Connexions dangereuses : le true crime numérique de Max

Web of lies / Connexions dangereuses



Un nouveau joueur est venu sur le terrain des plateformes de streaming : Max, qui appartient à HBO. La plateforme s’est fait connaître au moment des Jeux olympiques, car toutes les compétitions y sont disponibles. J’avais souscrit pour regarder la gymnastique, j’y suis restée pour le catalogue. L’un des points forts de Max est son catalogue « true crime » ou documentaires criminels. Il y en a beaucoup et l’un d’eux a attiré notre attention : Connexions dangereuses (Web of lies).

Au début du Web 2.0

Le pitch est simple : raconter des histoires criminelles, qui ont eu lieu grâce à Internet. Dans les faits, toutes les histoires n’ont pas un lien direct avec le Web. Pour certaines, Internet ne joue qu’un rôle tout à fait mineur, quasiment accessoire. Ainsi, une femme met une annonce sur Craiglist pour se chercher un colocataire. Dans son cas, Internet n’a qu’un rôle très accessoire.

L’autre point commun est que la plupart des histoires se déroulent au début du Web 2.0. Ne soyez donc pas surpris d’entendre beaucoup parler de Facebook. Chronologiquement, on va de 2001 à 2018. Les épisodes ne sont pas diffusés par ordre chronologique.

Deux éléments ressortent fréquemment : à l’époque, la législation américaine ne permettait pas la poursuite de certains faits. Les familles se sont donc battues pour que les lois changent. Le second élément est le rôle de la police.

Battre en brèche la sévérité américaine

Du point de vue des Français, bercés depuis quarante ans par des séries américaines, mettant en scène des policiers et des tribunaux américains, les États-Unis sont un pays sévère, où le criminel est poursuivi et châtié.

Il y a les contes de fées et il y a la réalité. La réalité est qu’un certain nombre de victimes se sont retrouvées face à un mur judiciaire. Soit les policiers ne prenaient pas leurs histoires au sérieux ou n’étaient pas formés. Soit la justice a infligé des peines assez légères. Ou, comme dans le cas d’une jeune fille : la famille n’a pas été informée que le violeur de la petite avait été mis en liberté sous contrôle judiciaire.

Ainsi, dans un épisode, trois agresseurs sexuels dont la victime s’est suicidée ont écopé de 45 jours en centre de détention pour mineurs. Il y a d’autres épisodes où les criminels ont pris des peines très légères pour des crimes. Rappelons que les États-Unis sont un État fédéral et que chaque état peut décider de son code pénal.

Les hommes aussi

On parle souvent du danger pour les femmes d’être sur le Web. Personne ne peut le nier. Néanmoins, la vertu de cette série est de montrer que les hommes aussi peuvent être des victimes.

Dans la plupart des cas, il s’agit de manipulations amoureuses : un homme rencontre une femme sur le Net. Soit il est une victime soit il commet des faits répréhensibles pour plaire à sa belle. Mais, il y a une histoire qui peut vous briser le cœur.

Un serial-killer avait déposé une annonce sur Craigslist pour recruter des hommes à tout faire. Profil recherché : célibataire, sans emploi, retraité ou proche de la retraite. L’annonce a été publiée au moment de la crise économique, vers 2008 ou 2009. Il ne les a pas appâtés pour les violer ou les dépouiller. Il s’agissait de les larguer en pleine forêt pour les chasser et les tuer. Ce fait divers a tout du film d’horreur Hunt. L’un d’entre eux s’en est sorti. Morale de l’histoire : les prédateurs ciblent tout le monde. Ce n’est pas parce que vous êtes un homme que vous êtes à l’abri.

Idées reçues sur le numérique

Quand on est bien averti des dangers du Web, on peut penser que toutes les victimes sont devenues des victimes, parce qu’elles n’ont pas été vigilantes ou qu’elles n’étaient pas informées. Sauf que ce n’est pas le cas.

Certaines familles disent ouvertement : je ne savais pas à l’époque, je n’étais pas vigilant, etc. Mais, d’autres ont vraiment fait tout ce qu’il fallait. Dans un épisode, une mère raconte comment son fils est tombé sur un prédateur. Elle faisait attention, elle a supprimé le moyen de communication, prévenu la police, les autres parents. Bref, elle a fait tout ce qu’il fallait.

C’est facile de blâmer les victimes. La réalité est qu’à moins d’être absolument paranoïaque, de s’enfermer chez soi en permanence, de ne parler avec personne, de ne pas avoir de travail à l’extérieur, il est impossible de ne pas tomber sur quelqu’un qui a de mauvaises intentions.

Une alternative sérieuse

Max peut prétendre à être un concurrent sérieux aux géants du streaming. Et pour cause : c’est HBO qui est derrière. Dans le catalogue, on retrouve une bonne partie des séries HBO dont les mythiques Soprano, Broadwalk Empire ou encore Rome.

Pour les enfants, Max propose des dessins animés de la franchise de Looney Tunes et Tom et Jerry. Son autre point fort : les chaînes en direct, dont CNN. C’est d’ailleurs en regardant CNN que vous mesurez le fossé entre nos chaînes d’information en continu et la chaîne américaine.

Il y a assez peu de nouveautés et pour le catalogue horreur, on est obligé de dire qu’on les connaît déjà. Néanmoins, entre les séries, les documentaires, la partie jeunesse et la section sport, il y a de quoi faire pour tous les goûts. Point supplémentaire : il n’y a pas de publicité.

Connexions dangereuses (Web of lies en VO) est disponible sur Max.



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