Xiaomi a attendu 5 longues années de recherche et développement avant de sortir son premier smartphone pliant à clapet. 5 années durant lesquelles Samsung, Motorola, Oppo, Honor et Huawei ont investi le marché. C’est donc peu dire que le Xiaomi MIX Flip se devait d’être ambitieux pour exister sur ce marché de niche désormais bien peuplé.
Pour ce faire, Xiaomi a décidé de voir directement les choses en grand avec un écran externe de 4,01 pouces capable de lancer une pelletée d’applications au format vertical. La marque au logo orange est tellement sûre de son coup, qu’elle n’attend pas comme de coutume une ou deux générations pour le sortir en France. Nous avons le droit à la toute première génération ici et maintenant.
Pourquoi cet écran externe est une grande réussite ?
Pourquoi parlons-nous d’une grande réussite ? Commençons par le hardware. Il y a une intégration vraiment bien pensée avec une vitre par-dessus l’écran aux bords légèrement incurvés. Si l’écran n’est pas lui-même incurvé, ce petit détail permet de donner une impression d’immersion forte quand on tient le téléphone en main. On sent que Xiaomi savait que leur solution était canon d’ailleurs avec moult fonds d’écran animés.
Si on retourne le smartphone, dessous on a un revêtement plus mat, plus discret, qui va faire un contraste avec le côté un peu brillant de l’écran. Les finitions sont un peu moins soignées sur le cadre, avec des tranches plates aux arêtes biseautées somme toute assez classiques. Autre petite concession, le smartphone ne possède pas une certification IP, il n’est donc a priori pas résistant à l’eau ou à la poussière.
Pour revenir à l’écran externe, celui-ci n’est pas tant une prouesse hardware qu’une très belle intégration software.
Le Xiaomi MIX Flip a une façon bien à lui de lancer les apps sur son écran externe : à la verticale. S’il accepte de perdre un peu de son précieux espace, c’est parce que ce choix lui apporte trois avantages :
- Les applications s’utilisent de la même manière sur les deux écrans. Résultat, cela est très facile à adapter. D’ailleurs la liste d’applications déjà compatibles en témoigne ;
- Aucune application ne vient glisser sous le module photo comme le fait le Motorola Razr 50 Ultra, cela permet d’avoir un rendu plus propre ;
- L’espace « perdu » permet à Xiaomi de glisser un petit widget à droite et celui-ci permet de passer d’une app à l’autre facilement.
Cela fonctionne très bien. On lance les applications très rapidement et on se surprend à ouvrir le smartphone de moins en moins en moins. Il y a un vrai plaisir à utiliser ce petit écran pour quelques tâches rapides, et de ne plonger à 100 % dans son smartphone que lorsqu’on le déplie.
Prenons un autre exemple avec le retour caméra. L’interface est vraiment épurée et on profite de ce grand écran de 4,01 pouces. Cela peut paraître gadget, mais en réalité c’est une des forces du format clapet : on prend des selfies avec le meilleur module photo du téléphone. Attention cependant, les clichés sont pris au format carré.
Des défauts de jeunesse
Qui dit première mouture d’un produit, dit défaut de jeunesse bien difficile à éviter. Nous avons par exemple eu le droit à notre lot de bugs d’affichage, avec un mode sombre ou un mode clair qui ne s’applique pas correctement.
La tuile de gestion de la musique n’est pas non plus très bien pensée. Que d’espace perdu ! Plutôt que de profiter pleinement des 4 pouces à sa disposition, le Mix Flip n’a à sa disposition qu’un tout petit rectangle. Résultat, gérer sa musique avec l’écran externe n’est pas aussi agréable que cela pourrait l’être. Il manque clairement une barre de lecture par exemple.
L’autre défaut un peu agaçant, c’est lorsque le smartphone s’est plus d’une fois déverrouillé dans la poche, lançant diverses applications comme YouTube ou même TikTok. Cela vient sans doute du lecteur d’empreintes sur le côté du téléphone sans doute un peu trop sensible.
Dernier point important à considérer si vous n’avez jamais eu de smartphone à clapet : avec le Xiaomi MIX Flip, l’expérience de déconnexion qu’offre un smartphone qu’on peut fermer physiquement n’est plus la même, puisque l’écran externe vient rendre disponible de nombreuses applications. Bien sûr, tout dépend de comment vous le configurez.
Dans l’ensemble, vous l’aurez compris, cet écran externe est une franche réussite. Il permet à lui seul au smartphone de Xiaomi de se hisser au niveau de la concurrence, voire de la dépasser. Il sera intéressant d’observer si Samsung, Motorola ou d’autres acteurs le suivent.
Le reste du design : pliure pas invisible et écran très bien calibré
Jusqu’ici, nous n’avons littéralement fait qu’effleurer la surface du MIX Flip. C’est normal, l’écran externe est l’élément qui sort de l’ordinaire. Mais comme un smartphone pliant s’utilise aussi déplié, regardons ce qu’il se passe ailleurs.
D’abord concernant la charnière à proprement parler. Celle-ci est somme toute assez sobre avec un petit logo Leica qui apparaît lorsqu’on la plie. Nous sommes sur une charnière de type peu rigide, qui va laisser à la structure du téléphone l’occasion de bouger quelque peu si vous l’agitez fortement. Rien qui ne soit inquiétant pour autant pour la durabilité.
Il est possible bien sûr de la positionner en mode Flex (90°) et de replier ou déplier légèrement le téléphone depuis cette position pour trouver celle qui vous convient le mieux. La charnière est suffisamment robuste pour trouver des angles très larges ou resserrés.
En revanche, Xiaomi a fait le choix de ne pas intégrer un affichage spécifique à ce mode. Seules quelques applications Google répondent présentes. C’est donc franchement limité de côté-là, on se contente d’avoir un smartphone qui n’a pas besoin de stand pour être utilisé posé sur une table et basta.
Une fois déplié, le smartphone découvre une pliure plutôt visible, ne nous cachons pas dernière notre petit doigt. Pour vous donner une idée, celle-ci demeure toutefois équivalente à ce qu’affiche un Galaxy Z Flip 6. En revanche, le MIX Flip est loin des meilleurs smartphones chinois qui ont pu passer entre nos mains. Ceux-ci sont souvent produits en petite quantité, ce qui aide à soigner chaque petit détail. Le MIX Flip, avec son lancement mondial, vise un marché beaucoup plus large et doit donc concéder un peu de terrain là dessus.
Restons mesurés tout de même, comme toujours, on ne voit vraiment pas la pliure au quotidien. Lorsqu’on utilise le téléphone de face, on ne la sent ni ne la remarque pas, c’est bien là bien l’essentiel.
Un petit écran pas au rabais
Une fois les deux écrans examinés sous toutes les coutures, vous serez sans doute tentés de regarder une vidéo dessus ou lancer un jeu pourquoi pas ? Que valent-ils sur le plan de l’affichage ?
Nous avons donc deux dalles Oled de 6,86 pouces (21,42 : 9) et de 4,01 pouces au format carré. De prime abord, vous pourriez attendre une dalle un peu moins qualitative à sur le petit écran, mais celle-ci tient bien la barre au contraire, vous allez le voir. Il n’y a même qu’une différence infime entre les deux dalles.
À commencer par la définition qui est exactement la même, 460 ppp. Largement de quoi ne pas distinguer les pixels, même en plissant les yeux.
Ratio Définition Luminosité de l’écran Fidélité des couleurs (delta E 2000 moyen)
Pour ce qui est de la luminosité maximale, elle est très élevée dans les deux cas et l’écran externe ne perd que 100 cd/m² sur son compère. Il en va de même pour la justesse des couleurs mesurée par le Delta E 2000 moyen (autour de 2.26) et sur les deux écrans ! Pour rappel, plus ce nombre est bas, mieux le smartphone s’en sort et il faut reconnaître à Xiaomi un bel effort sur ce sujet.
Le ratio de l’écran interne de 21/9 est un peu allongé et donc pas pas le plus idéal pour les contenus en 16/9, mais une fois encore, cela reste très classique pour un format clapet.
HyperOS est d’une fluidité folle
Tout cela nous amène à l’interface. Sur les Xiaomi désormais, exit MIUI, dites bonjour à HyperOS 1.0. Pour rappel, cette nouvelle interface ressemble fortement à sa prédécesseuse, mais elle profite au passage d’une belle optimisation.
Cela saute aux yeux à l’usage. HyperOS sur ce Xiaomi MIX Flip tout du moins se montre d’une fluidité imparable. Tout est très réactif, le moindre mouvement est enregistré sans aucune latence.
Les animations sont tellement réactives que parfois, elles vont un peu plus vite que la musique. Nous avons eu le droit à des fenêtres qui se chevauchent ou quelques artefacts graphiques. Ces « incidents » ne durent généralement que quelques fractions de seconde. Rien de grave donc à moins d’être un ou une esthète, rassurez-vous.
Tout comme MIUI, HyperOS 1.0 souffre encore de quelques soucis d’ergonomie, même si Xiaomi a amélioré la formule avec le temps. Il est de plus en plus facile de s’y retrouver.
En revanche, pour ce qui concerne les fonctionnalités, il manque toujours quelques impondérables. Monet, par exemple, le système qui s’inspire des couleurs de votre fond d’écran pour les appliquer à l’interface n’est toujours pas implémenté (le sera-t-il un jour ?).
Nous avons évidemment droit à quelques services IA comme Entourer pour chercher de Google, mais aussi les classiques comme la traduction instantanée, le magnétophone qui fait une transcription en direct. Tout cela est bien sûr le papier, mais l’exécution est loin d’être parfaite. La traduction est un peu hasardeuse et le magnétophone hallucine beaucoup.
Autre souci à signaler : Xiaomi abuse vraiment sur les bloatwares, ces applications préinstallées. Pire encore, certaines des applications du constructeur se comportent de façon très borderline. Prenons l’application musique par exemple : si vous avez le malheur de la lancer une fois, elle vous bombarde ensuite de notifications inutiles. Bien sûr, vous pouvez toujours les désactiver ensuite, mais sur un smartphone à 1300 euros, cela fait tache.
Un petit mot sur le suivi logiciel : Xiaomi promet 5 ans de mises à jour, de quoi aller jusqu’à Android 19 et HyperOS 6 ou 7. Pour un smartphone pliant, cela paraît plus que raisonnable. Le matériel aura le temps de vieillir fortement d’ici là.
Autonomie dans la moyenne et charge rapide
L’autonomie est littéralement dans la moyenne des smartphones testés par 01net cette année. Pour un pliant c’est déjà une petite victoire, rappelez vous il y a quelques années, le Galaxy Z Flip 3 de Samsung qui nécessitait deux charges par jour.
Là, nous tenons sans problème la journée. En nous levant vers 8 h 30, avec un retour le soir en arrivant chez soi 19 h, nous étions toujours autour des 15/20 %, avec un usage très modéré du téléphone (moins de 3 h d’écran). Vous ne pourrez donc pas repartir pour toute la nuit sans passer par la case charge.
Pour la charge le Xiaomi passe par un chargeur 67 W fourni avec le téléphone (d’après ce que nous a indiqué Xiaomi). Nous avons mesuré un temps de charge complet en 60 minutes, avec un pourcentage de 22 % après 10 minutes. C’est donc très correct sans être la charge la plus rapide que nous ayons jamais aperçue.
Capacité de la batterie Autonomie Puissance de charge maximale filaire Charge en 10 min Temps de charge
Xiaomi MIX Flip 4780 mAh 22 h 35 mn 67 W 22 % 1 h
Samsung Galaxy Z Flip 6 4000 mAh 22 h 25 W 18 % 1 h 57 mn
Motorola Razr 50 Ultra 4000 mAh 20 h 51 mn 45 W 32 % 47 mn
Google Pixel 9 Pro XL 5060 mAh 19 h 14 mn 37 W 21 % 1 h 38 mn
Une rapide comparaison avec ses concurrents montre une légère domination du MIX Flip sur le sujet. Il parvient même à se montrer plus confortable qu’un Pixel 9 Pro XL.
Photo : et si on se passait d’ultra grand-angle ?
L’appareil photo du MIX Flip révèle des performances mitigées. Bien que fonctionnel (vous n’aurez pas de cliché raté à proprement parler), il ne se démarque pas particulièrement, surtout compte tenu de son prix élevé (1301 euros). L’absence d’ultra grand angle est un choix original, compensé par un grand angle de 50 Mpx et un téléobjectif X2 pour les portraits.
Les tests en laboratoire avec la scène photo du 01 Lab indiquent une qualité photographique inférieure à celle de l’iPhone 16 Pro ou du Pixel 9 Pro, avec notamment une perte de détails notable. La colorimétrie est également perfectible, oscillant entre une saturation excessive en mode Leica Vibrant et un rendu terne en mode Leica Authentic.
Le téléobjectif X2, bien que sympathique, offre un gain limité par rapport à un recadrage numérique sur le capteur principal. Un téléobjectif X3, voire un ultra grand angle, aurait été plus judicieux.
Malgré ces limitations, la possibilité de filmer et de photographier en mode « camescope » est un atout indéniable qui ajoute une dimension ludique à l’utilisation de l’appareil. Mention spéciale également à la rapidité du grossissement et du changement de module photo, tout comme celle du déclencheur. En la matière, l’application photo de Xiaomi est un exemple d’UI réussie.
Le MIX Flip propose une expérience photographique correcte sans exceller, ce qui peut décevoir compte tenu de son positionnement tarifaire. Rappelons qu’il s’agit du lot de tous les smartphones à clapet.
Performances : pas un smartphone gaming mais le meilleur des smartphones à clapet
Dernier point à souligner : les performances du Snapdragon 8 Gen 3 semble légèrement bridées. Cette restriction, probablement implémentée pour contrôler la température du dispositif, n’affecte pas l’expérience utilisateur au quotidien.
SoC Geekbench 6 Single-Core Geekbench 6 Multi-Core Geekbench 6 Compute Score (GPU)
En effet, la fluidité et la réactivité restent excellentes dans toutes les situations courantes. Il est important de noter que malgré ce bridage, le MIX Flip offre une puissance largement suffisante pour répondre aux besoins des utilisateurs les plus exigeants. Il s’en sort d’ailleurs mieux que ses concurrents à clapet sur le sujet.
Audio
Le Xiaomi MIX Flip intègre deux haut-parleurs. En plus d’assurer la stéréo, ils déploie un volume sonore conséquent. En revanche, le mixage ne laisse que peu de place aux basses et s’oriente fortement vers les aigus.
Positionnement tarifaire du Xiaomi MIX Flip
Proposé à 1300 euros, le Xiaomi MIX Flip offre un espace de stockage conséquent (512 Go) dès le modèle de base.
Xiaomi MIX Flip au meilleur prix Prix de base : 1 299 €
Voir plus d’offres
À configuration comparable, le Samsung Galaxy Z Flip 6 et le Motorola Razr 50 Ultra sont proposés à 1200 euros, mais sans chargeur inclus. Le prix du Xiaomi MIX Flip apparaît donc compétitif.
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