Il faut tout entreprendre pour renforcer le leadership des Etats-Unis dans l’intelligence artificielle (IA), semble penser Donald Trump. Lors de la convention du Parti républicain, le 19 juillet, le candidat à la présidentielle a ainsi évoqué cette technologie dans un passage de son discours consacré au « nouvel âge d’or » qu’il souhaite faire advenir − et que « tous les autres pays », dont la Chine ou le Japon, chercheraient aussi à atteindre. « Nous devons produire des quantités massives d’énergie (…). L’IA a besoin littéralement du double de l’électricité aujourd’hui disponible dans notre pays. Vous imaginez ? », a-t-il ainsi prévenu, sans mentionner les conséquences écologiques d’un tel boom énergétique.
Pour l’ex-président américain, le développement de l’IA semble surtout passer par une dérégulation du secteur : la plate-forme programmatique du Parti républicain promet ainsi « d’annuler le dangereux décret de Joe Biden, qui empêche l’innovation en IA et impose des idées de gauche radicale sur le développement de cette technologie ».
Adopté en octobre 2023, ce texte présidentiel visait à « protéger les Américains des risques potentiels des systèmes d’IA » en imposant, sous le contrôle des agences fédérales, aux fabricants de logiciels de mener des tests pour s’assurer qu’ils sont « sûrs et fiables », afin d’éviter des atteintes à la sûreté nationale, des attaques cyber, mais aussi des manipulations ou des biais et discriminations algorithmiques.
« Préjugés de gauche »
Lors d’une récente audition sur l’IA et la vie privée, le sénateur J. D. Vance, choisi au poste de vice-président par M. Trump, a prolongé cette hostilité à la régulation de l’IA : « Souvent, les PDG, notamment des très grandes entreprises du numérique qui ont déjà des positions dominantes dans l’IA, viennent nous parler des terribles risques pour la sécurité posés par cette technologie et demandent au Congrès de la réguler au plus vite. (…) Je ne peux m’empêcher de redouter que si nous agissons sous la pression des acteurs en plus, ce sera à l’avantage de ces derniers et non du consommateur américain. »
Sur X, il a ajouté que, selon lui, « un groupe de fous partisans utilise l’IA pour empoisonner tout l’écosystème de l’information avec leurs préjugés de gauche ». Cet argument rappelle les critiques de M. Trump contre les réseaux sociaux et rejoint les attaques d’Elon Musk contre OpenAI ou Google, accusés de censurer la liberté d’expression avec les mesures de modération mises en place pour éviter que leurs chatbots ne diffusent des réponses discriminatoires ou des discours de haine. Le patron de Tesla et de X, désormais soutien et généreux donateur de M. Trump, avait lancé GrokAI avec l’idée d’être au contraire un chatbot « antiwoke ».
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