Technologie et sport professionnel, des partenaires de jeu de longue date pour le haut niveau. La techno a d’abord fait son entrée dans l’univers sportif en équipant des stades et en se concentrant sur l’expérience spectateur.
Big Data et objets connectés ont aussi investi plusieurs disciplines, comme le tennis et le rugby.
Dans le monde de l’ovalie, les ballons sont ainsi équipés de capteurs permettant de collecter différentes données de jeu.
Collecte et analyse de données des déplacements
Partenaire historique du club de la capitale, le Stade Français, Talan développe des applications pour l’équipe – à l’image de SAS pour la Fédération française de rugby et ses équipes nationales dans le domaine de la Data et de ses usages.
Les deux acteurs ont annoncé une nouvelle initiative au travers de la création du Talan SFP Lab. Son but est de développer des outils basés sur l’intelligence artificielle au service de la performance des joueurs pros et de la prévention des blessures.
Le Lab est associé à la cellule de recherche en biomécanique du Stade Français Paris. Il prend la forme d’une plateforme exploitant des technologies d’IA. Ses applications ciblent plus spécifiquement l’analyse des déplacements et actions de jeu sur le terrain.
L’innovation omniprésente dans le sport
“La collecte et l’étude de ces données d’état de forme des athlètes, de performances physiques et rugbystiques, leur permettra d’anticiper et éviter les blessures potentielles tout en augmentant leur performance”, précise Talan.
L’IA doit en outre contribuer à l’analyse de la réactivité des sportifs face aux stimuli externes. Elle vise ainsi à aider le staff à “mieux comprendre et améliorer leurs réactions dans des conditions aussi proches que possible de celles de la compétition.”
Pour le directeur général du cabinet de conseil, la place occupée aujourd’hui par le numérique dans le sport de niveau ne constitue pas une rupture. “L’innovation y est désormais présente dans tous les champs de l’expérience sportive, des gradins au terrain, et jusque chez les fans”, souligne-t-il.
Julien Piscione, Head of Sport Science and Performance Support à la Fédération Française de Rugby, en faisait déjà la démonstration lors de la dernière édition de la conférence Data & AI World organisée fin 2023 à Porte de Versailles.
Distinguer outil et gadget techno
Mais selon l’expert, la technologie n’interfère pas avec le jeu et ses aléas. Un match se rapprocherait ainsi plus d’une “œuvre d’art” et les entraîneurs “d’artisans de la performance”, jugeait Julien Piscione lors de son intervention.
Pour ses besoins, l’équipe nationale a notamment accès à des fournisseurs de statistiques (sur tous les matchs joués), des objets connectés (récupérant des millions de données à chaque entraînement) comme des capteurs et à présent aussi des ballons connectés.
Toutes les technologies ne présentent pas le même intérêt pour la discipline. Pour passer un nouveau cap en termes d’optimisation de la performance, la FFR s’intéresse notamment à la Computer Vision, très attendue pour l’analyse automatique des matchs.
Des développements sont en cours en collaboration avec le CEA. Toutes les innovations ne se valent pas néanmoins. “La question centrale : cette innovation aura-t-elle un impact sur la performance sportive ? Est-ce un outil ou un gadget ?”, rappelait Julien Piscione.