Emmanuel Macron a assuré, lundi 26 août, que l’arrestation sur le territoire français du patron de la messagerie cryptée Telegram, Pavel Durov, n’était « en rien une décision politique », rappelant que la France était « attachée à la liberté d’expression et de communication ».
« L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. (…) Il revient aux juges de statuer », a précisé le président français sur le réseau social X. Accompagné de son garde du corps et de son assistante qui le suivent en permanence, le milliardaire franco-russe de 39 ans a été interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget, au nord de Paris.
Pavel Durov était visé par un mandat de recherche émis par des enquêteurs français visant diverses infractions de sa messagerie cryptée. Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir. Dans son message, le président Macron a dénoncé des « fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov ».
« Dans un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi », a-t-il insisté.
Pas de commentaire du Kremlin
L’office chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) avait émis un mandat de recherche contre Pavel Durov pour des infractions allant de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude, a expliqué une autre source proche du dossier.
La messagerie en ligne lancée en 2013 par Pavel Durov et son frère Nikolaï, sur laquelle les communications peuvent être chiffrées de bout en bout et dont le siège social se trouve à Dubaï, s’est positionnée à contre-courant des plateformes américaines, critiquées pour leur exploitation mercantile des données personnelles.
Telegram, qui est un des réseaux sociaux les plus utilisés en Russie avec des chaînes pouvant avoir plusieurs centaines de milliers d’abonnés, s’est notamment engagé à ne jamais dévoiler d’informations sur ses utilisateurs.
Le Kremlin a jugé lundi « inapproprié » de commenter pour l’instant l’arrestation de M. Durov. « Nous ne savons pas concrètement de quoi Durov est accusé, nous n’avons entendu aucune déclaration officielle à ce sujet », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Avant de dire quoi que ce soit, il faut attendre que la situation s’éclaircisse (…). Sans cela, il serait probablement inapproprié de faire des déclarations quelconques », a-t-il insisté.