Trois ans après le lancement officiel du Campus cyber, le président de cette structure, Michel Van Den Berghe, vient d’annoncer sa démission sur LinkedIn. Le chef d’entreprise fera son carton le 9 décembre prochain lors du prochain conseil d’administration. On ignore pour le moment qui pourrait le remplacer.
“Ma mission était de construire un Campus Cyber national, idée théorique et présidentielle qu’il fallait transformer en réalité”, rappelle-t-il sur le réseau social. Cette tour de 26000 mètres carrés de la Défense est censée réunir l’écosystème de la cybersécurité en rapprochant les grandes entreprises, les start-up, la recherche et les acteurs publics de la cybersécurité.
Elle est aujourd’hui occupée notamment par Capgemini, Eviden, ou encore le ministère de l’Intérieur et l’Anssi. La structure “étant solidement ancrée dans l’écosystème français et international, il est temps pour l’entrepreneur que je suis de partir”, ajoute-t-il.
“Pas si mal”
L’organisation disposerait désormais d’une trésorerie de plus de 20 millions d’euros. Dans une interview à l’hebdomadaire Challenges, le président du Campus Cyber avait signalé un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros pour un résultat net de 800 000 euros. Elle peut compter sur 250 entreprises “parties prenantes”, six campus territoriaux – celui de la région Sud vient tout juste d’être inauguré – et de nombreux événements organisés.
Les locaux sont par exemple utilisés par différentes organisations pour présenter certaines de leurs conférences de presse ou événements dédiés à l’écosystème. Plus que de chercheurs en sécurité informatique, le lieu est cependant réputé pour abriter d’abord des équipes de vendeurs de solutions ou d’équipements.
“On aurait sûrement pu faire mieux et plus, mais ce n’est déjà pas si mal pour une série française où même le commanditaire, aussi haut placé soit-il, n’avait aucune idée du scénario”, résume Michel Van Den Berghe.
« Il faudrait que l’Etat nous fixe une mission claire »
Si l’entreprise à capitaux publics et privés est devenue rentable, son président avait cependant appelé à faire plus que de la location immobilière et de l’événementiel, laissant déjà entendre qu’il pourrait partir prochainement. “Il nous manque maintenant une raison d’être, expliquait-il à la fin du printemps à Challenges.
« Il faudrait que l’Etat nous fixe une mission claire, ajoutait-il. Nous ne pouvons rien vendre en direct. Nous avons un maillage de proximité dans toute la France. L’Etat pourrait mettre ce maillage à profit et nous demander de trouver des solutions adaptées aux PME et TPE.”
Autrefois à la tête d’Orange Cyberdefense, rejoint à la suite du rachat de son entreprise Atheos, l’avenir du chef d’entreprise devrait s’écrire désormais du côté de Seclab. Basée à Montpellier, l’entreprise spécialisée dans les solutions de cybersécurité des systèmes critiques, comme les centrales nucléaires, avait été rachetée en début d’année par l’entrepreneur.
“ll n’y a pas de technologie équivalente sur le marché et je compte aller à l’international. Il y a un énorme potentiel de croissance”, affirmait-il.
Crédit photo de Une: vue d’artiste du projet du Campus Cyber / Campus Cyber.