Les géants des télécoms s’unissent pour développer un écosystème …

Les géants des télécoms s’unissent pour développer un écosystème ...



Avec la virtualisation et la cloudification croissantes de leurs réseaux, les opérateurs s’affranchissent de l’infrastructure matérielle sous-jacente. Définis par les logiciels (Sofware defined networking), leurs réseaux deviennent des plateformes programmables qui peuvent être appelées par APIs (interfaces de programmation d’applications) pour monitorer l’infrastructure ou développer de nouveaux services.

Plutôt que d’inventer la roue chacun de leur côté, les plus grands opérateurs de télécommunicationse – América Móvil, AT&T, Bharti Airtel, Deutsche Telekom, Orange, Reliance Jio, Singtel, Telefonica, Telstra, T-Mobile, Verizon et Vodafone – associés à l’équipementier Ericsson ont décidé d’unir leurs forces. Objectif : redéfinir l’industrie grâce aux API réseaux.

Une co-entreprise sera créée début 2025. Ericsson détiendra 50 % des parts et les opérateurs télécoms les 50 % restants. Elle a pour vocation de développer et partager un écosystème d’APIs communes afin, selon le communiqué commun, de stimuler l’innovation dans les services numériques. Le but ? Les développeurs seront ainsi assurés que leurs nouvelles applications fonctionneront sur n’importe quel réseau télécom.

Lutte contre la fraude, vidéo en streaming

Surtout que les réseaux mobiles de dernière génération offrent de nouvelles fonctionnalités jusqu’alors inaccessibles aux développeurs.

  • La 5G dit standalone introduit notamment la capacité de « découper » virtuellement un réseau (networking slicing) et d’associer à ces tranches de réseau des niveaux de services différents (débit, latence, sécurisation).

D’autres cas d’usage sont évoqués dans le communiqué comme :

  • La lutte contre la fraude pour les transactions financières
  • La possibilité pour les plateformes de streaming d’ajuster dynamiquement la qualité vidéo de leurs contenus en fonction de la configuration du terminal qui les visionnent

Le développement des APIs se basera sur les standards de la communauté open source Camara

La nouvelle société fournira des APIs réseaux à un large écosystème de plates-formes de développement, y compris :

  • Les hyperscalers cloud
  • Les fournisseurs de plates-formes de communication en tant que service (CPaaS)
  • Des intégrateurs de systèmes
  • Des éditeurs de logiciels

D’ores et déjà, les cloud providers américains Google Cloud et Vonage (filiale d’Ericsson) s’associent à la nouvelle société, « lui donnant accès à leurs écosystèmes de millions de développeurs ainsi qu’à leurs partenaires. »

Le développement de ces APIs se basera sur les standards de la communauté open source Camara, un projet piloté par le groupement mondial des opérateurs mobiles (GSMA) et la Linux Foundation. En 2023, le même GMSA avait lancé le programme Open Gateway qui, comme son nom l’indique, vise déjà à donner accès aux réseaux mobiles à des acteurs tiers via des APIs.

100 à 300 milliards de dollars de revenus supplémentaires

Les géants des télécoms indiquent qu’ils se conformeront aux principes de cet Open Gateway de la GSMA. Et que leur plateforme comme leur écosystème de partenaires « resteront ouverts et non discriminatoires afin de maximiser la création de valeur dans l’ensemble du secteur. » D’autres opérateurs télécoms sont encouragés à rejoindre la nouvelle société, à l’image du groupe Three en Suède, déjà en négociation.

Alors que les opérateurs peinent à préserver leur rentabilité et qu’ils font face à une montagne de dettes pour construire leurs réseaux, cette APIsation de leur activité constitue un nouveau gisement de valeur. Selon une étude de McKinsey, le marché des APIs réseaux pourrait générer environ 100 à 300 milliards de dollars de revenus liés à la connectivité et à l’edge computing pour les opérateurs.

Pour le cabinet de conseil, cette APIsation permettrait de débloquer, enfin, la monétisation des réseaux 5G. Les entreprises seraient prêts à payer pour répondre à des cas d’usage critiques dans leurs métiers. Du côté des particuliers, 14 % des 18-24 ans sont disposés à augmenter le montant de leur forfait pour améliorer leur expérience du jeu en ligne ou du streaming vidéo.



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