C’est généralement l’été que nous découvrons les limites de notre forfait mobile : le quota de données s’épuisant, la connexion Internet ralentit drastiquement et les vacances se compliquent. Rien d’étonnant puisque le voyage nous prive du Wi-Fi domestique et que le temps libre ne manque pas, faisant grimper la consommation à 5, 10, ou même 20 gigaoctets (Go) par semaine, pour peu que l’on regarde beaucoup de vidéos.
Afin de limiter l’hémorragie, voici quelques conseils destinés aux voyageurs qui ne quittent pas la France. Pour un voyage à l’étranger, voyez plutôt notre encadré en bas de l’article.
Un mois avant les vacances
C’est le bon moment pour dresser un diagnostic, car le compteur de données ne s’enclenche pas le jour du départ en vacances, mais plutôt lors de la remise à zéro du forfait. Si elle a lieu le 10 juillet et que vous partez le 1er août, par exemple, il faudra commencer à économiser les données trois semaines avant le début de vos congés afin de partir avec un compteur le moins entamé possible.
Le premier objectif sera donc d’identifier le jour de la remise à zéro du forfait. Le second : se renseigner sur le forfait auprès de son opérateur. Selon le baromètre du numérique du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), 20 % des Français disposent d’un maximum de 10 Go de données mensuelles. A l’opposé, un tiers bénéficient d’au moins 50 Go. Profitez-en pour vérifier ce qui se passera quand votre quota de data sera atteint : certains opérateurs facturent le dépassement, d’autres bloquent la connexion, beaucoup limitent drastiquement sa vitesse.
Troisième objectif : estimer votre consommation à l’avance. Vous pourrez identifier les applications qui consomment beaucoup de données dans les menus de votre smartphone (sous iOS, sous Android) mais cela ne vous donnera qu’une idée approximative : leur voracité peut, en effet, changer pendant les vacances puisque vos habitudes de consommations elles-mêmes sont différentes au cours de cette période. Dans l’idéal, mieux vaut donc calculer une estimation en combinant le petit tableau qui suit et la façon dont vous comptez vous servir de votre smartphone :
Si vous concluez que votre forfait est sous-dimensionné, pensez à en changer. S’il est ancien, vous avez de bonnes chances de parvenir à augmenter votre quota de données gratuitement, soit en interrogeant votre opérateur, soit en passant à la concurrence.
Quelques semaines avant le départ
C’est le moment d’entrer dans une phase de sobriété afin d’épargner votre quota de données et, dans l’idéal donc, à partir du jour de la remise à zéro de votre forfait. Pour commencer, réinitialisez le compteur de data de votre smartphone, qui vous permettra de suivre votre consommation jour après jour (sous iOS, sous Android).
Quand vous serez connecté au réseau mobile, regardez aussi peu de vidéos que possible. Si vous avez activé la sauvegarde automatique de vos photos et vidéos dans le cloud par le réseau mobile, désactivez-la (sous Google Photos). Idem pour le téléchargement automatique des médias : si vous recevez beaucoup de vidéos par WhatsApp, par exemple, empêchez leur téléchargement automatique ; elles ne s’afficheront que lorsque vous cliquerez sur leur vignette. Sur iPhone, vous pouvez également activer le mode faibles données pour réduire de façon globale la consommation de toutes les applications.
Laissez votre smartphone connecté au Wi-Fi en permanence lorsque vous êtes à la maison et au travail. Les vacances arrivant, profitez-en pour télécharger tous les documents lourds dont vous pourriez avoir besoin pendant vos congés : documents de voyages, films, séries, podcasts, musique, magazines, mangas, etc. Télécharger la carte géographique correspondant à votre lieu de villégiature peut aussi être utile (sous Google Maps, sous Maps.me).
Pendant les vacances
Modérez votre consommation de vidéos, ce qui suppose peut-être de lever le pied sur Facebook, Instagram ou TikTok. Rien n’interdit de partager des vidéos à vos proches, mais si votre forfait n’est pas très généreux, ne publiez que des séquences courtes, deux ou trois par jour tout au plus. Et, surtout, contrôlez régulièrement votre consommation de données : si une application consomme trop, vous devez le savoir rapidement afin de modérer son usage.
Si vous constatez que vous approchez trop vite du mur des données, limitez le débit des vidéos que vous regardez (il existe pour cela des procédures sous Netflix, sous YouTube ou sous Facebook, par exemple). Si vous voyagez avec un proche dont le forfait n’est pas menacé, connectez-vous à son téléphone pour profiter du partage de connexion Internet (sous iOS, sous Android).
Par prudence, évitez de vous connecter aux Wi-Fi des hôtels, des villes et des cafés : nombre d’experts en sécurité informatique le déconseillent. Les risques de piratage et de vol de données sont avérés, même s’ils sont moins grands que par le passé, selon l’Electronic Frontier Fondation (EFF). Si vous êtes toutefois forcés d’utiliser un Wi-Fi public, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) conseille de bien vérifier auprès du propriétaire de l’établissement le nom précis du réseau afin d’être sûr de ne pas vous connecter par erreur à un réseau mis en place par des pirates. La CNIL encourage également, durant la session de navigation, à ne s’aventurer que sur des sites sûrs et ne pas divulguer d’informations sensibles, comme un numéro de carte bancaire.
Pour les vacances à l’étranger
C’est au moment où l’on passe la frontière que le compteur de données s’enclenche. On reçoit alors un SMS avertissant du quota de données à ne pas dépasser – une enveloppe que tous les opérateurs n’autorisent hélas pas à rallonger au cours du séjour, ou alors moyennant un surcoût. Mieux vaut donc se renseigner à l’avance sur les possibilités de son forfait à l’étranger, en vue de le modifier si nécessaire. Pour le reste, les conseils sont proches de ceux détaillés ci-dessus : mieux vaut télécharger à l’avance les films, séries, et autres documents lourds sur un Wi-Fi. Puis, une fois en congés, enclencher la surveillance de la consommation pour pouvoir repérer les problèmes avant qu’il ne soit trop tard.