En déclinant de sa gamme The Pearl un modèle portable muni d’une batterie, Cabasse s’engage sur un terrain étonnant pour ce spécialiste de la hi-fi. Pari gagnant pour ce modèle à tout de même près de 1 000 euros ?
Une perle dont la taille se réduit d’année en année. Depuis la sortie du premier modèle de The Pearl en 2019, le constructeur breton en a décliné une gamme complète pour aboutir cette année à cette version Myuki, son premier modèle portable intégrant une batterie. C’est une sorte d’aboutissement logique du rachat de la vénérable marque française par le spécialiste de la maison connectée AwoX (devenu depuis Veom Group) en 2014. À l’époque, la société de Plouzané fondée en 1950 ne comptait aucun modèle connecté dans sa gamme. Aujourd’hui, elle en propose donc même un portable, c’est dire l’évolution.
Pour cela, Cabasse n’a pas fait les choses à moitié puisque la Myuki ne pèse que 2,1 kg pour un diamètre de 18 centimètres environ (pour un prix de 990 euros). Elle est même munie à l’arrière d’une poignée permettant de la déplacer sans avoir à la prendre complètement en main. Cela vaut en effet mieux puisque sont disposés en « push push » de chaque côté deux woofers de 12 cm absolument pas protégés par une grille. Il faut donc faire bien attention à ne pas les abîmer lorsqu’on la manipule. Portable certes, mais certainement baroudeuse. Pour la déplacer plus loin qu’entre sa cuisine et son salon, Cabasse fournit heureusement une housse rigide et solide qui protège très bien l’enceinte.
Connectique riche, avec ou sans fil
À l’avant, une grille protège en revanche le haut-parleur large bande Dom 45 qui s’occupe des fréquences médiums et hautes. Le plastique mat est élégant et sobre ici dans la version noire de notre modèle de test (une version blanche existe également). Il est rehaussé de quelques cerclages chromés qui permettent à la Myuki de bien s’intégrer au reste de la gamme The Pearl. Attention toutefois, ce revêtement mat n’aime pas les doigts trop gras et marque rapidement. C’est par exemple le cas autour des boutons tactiles à retour haptique alignés sur le dessus de l’enceinte. Au nombre de six, ils commandent respectivement l’alimentation, l’appairage, le volume haut et bas, la lecture/pause et le choix de la source.
En effet, celle-ci peut être multiple et pas seulement par Wi-Fi ou Bluetooth. À l’arrière, se trouve en effet une connectique riche pour une enceinte portable : jack 3,5 mm, RJ45 et SPDIF optique. À cela, s’ajoute un port USB-C ne servant en revanche qu’à l’alimentation électrique et la recharge de la batterie. Si Cabasse ne communique pas sur sa capacité, il annonce en revanche une autonomie de 12 heures. Une performance dont nous avons effectivement pu nous approcher lors de notre test en conditions réelles.
Avec AirPlay 2, mais sans Google Cast
Pour compléter ces boutons sur l’enceinte, on peut bien entendu utiliser l’application Cabasse StreamControl, déjà croisée lors de nos tests de la première The Pearl et de sa première déclinaison Akoya. Elle permet tout d’abord d’y connecter un service de streaming pour y accéder directement depuis cette interface. Le choix est cependant restreint pour qui est par exemple habitué à l’expérience Sonos. Ici ne figurent que Deezer, Napster, Qobuz, Spotify et Tidal. 
Si vous n’êtes pas abonnés à l’un de ces services (au hasard celui d’Apple ou d’Amazon), il est tout d’abord possible de naviguer parmi les fichiers stockés sur le téléphone. Il nous a suffi pour cela de donner l’autorisation à l’application d’accéder à Apple Music. Mais le procédé n’est pas d’une fiabilité parfaite. Pour une question de droits, certaines pistes apparaissent grisées et ne sont pas lisibles. Nous avons également rencontré le cas de figure d’une piste non grisée, mais dont la lecture était quand même impossible. Muni d’un iPhone, nous avons donc décidé d’opter pour la solution la plus simple et la plus fiable : se connecter en AirPlay 2 à l’enceinte. 
Les possesseurs de terminaux Android en seront pour leur frais, aucune compatibilité Google Cast n’est intégrée. Mais avec sa riche connectique les sources filaires sont bien entendu également possibles : TV, Platine, Lecteur CD, NAS ; l’enceinte décodant les fichiers MP3, WAV, AAC, WMA, AIFF, FLAC, ALAC, Ogg Vorbis, DSD 64/128 et WMA lossless. S’il est dommage de l’attacher à un fil étant donné sa nature portable, on apprécie tout de même de pouvoir le faire si besoin.
Calibration oui, mais pas automatique
Pour profiter de tout ça, ce sont donc deux tout nouveaux modèles de haut-parleurs conçus par Cabasse qui sont intégrés à l’enceinte. Celui de 12 cm de diamètre (76 W) dédié aux basses est même présent en double sur chaque coté, dos à dos en disposition « push push ». Ce montage permet notamment d’annuler les forces en mouvement ; une manière de réduire les vibrations parasites. Ces haut-parleurs emploient également une structure alvéolée de type nid d’abeilles pour augmenter la rigidité de la membrane et résister à la forte charge induite par le petit volume de l’enceinte. L’autre modèle est monté en façade, de type large bande, il s’agit donc du nouveau Dom 45 (65 W) chargé des aigus et des médiums et capable de jouer jusqu’à 99 dB (Cabasse annonce 109 dB possibles en cas d’appairage stéréo). L’ensemble dispose d’une bande passante allant de 30 à 23 000 Hz.
Lors de l’installation, il est possible de réaliser une calibration pour adapter au mieux l’égalisation de l’enceinte à la pièce. Elle se lance depuis l’application StreamControl : durant 30 secondes, les haut-parleurs émettent alors des signaux sonores analysés par l’enceinte. Elle s’étalonne alors une fois le processus terminé. Contrairement à d’autres systèmes équivalents, comme sur la Move de Sonos par exemple, le procédé n’est pas automatique, il faut donc dans l’idéal le reproduire à chaque fois que l’on change l’enceinte de place. Dommage pour un modèle dédié à un usage portable.
Disposition inédite des haut-parleurs
Quoi qu’il en soit, calibrée ou pas, la Myuki sonne bien, très bien même. La signature sonore générale lorgne clairement vers un caractère chaleureux. Pour cela, Cabasse a fait le choix de hauts graves bien mis en avant et d’extrêmes aigus sensiblement en retrait. Il est possible de personnaliser cela dans l’application, soit en manipulant l’égaliseur manuel à deux bandes (seulement graves et aigus), soit en choisissant l’une des présélections (même si la tonalité neutre nous a paru la mieux adaptée) ou enfin en modulant la dynamique à faible volume (Dynamic Fidelity Enhancer, sorte de système loudness bien plus poussé). Au passage, il est également possible de régler au sein de l’application la distance de la position d’écoute par rapport au mur arrière, pour permettre de réduire justement la surcharge en basses, un autre moyen donc de réduire ces fréquences si elles vous paraissent trop appuyées.
Pour cette Myuki, Cabasse a abandonné la disposition tri-axiale des haut-parleurs des précédentes Pearl. Avec des woofers disposés désormais sur les côtés, on pouvait craindre une perte d’impact dans les basses, qu’elles soient plus diffuses. Rien de cela ne se produit, elles sont toujours percutantes et précises. Les médiums sont très bien gérés, apportant une grande contribution dans la chaleur de l’ensemble ; les voix ont ainsi droit à un très beau traitement. Le seul regret vient des aigus, en retrait on l’a dit, nous privant ainsi d’un degré supplémentaire de détails. Mais les réglages proposés au sein de l’application nous ont permis de rattraper cela en partie.
Si nous n’avons testé qu’un seul exemple de la Myuki, et donc en mono, nous avons cependant été conquis par la très belle bulle sonore qu’elle crée autour d’elle. Sans parler de réelle scène, difficile sans stéréo, nous avons apprécié la manière dont les instruments se détachent les uns des autres. Nous l’avons également connectée à une Apple TV et son utilisation en mode cinéma était même bluffant. Située au centre de notre téléviseur, nous avons encore une fois pu apprécier son rayonnement, avec ce petit regret de n’avoir pas pu la tester en stéréo.
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