julian Assange. Ce dernier devrait se voir infliger une peine d’emprisonnement de 62 mois, soit une détention qu’il a déjà purgée, et quitter libre le tribunal, ce qui lui permettrait de regagner son Australie natale.
« Julian Assange est libre » et a quitté lundi le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité près de Londres où il était incarcéré depuis cinq ans, a d’ailleurs affirmé WikiLeaks après l’annonce de cet accord. Selon WikiLeaks, l’Australien de 52 ans a quitté la prison de Belmarsh lundi matin puis a été libéré par la justice britannique à l’aéroport londonien de Stansted dans l’après-midi, d’où il a embarqué à bord d’un avion et a quitté le Royaume-Uni.
Plus de 700 000 documents confidentiels révélés
Cet accord, qui met un terme à une saga de près de quatorze ans, intervient deux semaines avant une nouvelle audience cruciale devant la justice britannique. Celle-ci devait examiner, les 9 et 10 juillet, le recours de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis.
Détenu depuis 2019 dans une prison de haute sécurité de Londres, il se bat pour ne pas être livré à la justice américaine, qui le poursuit pour avoir rendu publics, à partir de 2010, plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Il encourait en théorie jusqu’à 175 ans de prison en vertu de la loi américaine sur l’espionnage.
Le gouvernement britannique avait approuvé son extradition en juin 2022. Dernier rebondissement dans cette affaire devenue un symbole pour ses partisans des menaces pesant sur la liberté de la presse, deux juges britanniques ont accordé en mai à Julian Assange le droit de faire appel contre son extradition.
Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après sept ans passés dans l’ambassade d’Equateur à Londres, afin d’éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.
Depuis, les appels se sont multipliés pour que le président américain Joe Biden abandonne les charges retenues contre lui. L’Australie a fait une demande officielle en ce sens en février, que M. Biden a dit examiner, suscitant l’espoir chez ses soutiens.