mieux qu’un e-3008, pour 2 000 € de plus

Que serait le Peugeot 3008 sans le 5008 ? La question se pose depuis que les deux SUV sont sur le marché. Mais avec leur nouvelle génération qui accueille des versions 100 % électrique, Peugeot a réintégré le 5008 dans la sphère des SUV que l’on ne choisit pas simplement pour sa place à bord. Son look de mastodonte à la silhouette de corbillard est révolu, et le modèle vient s’intégrer au plus près d’un 3008 qui a quant à lui renforcé ses lignes de SUV coupé. Le 5008 s’est fait une place plus convenable, avec un style équilibré, tout en offrant jusqu’à 7 places.

« C’est un SUV 7 places, mais il reste un modèle du segment C », nous indique fièrement un responsable de chez Peugeot lors de notre essai du 5008. Un détail ? Pas vraiment. Il en résulte une longueur 4,74 m, rien de démesuré. Un gabarit encore acceptable, mais qui ne veut pas dire que les 7 places à bord ne sont là que pour du dépannage. Peugeot a donc bien voulu tenter les clients du 3008 vers le 5008, et cela se confirme encore côté prix. Seulement 2 000 euros séparent les deux modèles en version électrique.

Comme sur le nouveau Peugeot 3008, l’électrique représente la motorisation la plus présente dans la nouvelle du Peugeot 5008. Trois possibilités sont offertes, ou du moins le seront. La première, celle que nous avons essayée, est le e-5008 de 210 ch avec la batterie de 73 kWh. D’ici quelques mois, une version avec une plus grande autonomie arrivera sur le moteur 210 ch : l’arrivée de la grosse batterie de 98 kWh. Elle se complètera enfin d’une troisième version cette fois-ci avec deux moteurs et la batterie de 73 kWh.

Un confort surprenant

La plus grosse surprise de ce Peugeot e-5008 s’invite à bord, une fois sur la route : que de confort ! Plus étonnant encore qu’un e-3008, ce nouveau SUV 7 places électrique se montre particulièrement amorti et équilibré. Ce n’est pas tout : il profite d’une bonne insonorisation, et ne présente aucun bruit de mobilier. Le tout fait très sophistiqué et agréable pour les longs trajets. D’autant plus qu’il y a de la place à bord, bien plus effectivement que dans le nouveau 3008 et son profil de coupé.

Avec ses deux nouveaux SUV, Peugeot a fait le choix de quitter le caractère dynamique et sportif, ce qui était sa marque de fabrique depuis la gamme en « 7 » chez Peugeot. Le seul héritage tient dans le style. Sinon, on est plutôt sur un réglage de châssis qui rappelle Renault. D’ailleurs, Renault s’est raffermi depuis. Peugeot fait certainement mieux, car avec le surpoids des SUV électrique, il est important de bien amortir la caisse. Le caractère dynamique est hérité dans la direction et le petit volant, sans que celui-ci ne soit trop consistant non plus.

L’équilibre était important à trouver, car il n’était pas une mince affaire. Il n’aurait d’ailleurs pas été possible de faire la même chose que sur l’ancien 5008… car les deux véhicules ne sont de toute façon plus les mêmes. Un bon indicatif pour s’en rendre compte : le poids. À 1,3 tonne sur l’ancienne génération, on passe à 2,2 tonnes aujourd’hui. Difficile de faire la même chose sur un SUV qui gagne près de 1000 kilos à vide… Et des SUV électriques qui ont conservé leur caractère sportif au risque de tirer un trait définitif au confort, nous en connaissons plusieurs.

Consommation du Peugeot e-5008

En revanche, il ne faudra pas compter sur l’organisation de ces essais pour avancer une idée des consommations que l’on pourra effectuer avec le nouveau Peugeot e-5008. Avec notre modèle d’essai, en version 210 ch et avec la batterie de 73 kWh, nous avons parcouru un total de 300 kilomètres de plat sur trois jours, à une vitesse moyenne très basse sur la plupart du parcours. Par un temps clément, l’itinéraire a sublimé notre consommation, qui s’est située tout près de 15 kWh/100 km.

En croisant ce que nous avons pu trouver sur notre parcours de 1000 kilomètres dans la nouvelle Peugeot e-3008, dotée de la même motorisation, nous pouvons tout de même faire un pronostic. Avec le nouveau Peugeot e-5008 en version 210 ch, il faudra compter autour de 480 kilomètres d’autonomie en ville, 385 kilomètres d’autonomie en cycle mixte et 300 kilomètres d’autonomie sur autoroute. Au quotidien, la consommation sera donc plutôt située aux alentours de 19,5 kWh/100 km.

Côté recharge, là encore, Peugeot déçoit comme il l’a fait sur le e-3008. Car malgré les avancées technologiques chez le reste de la concurrence, et le fait que nous sommes équipés de batterie en chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt), il faudra encore se limiter à une puissance pic de 160 kW, qui n’a d’ailleurs pas pu être atteint lors de notre essai du e-3008 (seulement 116 kW maximum). Il faut donc compter près d’une heure pour espérer passer de 20 à 80 %. Ce qui n’est franchement plus dans les standards de la voiture électrique en 2024, et encore moins sur un modèle de ce gabarit, et à ce prix.

Faire dans le traditionnel, même avec des écrans

Loin des e-308 et e-208, le nouveau e-5008 hérite du nouvel habitacle de Peugeot, avec une dalle numérique de 21 pouces. Celle-ci a le mérite d’être lisible, et de régler presque pour de bon le problème de cohabitation entre le petit volant et les compteurs, il n’en est pas moins problématique. Peugeot fait le choix de centrer son expérience sur le numérique, mais sa dalle n’est orientée que pour le conducteur, et ne laisse aucune possibilité de divertissement pour le passager. À part en passant sur Android Auto ou, Car Play, peu de services additionnels sont disponibles depuis l’interface Peugeot.

Cela ne serait rien si la dalle répondait parfaitement à sa fonction première, autrement dit contrôler la voiture et nous épauler pour la navigation. Malheureusement, l’expérience a été dégradée par la lenteur du système, qui a eu tendance a beaucoup chauffer lors de notre essai. Il faut dire qu’avec sa position en avant sur la planche de bord, les rayons du soleil à travers le pare-brise n’aident pas.

Côté manipulation, l’expérience numérique à bord du Peugeot e-5008 n’est pas au niveau non plus. Il y a bien l’écran secondaire, au format de bandeau, avec ses boutons raccourcis, mais il n’est disponible que sur le niveau GT du modèle et ne règle pas un problème d’ergonomie plus large à bord, pour trouver certaines commandes. Cela passe notamment par le manque de possibilités depuis les boutons du volant. Par exemple, il faut passer par le bouton des paramètres de l’écran principal pour ajouter sur l’écran derrière le volant un raccourci vers la navigation. Une manipulation qui demande bien quatre étapes, à réaliser uniquement à l’arrêt.

Lors de nos 1 000 kilomètres en Peugeot e-3008, nous avons noté de nombreux bugs sur l’écran. Peugeot devrait certainement améliorer sa copie par le biais de mises à jour à distance, mais il semble assez clair après nos différents essais, y compris du e-5008, pour confirmer qu’une limite plus difficile à contourner existe bien côté hardware.

Pour le reste des technologies, on aura tout de même beaucoup apprécié le système de conduite semi-autonome de Peugeot (en option sur le niveau GT), qui combine le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au maintien dans la voie et l’assistance de changement de voie. Il faut dire que le Peugeot e-5008 réussit très bien l’exercice, avec un système qui donne confiance en quelques secondes, qui s’avère très prévenant et régulier dans ses courbes, et qui laisse une possibilité de reprendre les commandes de façon très transparente, sans désactiver totalement le mode.

7 places en e-5008 ? Notre expérience à bord

Là où le Peugeot e-5008 se rattrape, c’est bien sur ses 7 places disponibles à bord. Face à un 3008, Peugeot offre cette troisième rangée supplémentaire ou un coffre d’une capacité qui gagne 228 litres de plus, pour un total de 778 litres (en configuration cinq places). Pour augmenter son espace à bord, le tour n’a pas été seulement de rendre le modèle plus rectangulaire. Il grandit aussi, en passant de 4,54 m sur le e-3008 à 4,79 m sur le e-5008. L’incidence est donc de 104 kilos sur la balance, mais l’habitabilité n’est que renforcée.

Nous avons pu prendre le temps de tester toutes les places à bord de ce nouveau Peugeot e-5008 sur la route, et force est de constater que le confort est bel et bien conservé partout. Le dernier rang, avec les sixième et septième sièges, a le mérite d’offrir une bonne vue sur l’avant, et donc d’éviter les arrêts sur la route pour cause de vertiges. L’espace est presque convenable pour un gabarit de 1,80 m, d’autant plus que la seconde rangée peut coulisser de 15 centimètres vers l’avant (sans que cela ne dérange trop l’espace aux jambes).

L’accès est aussi simplifié avec un raccourci de chaque côté qui permet de faire basculer les sièges de la seconde rangée. Depuis le dernier rang, on profite aussi d’un accoudoir, d’un porte-gobelet, et d’une fenêtre latérale qui n’auraient eu qu’à pouvoir être entrebâillés pour que le passager puisse évoluer de façon totalement autonome et en confort au rang 3.

Pour obtenir une place suffisante pour deux adultes à l’arrière, le Peugeot e-5008 peut compter sur une largeur de 1,90 m. Malheureusement, du côté du coffre, celle-ci ne profite pas à l’ouverture. En effet, nous avons noté une ouverture quelque peu étroite, en plus d’un seuil de chargement assez haut. Cela s’explique par le soin accordé au confort de la rangée 3 une fois déployée, mais pour ceux qui ne l’utiliseraient pas, il faut tout de même noter ce point. Quant à la capacité du coffre une fois le rang 3 déployé, elle atteint 209 litres. C’est tout bonnement remarquable, en sachant qu’elle était deux fois moins élevée sur l’ancienne génération du 5008.

Tout sur l’électrique et sur GT, rien sur Allure

Les prix du Peugeot e-5008 sont très illustrateurs de l’ambition de Peugeot : faire de son grand SUV une alternative très attrayante à son 3008, notamment dans sa version électrique. Car seulement 2 000 euros séparent les deux modèles. On démarre donc à 46 990 euros sur la version que nous avons essayés du Peugeot e-5008, avec son moteur de 210 ch et sa batterie de 73 kWh. C’est aussi 2 000 euros de plus seulement que la version hybride PHEV du nouveau 5008, qui se place à 44 990 euros. Quant à la version hybride de base avec le moteur essence de 136 ch, le surplus est de 5 000 euros.

Il faut ajouter à cela que le Peugeot e-5008 en version de base est éligible au bonus écologique de 4 000 euros, ce qui le rend par conséquent moins cher que la version PHEV. La version essence hybride de 136 ch est même plus chère au final, car elle écope d’un malus de plus de 1 000 euros.

Mais le tour de passe-passe de Peugeot tient dans ses finitions. La montée en gamme se concentre sur deux niveaux, Allure et GT, et en découvrant le catalogue des équipements, tout laisse à penser que le constructeur français ne veut pas laisser le choix à ses clients quant à choisir la finition GT. C’est très simple, elle est la seule à donner accès à certaines options, et certains équipements de série presque indispensables, comme l’écran secondaire de ses boutons raccourcis.

À l’extérieur, seule la version GT apporte une peinture bi-ton, des jantes de 20 pouces, une signature lumineuse Pixel LED avec commutateur automatique des feux de route. Dans l’habitacle, les sièges alcantara, la finition Aluminium sur la planche de bord (et son éclairage), l’accoudoir central, les stores pare-soleil à l’arrière ou encore le hayon électrique sont indisponibles sur la finition Allure, et uniquement sur GT. Les technologies se concentrent aussi dessus, avec la caméra avant, la navigation 3D intégrée, le planificateur d’itinéraire, et le régulateur adaptatif.

Quant aux options, on regrette que Peugeot ne laisse pas la possibilité aux futurs clients de la finition Allure de cocher des équipements supplémentaires comme le toit ouvrant panoramique (1 250 euros), les sièges en cuir tout électrique (2 800 euros), le pack hi-fi Focal avec vitres feuilletées et acoustiques (850 euros), la conduite semi-autonome (1 250 euros), ou encore la pompe à chaleur (800 euros).

On se demande pourquoi Peugeot a autant cherché à orienter son offre du e-5008 sur la finition GT. Surtout que le modèle n’est pas éligible au bonus écologique, avec son prix de 51 490 euros. C’est donc très frustrant quand on voit la différence de prix. Mais le point qui gêne le plus peut-être est l’absence des raccourcis d’écran sur Allure. On baisse vraiment en ergonomie (déjà limite), avec un problème créé de toutes pièces par Peugeot et son écran flottant peu accessibles avec les bras.

Conclusion : notre avis sur le Peugeot e-5008

Étonnement, la nouvelle gamme de SUV électrique de Peugeot fait la part belle au nouveau e-5008. Pour 2 000 euros de plus que le e-3008, il offre un espace supérieur côté coffre, mais aussi une rangée supplémentaire, d’appoint ou permanente. Avec elle, le coffre ne sera pas totalement condamné, comme il pouvait l’être sur l’ancien 5008. Peugeot a clairement travaillé son SUV pour qu’il n’ait pas à rougir de son petit frère, y compris sur le design. Cela dit, il hérite aussi de ses défauts.

On le choisira pourtant bien en 100 % électrique, pour profiter du bonus écologique, et pour le peu de concurrence qui se présente face à lui à ce prix. À condition de ne pas vouloir d’une voiture dotée d’un écran d’infodivertissement digne de ce nom, l’habitacle s’avèrera parmi les plus plaisants du moment, et on félicitera Peugeot pour l’effort du côté du choix des matériaux. Ne restera plus qu’à se frotter au petit manque d’autonomie et des capacités recharges limitées lors des longs voyages à bord.

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