Liv est une jeune femme, bien sous tous rapports. Peut-être un peu trop sérieuse et c’est justement pour s’amuser comme les autres, qu’elle décide de passer une soirée sur un bateau. Manque de bol : après une griffure, elle se transforme en zombie.
Obligée de changer de vie, elle travaille dans une morgue avec Ravi, qui connaît sa nature et prête main-forte à Clive Babineaux pour résoudre des crimes.
Transferts de personnalité
Comment Liv peut-elle aider la police à résoudre des crimes ? Facile, en mangeant le cerveau des victimes. À chaque repas, elle endosse une nouvelle personnalité, de nouvelles compétences et de nouveaux souvenirs. Les criminels n’ont qu’à bien se tenir avec un trio de choc pareil.
Enfin, presque tous, car, il y en a un qui s’en tire toujours : Blaine. Celui qui a transformé Liv. Dans cette distribution de personnages, on est sur quelque chose de classique : la bonne personne et la très mauvaise, les deux devant équilibrer l’histoire.
Néanmoins, ils sont tous les deux soumis à des changements fréquents de personnalités, en raison des cerveaux qu’ils mangent et aussi bizarre que cela puisse paraître, on envie cette faculté. Imaginez que vous puissiez manger le cerveau d’une personne ayant des aptitudes particulières. Vous les posséderiez également jusqu’à votre prochain repas. Envie de devenir un artiste ? Hop ! Un petit peintre et l’affaire est dans le sac. Votre intérieur ne vous plaît plus, mais vous n’avez aucun talent d’aménagement ? Un architecte d’intérieur et le tour est joué.
On le sait : ce n’est pas bien de manger des gens. En même temps, Liv n’a jamais demandé à devenir zombie. Donc, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Raccourcis numériques
Liv mange le cerveau d’un asocial, détesté par absolument tout le monde. Elle découvre qu’il passait sa vie à harceler et à intimider les gens, jusqu’à les détruire, grâce à ses compétences en informatique. Ravi et Babineaux ont besoin de trouver son assassin dans la masse de gens, qui avaient de bonnes raisons de lui en vouloir.
C’est alors qu’on assiste à un genre de chef-d’œuvre : Liv détaille comment elle met la main sur le fichier des employeurs d’un commerce qui a été contraint de mettre la clef sous la porte. Elle passe par une injection SQL sur le site.
On avoue que là, on a un temps d’arrêt : à quel moment, une injection SQL sur un site vitrine d’un magasin de beignets permet d’avoir accès à la comptabilité et aux ressources humaines d’une entreprise ?
On pardonne ce très gros raccourci numérique, sans réelle conséquence, d’autant que la série est extrêmement bien ficelée.
Gastronomie au milieu de l’apocalypse
On connaissait des séries et des films de zombies, généralement, des créatures un peu débiles, qui ne veulent que manger des cerveaux. IZombie a la bonne idée de montrer des zombies presque normaux. En dehors de quelques détails, ils sont comme vous et moi et cela permet à la série de porter un message de tolérance.
La portée politique ou sociétale n’apparaît qu’à partir de la saison 2 et comme on ne veut pas vous gâcher l’histoire, sachez qu’il y a de l’amour, quelques massacres un peu gore, de l’amitié et que tout se finit bien pour tout le monde.
Dans son genre, IZombie est assez originale. La série réussit à être amusante et même à être romantique par moments, puisque les personnages principaux entretiennent des relations amicales ou amoureuses selon les moments.
Mais, ce qu’on préfère dans la série, c’est évidemment la partie culinaire. Liv ne se contente pas de manger tels quels les cerveaux. Elle les prépare avec amour et délicatesse. Un petit ragoût, un potage, un plat recherché — autant vous dire que lorsqu’elle mange un chef cuisinier, on atteint des sommets — bref, un genre de découverte culinaire, qui donne bizarrement faim.
Lancé sans grande conviction au départ, IZombie m’a charmé et j’ai enchaîné toutes les saisons, presque d’une traite. C’est bien écrit, bien tourné, les acteurs sont attachants — même Blaine — et on retrouve avec bonheur Robert Knepper, qui semble être abonné aux rôles de méchants. IZombie est disponible sur Netflix.