Une pétition européenne cherche à mettre un terme « à la destruction des jeux vidéo »

Une pétition européenne cherche à mettre un terme « à la destruction des jeux vidéo »


Quand vous achetez un jeu vidéo, combien de temps espérez vous pouvoir en profiter ? « Pour toujours », ont déjà signifié près de 220 000 citoyens européens en signant la pétition « Stop Destroying Videogames » (« Stop à la destruction des jeux vidéo »), lancée le 31 juillet dans le cadre d’une initiative citoyenne européenne (ICE) une procédure méconnue de l’Union Européenne (UE) qui peut pousser la Commission à légiférer. Le déclencheur de ce mouvement ? L’arrêt des serveurs de The Crew par Ubisoft, en avril.

L’éditeur sis à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a rendu ce jeu de course automobile, sorti en 2014, injouable pour tous ceux qui l’ont acheté, que ce soit en format physique ou dématérialisé. Impossible désormais de lancer le jeu qui exige une connexion Internet pour démarrer. « Ils ont simplement détruit ce que certains ont acheté. Ce n’est pas comme cela que la propriété doit fonctionner », déplore le Slovaque Daniel Ondruska, porte-parole de l’ICE Stop Detroying Games.

Malgré les récriminations, l’éditeur ne commet en l’état aucune infraction : le supposé achat d’un jeu, au regard de la loi, n’en est pas vraiment un. « Le joueur n’est pas titulaire du titre de propriété d’un jeu, mais détient plutôt sa licence d’utilisation », explique Pierre-Xavier Chomiac De Sas, avocat spécialiste des nouvelles technologies. L’éditeur a donc le droit de révoquer cette licence quand il le souhaite, que ce soit pour les supports dématérialisés comme pour les jeux en boîte.

« Même quand vous achetez un disque ou une cartouche, vous vous procurez, en fait, un support physique et une licence d’utilisation », précise Me Chomiac De Sas. La nature du contrat est généralement spécifiée au joueur dans les conditions d’utilisation, qu’il est indispensable d’accepter afin de lancer le jeu pour la première fois.

« Le flocon qui a déclenché une avalanche »

Pour The Crew, Ubisoft a simplement choisi d’arrêter les frais en considérant que les serveurs sont beaucoup trop peu fréquentés et que les joueurs pouvaient se rabattre sur des suites. La situation n’est pas inédite. Star Wars Galaxies (2003-2011), Marvel Heroes (2013-2017), Drawn to Death (2017-2019)… Les jeux multijoueurs en ligne sont souvent frappés par un sort similaire. La fin de The Crew a toutefois dépassé le cercle restreint de ses adeptes pour toucher des communautés plus larges, révoltées à l’idée de se voir privées d’un jeu vidéo qu’ils ont acheté, ou sensibles à la question de la préservation des œuvres vidéoludiques.

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