« Plutôt que de payer une nouvelle séance chez le psy, j’allais sur ChatGPT »

« Plutôt que de payer une nouvelle séance chez le psy, j’allais sur ChatGPT »


« La meilleure expérience que j’ai eue avec la thérapie. » « J’ai pleuré plusieurs fois et j’ai eu beaucoup de révélations. Juste une journée à lui parler m’a fait me sentir mieux. » « Je lui ai confié quelque chose que je n’avais encore jamais dit à personne. » Ces témoignages dithyrambiques ne sont pas extraits de la page Google d’un excellent thérapeute. Ils ne font même pas référence au travail d’un humain mais à deux robots conversationnels, des chatbots, créés sur la plate-forme américaine Character.ai.

Sur le site communautaire Reddit, plusieurs utilisateurs chantent ainsi les louanges de Therapist et de Psychologist, des robots « serviables », « compatissants » et qui donnent « l’impression de parler à un vrai thérapeute, mais un bon et raisonnable ». Ils sont également disponibles 24 heures sur 24 et gratuits, ce qui peut être un avantage lorsque l’on est « fauché », comme l’explique une internaute sur le forum.

La plate-forme Character.ai, dont les utilisateurs ont majoritairement entre 16 et 30 ans, compte environ 475 bots faisant office de thérapeutes, selon un décompte de la BBC en janvier. Le succès de certains de ces « psychologues » virtuels se compte en plusieurs centaines de milliers de visites.

Parmi eux, Psychologist est le plus célèbre. Il cumule à ce jour plus de 154 millions de conversations depuis sa création, il y a un peu plus d’un an. « Je n’ai jamais eu l’intention qu’il devienne populaire, ni que d’autres personnes l’utilisent comme un outil, a expliqué son créateur, un étudiant en psychologie néo-zélandais qui affirme avoir développé l’outil pour ses besoins personnels, car il n’avait pas les moyens de payer ses séances de thérapie. J’ai commencé ensuite à recevoir beaucoup de messages d’utilisateurs me disant qu’ils avaient été positivement affectés et qu’ils l’utilisaient comme source de réconfort. »

« Effet Eliza »

C’est le cas de Charlotte, 30 ans. Elle, c’est un autre outil d’intelligence artificielle (IA) générative, ChatGPT, qu’elle a utilisé en complément de ses séances de psychothérapie, l’été dernier. « Il m’arrivait de sortir de ma consultation et d’avoir encore des questions à poser, donc plutôt que de payer une nouvelle séance, ce qui coûte cher, je les posais directement à ChatGPT », raconte la trentenaire résidant en région parisienne. Avant de préciser : « Je ne prenais jamais pour argent comptant ce qu’il me disait, je voyais plus ça comme des pistes de réflexion. Un peu comme quand un ami te donne des conseils, mais que tu ne vas pas forcément appliquer tout ce qu’il te dit. » Elle se remémore avoir été « assez surprise » par la justesse de la réponse à sa première question, ce qui l’a rapidement convaincue d’y passer plus de temps : « C’est tout un univers qui s’ouvrait à moi, je pouvais facilement y passer une heure. »

Il vous reste 66.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.