Pour ses premiers tests, le projet Hardt Hyperloop n’a cependant pas dépassé la vitesse de 30 km/h. Sa prochaine étape ? Dépasser les 100 km/h, et ce avant la fin de l’année. Fondée en 2016, la société vise 2030 pour un premier trajet avec des passagers à bord.
À Rotterdam, non loin de la ligne de chemin de fer rejoignant la Gare Centrale, la société Hardt Hyperloop a pris place dans des bureaux de la Rotterdam Science Tower. Ici, ses équipes travaillent sur un projet Hyperloop, et ont lancé dans les premiers tubes d’essai leur premier train à sustentation magnétique, capable (encore dans nos rêves) de propulser ses voyageurs à des vitesses supérieures à celles des avions de ligne dans les airs, et relier les villes en un rien de temps.
Hardt Hyperloop est la première startup européenne d’hyperloop, selon ses créateurs. Elle remportait la toute première compétition d’hyperloop organisée par SpaceX, et a profité, à partir de 2020, de la création d’un autre organisme, le Centre européen Hyperloop. Avec lui, la possibilité d’accélérer le développement de ce moyen de transport ultramoderne, avec un tunnel principal long de 420 mètres, bénéficiant d’un système de changement de voie.
700 km/h pour relier des villes en Europe
Pour 2030, la startup espère que ses trains pourront emporter leurs premiers voyageurs. Contrairement à ce que cherchait Elon Musk en 2013, avec son projet Hyperloop entre Los Angeles et San Francisco, l’idée ne sera pas de passer le mur du son et atteindre les 1 000 km/h, mais au moins viser 700 km/h, et la possibilité de relier Amsterdam à Berlin en 90 minutes, au lieu de passer près de 6 heures dans un train pour relier les deux villes aujourd’hui, espacées de 577 km.
Comme d’autres projets technologiques un peu fous, Hyperloop fait l’objet de nombreux fantasmes, et semble être une technologie possible à mettre en place : en 2020, le projet américain Hyperloop One faisait pour la première fois embarquer des voyageurs dans sa cabine, et les propulsait à 170 km/h dans ses tunnels sous vide. Néanmoins, la plupart des projets de ce genre ont été abandonnés, et Hyperloop One n’a pas fait figure d’exception, alors qu’elle mettait la clé sous la porte fin 2023.
L’un des principaux freins de ces projets est évidemment financier. Pour bâtir un tel réseau, en plus de la technologie derrière les trains Hyperloop, il faudra des fonds. Entre un kilomètre de ligne de chemin de fer à haute vitesse en France et un kilomètre de ligne Hyperloop, la différence de coût est énorme : entre 5,5 et 19 millions d’euros pour la LGV en France, et de 20 à 80 millions de dollars pour les projets Hyperloop américains, mentionnait un article de revolution-energetique.com.
Chez Hardt Hyperloop, on sécurisait en juillet 2023 une levée de fonds de 12 millions d’euros, en provenance de l’European Innovation Council (EIC), d’InnovationQuarter (une agence régionale de développement économique basée aux Pays-Bas), mais aussi Investment Fund Groningen et d’autres investisseurs qui rentraient déjà au capital de la startup plus tôt. Pour bâtir un réseau européen de trains plus rapides que les avions, il faudra trouver d’autres investisseurs, ou que l’Europe centralise davantage ses investissements dans le moyen de transport.
Que le projet coûte des centaines de millions d’euros, il restera l’une des seules alternatives au développement aérien, en matière d’écologie, avec un impact 10 fois moins élevé que celui d’un avion de ligne, et 3 fois moins élevé que celui d’un train classique, selon Hardt Hyperloop.
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