En octobre 2020, Apple mettait à jour son iPad Air avec la manière. Le géant de Cupertino refondait son design et lui donnait des airs d’iPad Pro, avec des tranches franches et verticales, agréables à tenir en main, et un bouton Touch ID déplacé dans le bouton Marche/Arrêt, faute de Face ID.
Cette année, le lecteur d’empreintes digitales n’a pas bougé et fonctionne toujours aussi parfaitement. iPadOS vous encourage toujours à enregistrer au moins deux doigts, un de chaque main, lors de la configuration, afin qu’il soit facile de déverrouiller l’iPad, qu’il soit tenu verticalement ou horizontalement.
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Évidemment, la disparition du bouton Home permet toujours de proposer des bordures réduites autour de l’écran de l’iPad Air – même si on aimerait les voir encore s’affiner, pour qu’on puisse parler de vrai bord à bord. La dalle LCD – quand est-ce qu’on passe à l’OLED ou mini-LED ? – est donc toujours de 10,9 pouces – au coude à coude avec la plus petite des tablettes « pro » d’Apple et ses 11 pouces. La définition de 2360×1640 pixels est confortable. L’écran s’avère un peu plus lumineux (511 cd/m2 contre 488 cd/m2) que celui du modèle 2020. Son contraste, lui, est légèrement moins bon, à 1343:1 (contre 1393:1). En revanche, le Delta E 2000 est bien moins bon, tout en demeurant excellent puisqu’il affiche un 2,26 contre un exceptionnel 1,35 pour l’iPad Air 2020.
Si la base esthétique et fonctionnelle, établie il y a deux ans, n’évolue pas, Apple introduit deux nouveautés, qui continuent d’en faire un tremplin vers la gamme pro. La première inscrit l’iPad Air dans l’air du temps et lui ouvre les portes d’une connectivité plus performante, c’est la 5G. La seconde est évidemment l’arrivée d’une « nouvelle » puce. Et non, ce n’est pas l’A15 Bionic…
Une surprise… de taille, et des performances astronomiques
Alors que les rumeurs et prédictions voyaient l’iPad Air adopter l’A15 Bionic, qui a fait ses gammes et son entrée sur les iPhone 13 et au cœur de l’iPad mini, c’est le M1 qui a pris place dans l’iPad Air.
Introduite en novembre 2020, la puce avait été réservée jusque-là aux Mac et iPad Pro. C’est sa version la plus musclée qui prend place dans la nouvelle tablette d’Apple. On y trouve huit cœurs CPU (quatre cores haute performance et quatre basse consommation), ainsi que huit cœurs GPU. La partie réseau neuronal propose toujours ses seize cœurs pour toutes les tâches liées à Core ML, qu’il s’agisse de photo, de vidéo, de reconnaissance de texte, etc.
Glisser une telle puce dans l’iPad Air est évidemment signe de l’intention de placer la tablette grand public aux marches de la gamme Pro, et de lui assurer un sacré gain en puissance. On peut également se poser des questions sur la cohabitation entre un boîtier aussi étroit et les performances de la puce, ainsi que la capacité de la batterie à tenir la charge.
Au quotidien, l’expérience d’utilisation est fluide et rapide, qu’il s’agisse d’afficher une seule application en pleine page ou d’en juxtaposer deux en mode multitâche. L’appareil n’a jamais flanché entre nos mains, mais la puce M1 apporte plus de puissance de calcul et de ressources pour les tâches nécessitant des fonctions de machine learning.
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Quand on se tourne vers Geekbench 5 pour mettre des chiffres et des ratios sur ce gain de puissance, on n’est pas déçu. L’iPad Air 2022 est ainsi presque 66% plus performant que son aîné direct pour le test Multi Core, et 2,4 fois plus puissant que l’iPad 2019, qui était encore porteur de l’ancien design avec de large bordure et proposait un écran de 10,5 pouces.
La partie Compute, qui sollicite toute la puce, et surtout la partie GPU, donne un avantage encore plus impressionnant à l’iPad Air 2022. Il est 72% plus performant que le modèle 2020 et presque cinq fois plus puissant que le modèle 2019.
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Même constant en recourant à GFXBenchmark Metal, qui s’attelle surtout à prendre la mesure de la partie graphique du SoC. Selon les tests, le M1 est entre 46 et 73% plus performant que l’A14 Bionic qui prenait place dans l’iPad Air 2020. Il accorde à l’iPad 2022 entre 2,1 et 2,4 fois plus de puissance que l’A12 Bionic du modèle 2019.
De là, difficile de ne pas trouver impressionnante la puissance brute de la puce M1, sans compter que les puces A12 et A14 Bionic n’étaient pas à la traîne dans ce domaine.
Le M1 va donc apporter de quoi soutenir toutes les demandes, y compris celles des applications les plus exigeantes, que ce soit en rendu 3D, en création musicale ou vidéo. En mettant le M1 dans un iPad Air, le message d’Apple est clair, aussi clair que quand il le glissait dans les modèles Pro, et pourrait se traduire ainsi : « cette tablette est aussi puissante que les ordinateurs portables que nous mettons entre vos mains ».
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Mais il y a un point qui est encore plus intéressant et qui nous inquiétait un peu. C’est sur la capacité de la puce M1 à maintenir son effort dans un boîtier aussi compact. En effet, aussi efficace qu’elle soit d’un point de vue du rapport performance par watt, ce SoC chauffe quand on le sollicite. Or, avec le test Wild Life Stress Test, qui fait tourner un ensemble de scènes graphiquement exigeantes pendant 20 à 30 minutes, sans pause, la stabilité de la performance du M1 est supérieure à celle du A14 Bionic. Le M1 obtient un ratio de 96,7 % contre 80,5 % pour l’iPad Air 2020, avec l’A14.
C’est d’autant plus frappant que le même test réalisé sur l’iPad Pro 11 pouces sorti en 2021 attribuait une stabilité des performances bien moindre à la tablette, ce qui s’explique aussi sans doute par le fait que les performances enregistrées étaient supérieures. Apple a dû, d’une manière ou d’une autre, réduire la voilure de sa puce pour qu’elle tienne la vague plus longtemps.
Le revers de l’autonomie
Tout pourrait être parfait, si nous n’avions pas relevé un léger bémol sur cette partition presque idéale : l’autonomie. Rassurons-nous, l’iPad Air n’a pas réalisé une contre-performance catastrophique. Toutefois, nous avons enregistré une baisse de l’endurance du nouvel iPad, aussi bien pour nos tests d’autonomie polyvalente, qui simule un ensemble d’usages quotidiens, que pour notre autonomie de streaming en vidéo.
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En autonomie polyvalente, on s’éloigne un peu des dix heures avec lesquelles flirtaient les deux générations précédentes – et qui est l’objectif assumé d’Apple depuis les débuts de la tablette. Mais c’est surtout en streaming vidéo que l’autonomie de l’iPad Air baisse. On perd ainsi cinquante minutes d’une génération à l’autre avec 8 h 55, contre 9 h 45 précédemment. Cette tendance baissière n’est pas inquiétante, mais mérite d’être gardée en tête.
Il est cependant intéressant de voir que l’iPad Air marque ici le pas par rapport à l’iPad Pro, et qu’Apple a su jouer et de la consommation de sa puce, et de la taille des batteries intégrées dans ses deux tablettes pour créer un effet de gamme.
iPadOS, le tactile, des accessoires, et une voie encore en chantier
Mais passons désormais à la prise en main, aux usages et tout ce qui s’y rapporte, qu’on parle d’accessoires ou de technos.
Cette grande proximité de design entre avec les iPad Pro lui ouvre toujours la porte d’une belle variété d’accessoires. On pense notamment à l’Apple Pencil de deuxième génération, qu’il faut acheter en plus, moyennant 135 euros.
C’est achat n’est pas une obligation, évidemment, mais si vous envisagez de dessiner ou de prendre des notes manuscrites, l’Apple Pencil est un bon choix, qui n’a à nos yeux qu’un défaut mineur, le ressenti de l’embout sur le verre est très différent de celui d’un stylo sur le papier. Par rapport au Pencil de première génération, celui-ci est plus confortable à utiliser au quotidien, se perd moins puisqu’il s’attache magnétiquement au bord de l’iPad, ce qui permet de le synchroniser et de le recharger. Toutefois, si vous glissez l’iPad Air dans un sac à dos, il y a de fortes chances pour que le stylet se détache et se retrouve au fond avec le reste de vos affaires. Apple pourrait trouver une astuce pour ranger son Pencil pendant les trajets – nous avons opté pour une trousse…
Par ailleurs, l’iPad Air est toujours équipé de Smart Connector, qui permettent de synchroniser et alimenter un clavier compatible, sans avoir à passer par le Bluetooth. Apple propose deux claviers compatibles, le Smart Keyboard Folio et le Magic Keyboard. On recommandera le premier si vous envisagez un usage varié et équilibré de l’iPad Air en tant que tablette et mini PC portable. Le clavier se rabat en effet facilement au dos de la tablette pour vous permettre de la tenir à deux pour lire, par exemple. Ce qui n’est pas possible avec le Magic Keyboard, qu’on recommande plutôt si vous envisagez d’utiliser l’iPad surtout en tant que PC portable d’appoint. Il est plus confortable pour saisir des textes longs, mais aussi plus encombrant, lourd et moins polyvalent.
Enfin, dans cette ambition de transformer l’iPad Air en PC portable, Apple a eu la bonne idée de doper le port USB-C qui a été introduit en 2020 en remplacement du Lightning. Désormais compatible avec l’USB 3.2 gen 2, il offre des débits de 10 Gbits/s. Cela permettra de décharger plus rapidement un appareil photo sur la tablette, par exemple, ou de s’en servir comme d’un viseur pour déclencher des prises de vue sans latence en le connectant à un appareil. Mais c’est aussi et surtout la garantie de pouvoir brancher un écran externe « solide » à l’iPad Air. Ainsi, il est non seulement possible de brancher le tout nouveau Studio Display 5K, à la tablette, mais vous pourrez, si vous en avez un sous la main, y brancher un Pro Display XDR (6K).
Vous gagnerez ainsi en confort, si vous travaillez longuement avec l’iPad Air. On regrettera toutefois qu’il ne soit pas possible de davantage contrôler l’affichage et que ce qu’on voit sur l’écran externe soit au bon vouloir des applications. Avoir un deuxième écran serait parfois très pratique, pouvoir faire en sorte que la tablette se transforme en tablette graphique serait idéal pour d’autres situations… Bref, il manque un peu d’unité à cette fonction.
Et, puisqu’on parle logiciel, abordons rapidement iPadOS. Le multitâche a très agréablement évolué au fil des mises à jour, les ingénieurs d’Apple ont trouvé des astuces ergonomiques pour fluidifier les mille petites actions qui prenaient trop de temps avant. Toutefois la route est encore longue, et malgré une application Fichiers qui s’est améliorée grandement, on ne peut s’empêcher de lorgner sur les bureaux de nos Mac avec un semblant de nostalgie… L’OS pour tablette d’Apple a encore du chemin à faire et des astuces à trouver et mettre en place, sans trop complexifier les interactions entre le système et l’utilisateurs. Espérons que certains points seront abordés avec iPadOS 16, qui devrait être présenté lors de la keynote d’ouverture de la WWDC en juin prochain.
Quoi qu’il en soit, un PC portable, aujourd’hui, ne peut se passer d’une bonne webcam, pour les visioconférences professionnelles ou familiales. L’iPad Air est la dernière tablette d’Apple a adopter un module caméra ultra grand-angle, avec 12 Mpixels en façade. Elle s’accompagne évidemment de fonction Center Stage, Cadre centré, en français. Elle vous permet de vous déplacer légèrement tout en restant dans le cadre, ce qui est très pratique quand on veut attraper un document tout en parlant, ou quand on est plusieurs interlocuteurs simultanés à communiquer par le biais d’un seul iPad Air.
Glissons deux mots du module photo arrière de 12 Mpix. En pleine lumière, les photos sont bonnes à passables, en basse lumière, oubliez-les. Les vidéos 4K (60 i/s) sont plutôt bonnes, toujours quand la lumière est au rendez-vous. En définitive, le seul module caméra rappelle également un autre avantage des iPad Pro, eux, ont droit à un grand-angle 12 Mpix et à un ultra grand-angle 10 Mpixels. Sans oublier le lidar qui aide à une expérience de réalité augmentée renforcée, mais est absent sur l’iPad Air.
Précisons toutefois qu’Apple indique que l’expérience en réalité augmentée est rendue plus fluide avec l’iPad Air. De fait, on n’en mettrait pas notre main à couper, mais il nous semble que l’identification des objets et environnements est en effet plus rapide. On peut dire merci au M1 pour cela.
Pour en finir avec ce test, on trouve deux choses à redire à cet iPad Air de cinquième génération. Premier regret, Apple continue de proposer un premier modèle à 64 Go. Or, cela nous semble toujours un peu court pour un appareil qui invite à être utilisé intensivement, que ce soit en tant que tablette pour jouer – c’est une belle console portable grand écran, avec un son au top et le support de manettes externes Bluetooth ! -, créer des contenus, retoucher des photos, ou télécharger des vidéos à regarder dans le train, ou en tant que PC portable d’appoint, qui incitera à installer d’autres applications.
Certes, la 4G/5G est une arme de choix pour rester connecté tout le temps, mais la couverture n’est parfaite, et nous ne serions pas du genre à miser sur une connexion mobile aléatoire pour être sûr de pouvoir finir un travail en situation de mobilité. Pas vous ?
Deuxième regret, étroitement lié au premier, le prix. D’une part, il est en hausse de 30 euros pour le modèle 64 Go, mais le tarif d’entrée pour être serein est en définitive de 839 euros ! C’est ce que coûte l’iPad Air, Wi-Fi seulement, avec 256 Go… On aurait adoré un premier modèle à 128 Go, et à un second à 256 (ou 512 Go…), tant pis.