Comment la vidéosurveillance algorithmique a été déployée pendant les Jeux olympiques

Comment la vidéosurveillance algorithmique a été déployée pendant les Jeux olympiques


Quatre cent quatre-vingt-cinq caméras, comme autant de paires d’yeux, et une intelligence artificielle (IA) en guise de cerveau. La Préfecture de police de Paris et la RATP ont procédé, au cours des Jeux olympiques (JO), à la phase la plus importante de l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, prévue par une loi, adoptée en mai 2023. Pendant deux semaines, des images de caméras de surveillance, à Paris et dans plusieurs villes d’Ile-de-France, ont été analysées par Cityvision, un logiciel d’IA capable de détecter différents comportements : objets abandonnés, chutes, mouvements de foule, etc. Mais cela ne s’est pas fait dans une transparence totale.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pris et publié, le 19 juillet, un premier arrêté pour autoriser l’utilisation de Cityvision par la RATP, à compter du 22 juillet. Deux autres arrêtés ont suivi, pour autoriser la Préfecture de police elle-même à recourir à la vidéosurveillance, à partir du 26 juillet, date de la cérémonie d’ouverture. Tous deux sont signés du 25 juillet, mais l’un d’eux n’a été publié que le 30 juillet. Pour cette raison, La Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, a saisi, le 31 juillet, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). « C’est la publication d’un arrêté qui le fait entrer en vigueur, donc s’il n’a été publié que le 30, et que la vidéosurveillance a démarré avant, on a un problème de légalité », juge Noémie Levain, juriste au sein de l’association. La Préfecture indique que la vidéosurveillance algorithmique n’a été « utilisée qu’à compter du 29 juillet ».

A l’occasion de précédents tests, tels que les concerts des Black Eyed Peas, le 20 avril, et de Taylor Swift, du 9 au 12 mai, à Paris La Défense Arena, les arrêtés préfectoraux avaient déjà été publiés seulement un ou deux jours avant le début de l’utilisation de la surveillance. « Ces publications très tardives ne laissent aucun délai pour engager un recours si l’autorisation ne semble pas légitime, souligne Mme Levain. D’autre part, cela ne permet pas une correcte information des personnes exposées à cette surveillance. »

Répartition des caméras

Dans le cas des JO, la Préfecture de police affirme avoir réalisé, « dès le 26 juillet, un affichage autour des zones d’installation des caméras, qui présente le dispositif et renvoie, via un QR code, à une page d’information ». Dans les couloirs du métro, la RATP a fait figurer un affichage, dès le début de l’année. Plutôt discrets, les panneaux indiquent qu’« afin de renforcer la sécurité dans cette [station/gare], la RATP est susceptible de mettre ponctuellement en œuvre, à titre expérimental, une analyse automatisée, en temps réel, des images de vidéoprotection ». Sans mentionner si cette analyse est en cours, à un instant donné.

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