Ce que les prévisions du Gartner pour 2024 nous apprennent sur l’ …

Ce que les prévisions du Gartner pour 2024 nous apprennent sur l' ...


Les technologies ont souvent un cycle d’adoption assez prévisible. Ce cycle va des innovateurs et des premiers adoptants à une utilisation générale, quand tout va bien. Et il s’achève au point où même ceux qui sont loin derrière la courbe rattrapent leur retard. Et commencent à utiliser la technologie.

Mais il existe un autre cycle, le cycle du battage médiatique, dit aussi hype cycle, qui a un impact. Un impact sur les budgets et les prévisions, en passant par les investissements dans les start-ups. Créé en 1995 par le cabinet d’études Gartner, chaque rapport annuel sur hype cycle tente de montrer si une technologie est en passe d’être utilisée de manière productive ou si elle en est encore à une phase préliminaire.


Le hype cycle du Gartner

Les 5 phases du hype cycle

Le Gartner distingue 5 phases dans le hype cycle. Les voici définies.

La phase de déclenchement de l’innovation

La phase de déclenchement de l’innovation (The Inoovation Trigger) consiste à susciter l’enthousiasme.

C’est à ce moment-là qu’une nouvelle technologie comme l’IA générative commence à être très prometteuse. Les ingénieurs, les spécialistes du marketing et les investisseurs peuvent en percevoir le potentiel, même si la majeure partie de ce potentiel n’a pas encore été réalisée.

Et, dans de nombreux cas, n’est même pas possible avec la technologie actuelle.

Le pic des attentes démesurées

Vient ensuite le pic des attentes démesurées (the Peak of Inflated Expectations). À ce stade, la couverture médiatique a joué un rôle de rouleau compresseur. Les entrepreneurs ont présenté de nouvelles start-ups, les spécialistes du marketing ont joué leur rôle d’illusionnistes.

L’IA en est un bon exemple. N’êtes-vous pas en train d’atteindre un point de saturation avec tout ce battage médiatique sur l’IA ?

Un exemple. Je viens de recevoir une imprimante 3D avec une mention « avec de l’IA ». Et pourtant, c’est juste une imprimante 3D.

Le creux de la désillusion

Ensuite, et je pense qu’il s’agit là de la véritable innovation dans le cycle de Gartner, vient le creux de la désillusion (the Trough of Disillusionment).

Les adolescents passent par une phase où rien n’est jamais assez bien. Pareil pour les produits technologiques. Bref, la technologie qui avait fait l’objet d’un tapage exubérant a désormais des ailes de plomb. Les attentes s’effondrent.

Et quiconque – après le pic d’attente – recommande ou discute de la technologie en question, désormais taxée de « ratée », est considéré comme un peu fou ou un fanboy.

La Réalité virtuelle a connu cette phase à plusieurs reprises. Et, selon moi, elle la connaîtra à nouveau. Prenez le casque Vision Pro d’Apple. Il est extrêmement cher, étonnant à utiliser, et inconfortable.

Et dans le Hype Cycle 2024 du Gartner, le cabinet d’analystes place l’informatique spatiale à la pointe de la phase de déclenchement de l’innovation. Mais je n’en suis pas si sûr. Ayant couvert l’évolution de cette technologie tout au long de l’année, je dirais que l’informatique spatiale – du moins en ce qui concerne le Vision Pro – est à présent dans le creux de la désillusion.

Dans quelques années, lorsqu’Apple lancera un casque moins cher et plus léger, je suis sûr que la gamme de produits Vision repassera par la courbe du Hype Cycle, peut-être avec de meilleurs résultats.

La pente de l’illumination et le plateau de la productivité

Enfin, certaines technologies sortent du creux de la désillusion et commencent à gravir la pente de l’illumination (Slope of Enlightenment) et le plateau de la productivité (Plateau of Productivity).

Ces deux phases correspondent au moment où une technologie commence à trouver ses marques, où ses propositions de valeur sont prouvées et où elle entre dans un certain niveau d’utilisation productive. Et ce sans le battage médiatique traditionnel.

Que trouve t-on dans le Hype Cycle 2024 du Gartner pour les technologies émergentes ?

Chaque année, le Gartner publie un total de 25 cycles différents. ZDNET couvre leur cycle pour les technologies émergentes depuis 2009.

Qu’est-ce qui rend ce cycle sur les technologies émergentes si intéressant ?

Il nous aide à prédire ce qui sera en vogue et ce qui ne le sera pas. Il aide également les entreprises à prévoir où placer leur cash, où affecter du personnel pour évaluer le potentiel et où il peut être utile d’innover.

Mais il faut prendre le hype cycle avec des pincettes. En 2021, nous avons écrit que Gartner prévoyait que « l’impact de l’intelligence artificielle sur la génération de code, l’augmentation de la conception et l’innovation n’interviendrait que dans 5 à 10 ans ». C’était faux.

L’IA générative a commencé à avoir un impact substantiel en seulement deux ans, au tout début de l’année 2023.

En 2024, le Gartner a identifié quatre thèmes majeurs qui commencent tout juste à se positionner dans la phase de déclenchement de l’innovation. Il s’agit de :

  • L’IA autonome
  • De la productivité des développeurs
  • De l’expérience totale
  • De la sécurité centrée sur l’humain.

Voici le détail de chacun de ces thèmes.

L’IA autonome

Le premier point de contact évident est la technologie des voitures autonomes. Au-delà, pensez aux domaines suivants :

  • Les grands modèles d’action (où les IA agissent et ne se contentent pas de cracher des informations)
  • Les machines clients (où les machines achètent des produits)
  • Les robots humanoïdes (dans tous les films de science-fiction que vous avez vus)
  • Les agents autonomes
  • L’apprentissage par renforcement

La grande idée ici est que les systèmes d’IA prendront en charge des tâches que les humains accomplissaient auparavant. Cela va au-delà de l’IA générative qui rédige des dissertations pour des étudiants qui veulent simplement s’amuser.

Il s’agit plutôt de machines capables d’effectuer des tâches physiques (voitures et robots, par exemple) et des machines qui interagissent avec d’autres systèmes (comme les imprimantes qui commandent automatiquement de l’encre ou les voitures qui programment automatiquement leurs propres visites d’entretien chez le concessionnaire).

Il est évident qu’il existe un certain nombre d’obstacles avant que l’IA autonome puisse atteindre une réelle productivité. Surtout que la plupart d’entre nous sommes nerveux à l’idée de laisser les robots s’autonomiser. Vous avez vu Terminator ?

Mais il y a d’autres problèmes, notamment :

  • Les questions réglementaires
  • Les domaines où les données sont rares alors que l’IA doit prendre des décisions
  • Le manque de confiance
  • Les exigences en matière de calcul (ainsi que la durée de vie des batteries)

N’oubliez pas que les différents projets peuvent se trouver à des stades différents du hype cycle. Par exemple, Apple a annulé son projet de voiture autonome, et dans le même temps le service de robot-taxi d’Alphabet a doublé son nombre d’usagers au cours des derniers mois.

Développement de logiciels avec l’appui de l’IA

Bien que l’on parle beaucoup de l’IA pour écrire du code, ce n’est pas encore au point. Le battage médiatique est pourtant incroyable. Bref, ce domaine est dans la phase d’Innovation Trigger.

Et, pour être honnête, c’est passionnant. Lorsque j’ai utilisé ChatGPT pour écrire un plugin WordPress, j’ai été stupéfait. Par la suite, j’ai utilisé ChatGPT pour m’aider à écrire beaucoup de code. Dans l’ensemble, j’estime qu’il m’a permis de gagner des semaines, voire un mois ou deux, sur mes projets au cours de l’année écoulée.

Mais voilà : l’IA n’a pas écrit mon code. L’IA m’a aidé à écrire mon code.

La plupart du battage médiatique autour du codage par l’IA implique que l’IA génère simplement l’application que vous avez en tête. Et que vous pouvez taper « Écrivez-moi une application qui me rapportera un million de dollars » dans la barre de prompt.

Bref, ceux qui s’en remettent trop au codage de l’IA plongeront dans l’abîme de la désillusion. Mais ceux qui utilisent l’IA pour les aider à écrire des bouts de code soigneusement définis et testés en tireront de très grands avantages.

Une expérience totale au service de l’autonomie

Chaque année, un nouveau mot à la mode centré sur le client promet des profits infinis. Il fut un temps où c’était le multicanal. C’était l’idée de rencontrer le client là où il le souhaite, que ce soit sur son téléphone, dans le navigateur de son ordinateur, sur les médias sociaux ou même dans un lieu physique.

Pour Gartner, la notion d’« expérience totale » repose sur le fait que les fournisseurs créeront des expériences client qui « entremêleront l’expérience du client, l’expérience de l’employé, l’expérience multiple et les pratiques d’expérience de l’utilisateur ».

Je sais. Moi aussi, j’ai mal à la tête.

Cela pourrait avoir plus de sens si vous regardez les technologies émergentes que Gartner attribue à cette tendance :

Personne n’a encore entièrement défini la 6G. Mais la meilleure description est celle qu’un cadre du secteur des télécommunications m’a donné : « une 5G super-rapide avec beaucoup d’IA ». Plus précisément, il s’agit d’une latence réduite, qui permet de réagir en temps réel à tout ce qui se passe. Cela facilitera également la conduite autonome des voitures.

L’informatique spatiale arrive avec le Vision Pro et le Meta Quest 3. Mais cette technologie deviendra beaucoup plus utile lorsqu’elle fonctionnera dans des lunettes normales, plutôt que dans des casques qui pèsent une tonne.

Le concept de jumeaux numériques des clients est vraiment effrayant. En gros, il décrit la manière dont les entreprises peuvent modéliser les intérêts et les comportements des consommateurs sur la base de l’historique de leurs données. Tout cela pour mieux manipuler les gens afin qu’ils achètent !

Assurer une sécurité et une protection de la vie privée centrées sur l’humain

La dernière grande tendance concerne la nécessité d’une amélioration générale de la sécurité. Le concept « centré sur l’humain » signifie que les individus doivent faire partie de l’empreinte globale de la sécurité. Cela implique :

  • De se concentrer sur l’expérience de l’utilisateur
  • De trouver des informations comportementales
  • D’encourager les comportements de sécurité
  • D’instaurer la confiance par la transparence

Mais Gartner considère qu’un certain nombre de tendances technologiques soutiennent cet effort. Il s’agit notamment de l’IA TRISM (AI trust, risk, and security management), qui aborde la sécurité sous l’angle de la confiance, de la sécurité, de la transparence et de l’éthique. Les environnements de sécurité à architecture maillée sont destinés à rendre la sécurité évolutive et modulaire.

L’idée d’un système immunitaire numérique combine des technologies et des pratiques visant à renforcer la résilience en identifiant les menaces de manière proactive et en y répondant.

L’IA entre également en jeu ici. L’idée de l’apprentissage automatique fédéré, où les connaissances acquises dans une partie du réseau de l’entreprise sont fédérées (mises à disposition) à l’ensemble du réseau, constitue une grande avancée.

Les prévisions de Gartner sont-elles sur la bonne voie ?

Chaque année, il semble que nous nous rapprochions de plus en plus du monde de Blade Runner. L’idée de jumeaux numériques des clients et de publicité spatiale m’a semblé particulièrement évocatrice des réplicants et du marketing personnalisé que l’on voit dans ce film.

Les prévisions de Gartner ne sont que des prévisions. Comme le montre le graphique ci-dessus, le cabinet d’études a identifié d’autres tendances émergentes que celles que j’ai évoquées. Toutefois, ces quatre tendances sont celles que vous devriez surveiller cette année et l’année prochaine.

Qu’en pensez-vous ? Le Gartner est-il sur la bonne voie ? Y a-t-il d’autres tendances à surveiller ? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires ci-dessous.

Source : « ZDNet.com »



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