Annoncé en juin, l’accord entre le gouvernement et Nokia a été finalisé aujourd’hui. Le gouvernement devient donc propriétaire d’Alcatel Submarine Networks (ASN).
L’opération est menée par l’Agence des Participations de l’Etat (APE). Elle acquiert 80% des parts de la société dans une transaction représentant environ 100 millions d’euros. Nokia reste propriétaire de 20% des parts de la société. Mais le gouvernement dispose d’une option pour racheter à terme les parts restantes auprès de l’ancien propriétaire.
Présent sur le site de l’usine de Calais d’ASN, le ministre de l’Économie Antoine Armand a présenté cette acquisition comme « un signal fort qui montre que nous sommes en capacité d’identifier et d’investir dans des activités stratégiques pour notre pays et nos partenaires européens. »
Acquisition stratégique
ASN est un acteur majeur du déploiement de câbles sous-marins. La société dispose d’une flotte de sept bateaux équipés pour cette tâche. Fondée en 1858 sous le nom de Submarine Telegraph Company, la société est passée sous pavillon français une première fois en 1925 lors de son rachat par la Compagnie des eaux avant d’être intégrée au sein du groupe Alcatel Alsthom au début des années 90. Le rachat d’Alcatel Lucent par Nokia en 2015 avait fait passer l’entreprise sous le giron du groupe Finlandais. Mais celui-ci avait fait part de son intention de revendre les activités liées à l’installation de câbles sous-marins depuis deux ans.
Présente en France, au Royaume Uni et en Norvège, la société valorisée à 350 millions d’euros emploie plus de 2000 personnes dans le monde. Dont 1375 en France. La société se distingue notamment dans le déploiement des câbles sous-marins de fibre optique, des infrastructures hautement stratégiques pour le développement du numérique sur plusieurs continents.
Alcatel Submarine Networks est devenue au fil du temps l’un des trois leaders mondiaux de la fabrication et de la pose de câbles sous-marins. La société est la seule entreprise européenne sur ce secteur, face à la société américaine SubCom et à l’entreprise japonaise NEC.