Pour nombre d’entre nous, les réveils peuvent être difficiles, voire violents, même lorsqu’on a suffisamment dormi. Les réveils simulateurs d’aube promettent justement un réveil plus apaisé, leur lumière préparant le corps à l’éveil, afin d’en finir avec les matins qui commencent du mauvais pied, où l’on met si longtemps à émerger. Les réveils à aube ne réussissent pas à réveiller tous leurs utilisateurs, comme nous l’expliquons plus bas, mais a minima, ils réussissent souvent à nous rapprocher de l’état d’éveil. Suffisamment pour éviter la sensation désagréable, quand la sonnerie intégrée retentit, d’être tiré du lit en sursaut.
Parmi les huit modèles que nous avons testés, notre réveil à aube préféré est le Lumie Bodyclock Glow 150. Son prix est élevé, mais nous avons constaté que les modèles à moins de 100 euros produisent une lumière peu progressive, qui a tendance à réveiller en sursaut, ce qui est l’inverse de l’effet recherché.
Ce modèle de la marque Lumie offre une simulation de l’aube réaliste. Ses teintes douces démarrent dans un rouge apaisant pour monter en intensité vers une lumière blanche aux tons plus ou moins chauds, de manière très progressive. Il nous a aussi aidés à nous endormir grâce à une fonction crépuscule utile et agréable.
Au réveil, cette lampe à aube diffuse d’abord un faible éclairage aux teintes chaudes, avant d’évoluer vers une lumière orange, puis blanche, de plus en plus intense. Quitte à ce qu’il occupe de l’espace sur la table de chevet, certains utilisateurs préfèrent avoir un appareil polyvalent, qui sert bien entendu de réveil, de lampe de chevet mais permet aussi d’écouter la radio, de recharger un smartphone ou encore d’écouter de la musique. Le Philips SmartSleep Eveil Lumière HF3651/01 n’est pas le modèle le plus équipé de Philips, mais il dispose déjà de toutes ces options. Il ne lui manque qu’une connexion Bluetooth.
Tout ce que nous recommandons
Le guide complet
Comment fonctionne un réveil simulateur d’aube ?
Quelles sont les contraintes d’utilisation ?
Comment nous les avons sélectionnés
Notre simulateur d’aube préféré : le Lumie Bodyclock Glow 150
Notre choix haut de gamme : le Philips HF3651/01
Une alternative moins coûteuse : le Aloha de Terraillon
Quid des ampoules intelligentes ?
Pourquoi nous faire confiance
A l’époque où je dirigeais la rubrique Maison de Les Numériques, plusieurs articles m’ont poussée à faire des recherches pour comprendre les effets de la lumière et de l’éclairage sur le corps, la santé, le bien-être et le sommeil. Mes premières plongées dans l’univers complexe de la compréhension de la lumière datent d’il y a une dizaine d’années environ, lorsque j’ai suivi de près le développement de tests d’ampoules et luminaires connectés. C’est là que j’ai découvert ce qu’est un spectre lumineux, une température de couleur, une mesure en kelvins, un indice de rendu des couleurs… Pour réaliser ce comparatif, j’ai fait des recherches sur les sites des marques qui fabriquent des réveils simulateurs d’aube, puis échangé avec des médecins spécialistes du sommeil et luminothérapeutes : Gérard Pons, spécialiste en chronobiologie et conseiller en matériel de luminothérapie, dont j’ai aussi lu les écrits, et le Docteur Sylvie Royant-Parola, Présidente du Réseau Morphée. J’ai aussi échangé avec Dina Attia, coordinatrice de l’expertise sur les risques liés à la lumière bleue à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). Un rapport de l’Anses évoque en effet les effets trop stimulants de la lumière bleue et de certains dispositifs de luminothérapie.
J’ai par ailleurs réécouté des échanges que j’ai eus avec des spécialistes de la lumière et des conférences sur le sommeil données à l’occasion du lancement d’appareils de ce type, notamment la conférence très intéressante sur le sommeil organisée par Terraillon, au cours de laquelle est intervenu le Docteur Duforez, médecin du sport et du sommeil et fondateur de l’European Sleep Center.
Enfin, notre équipe a parcouru des centaines d’avis sur Internet et interrogé sept utilisateurs qui se réveillent avec ces dispositifs depuis plusieurs années. La plupart sont convaincus, voire très convaincus, à l’instar d’A. qui a adopté le réveil à aube pour en finir avec les matins difficiles. Elle dit ne plus pouvoir s’en passer, assurant que la simulation d’aube lui manque lorsqu’elle est en voyage ou en déplacement : « J’aime la manière dont ça me réveille parce que c’est progressif, j’ai l’impression que c’est naturel et le réveil n’est plus un moment qui me stresse ». G., lui, s’est offert un tel réveil avec une autre motivation : « Je dors dans l’obscurité totale et cela me permet de garder la maîtrise de l’heure du lever du soleil et c’est plutôt efficace ».
Nous avons aussi trouvé des utilisateurs plus sceptiques comme E., qui a reçu cet objet comme cadeau parce qu’elle souffre d’insomnies. Si elle reconnaît que cette lumière, qu’elle compare à « un demi-soleil », est « très agréable et pas agressive », elle est moins enthousiaste. « Je ne dirais pas que cela me réveille de façon moins violente ou plus agréable ; je me lève quand il le faut. Avec l’expérience, je ne l’aurais pas acheté ». Ne dormant pas dans le noir total, elle nous dit l’utiliser plutôt en hiver. Elle n’est pas la seule, un autre utilisateur nous a aussi dit trouver cela « génial en hiver pour éviter les réveils brutaux ».
Comment fonctionne un réveil simulateur d’aube ?
Se réveiller avec de la lumière alors qu’on a les yeux fermés, voilà un concept qui peut paraître curieux. Si cela peut fonctionner alors qu’on est endormi, c’est parce que nos paupières laissent pénétrer la lumière même lorsqu’elles sont closes – un peu comme on perçoit la lumière du soleil lorsqu’on est allongé sur la plage, par exemple. On perçoit la lumière du simulateur d’aube plus qu’on ne la voit et dans la plupart des cas, cela suffit à nous réveiller, ou au moins à préparer notre organisme au réveil.
Car les réveils simulateurs d’aube exploitent un autre phénomène bien connu de la médecine : en s’exposant à la lumière, on bloque la sécrétion de mélatonine (souvent présentée comme l’hormone du sommeil). « Pendant toute la durée du sommeil, on sécrète de la mélatonine. C’est une hormone qui commande en quelque sorte la fenêtre de sommeil possible. Quand on s’expose à la lumière, même les yeux fermés, la sécrétion de mélatonine est bloquée. Cela facilite donc le réveil » explique le Docteur Sylvie Royant-Parola, présidente du réseau Morphée (consacré à la prise en charge des troubles du sommeil). Elle précise que tout l’intérêt du simulateur d’aube est justement sa lumière progressive, qui procure un réveil apaisant ; au contraire, être réveillé par une lumière puissante entraîne un stress non souhaitable.
Une trentaine de minutes avant l’heure programmée du réveil (la durée est réglable sur certains modèles), le simulateur d’aube commence par diffuser une faible lumière, souvent rougeâtre. Petit à petit, elle augmente en intensité, vire à l’orangé puis au jaune et enfin évolue vers un blanc plus froid, simulant la courbe de luminosité du soleil qui se lève. « Les résultats sur l’avance de phase du cycle de mélatonine sont significatifs, ayant pour conséquence une amélioration de l’humeur au réveil et un raccourcissement du temps nécessaire pour sortir du lit » écrit Gérard Pons, spécialiste en chronobiologie et conseiller en matériel de luminothérapie*. Selon lui, dès que le message est reçu par le cerveau, dans les 10 minutes, la production de mélatonine est totalement arrêtée, ce qui facilite le réveil ; le corps se met alors à produire de la dopamine, l’hormone « de l’éveil ». C’est pourquoi un simulateur d’aube efficace réveille sans stress et permettrait même de récupérer de l’énergie. Pour Gérard Pons, une bonne simulation de l’aube part de 0 avec une lumière équivalente à la lueur d’une bougie qui monte tout doucement, de manière linéaire, en passant de 0 à 100 %.
C’est pour cette raison que nous n’avons pas retenu d’appareils d’entrée de gamme parmi nos simulateurs d’aube favoris. Tous les modèles abordables de notre panel commencent leur cycle de lever de soleil à une certaine intensité, ce qui peut provoquer un « choc » lumineux pour le dormeur et donc un réveil en sursaut ou prématuré (dont nous avons fait l’expérience à plusieurs reprises). En ce sens, ils s’apparentent plus à des réveils lumineux qu’à des simulateurs d’aube et n’ont surtout pas l’effet recherché d’un réveil en douceur, au moins pour les personnes assez sensibles à la lumière.
À qui s’adressent les réveils simulateurs d’aube ?
Les réveils simulateurs d’aube s’adressent à toutes les personnes qui souhaitent se réveiller de manière plus douce, moins agressive qu’avec une sonnerie de smartphone ou de réveil. Grâce à la montée progressive en luminosité, le corps et le cerveau se préparent petit à petit à l’éveil. Ces réveils peuvent être utilisés par des adultes, de même que par des enfants, pour les réveiller plus en douceur. En outre, pour les jeunes enfants qui ont peur de s’endormir dans le noir, la fonction de simulation de crépuscule, qui consiste au contraire en une lumière déclinante, peut être une alternative pertinente à une veilleuse. C’est une bonne solution pour les rassurer au moment du coucher. Cette fonction peut aussi aider les adultes à s’endormir. Enfin, les personnes souffrant de certains handicaps de l’audition peuvent également trouver un intérêt à se réveiller grâce à la lumière.
Selon diverses études, ces dispositifs qui utilisent les principes de la luminothérapie peuvent aussi participer à lutter contre le trouble affectif saisonnier (TAS) ou le « blues hivernal » qui affecte certaines personnes pendant l’hiver. D’ailleurs, sans pour autant en souffrir, certains des utilisateurs avec lesquels nous avons échangé nous ont dit apprécier tout particulièrement d’utiliser un simulateur d’aube pendant la saison hivernale, période pendant laquelle on peut avoir du mal à se tirer du lit alors qu’il fait encore nuit.
Si a priori ces appareils s’adressent à tout le monde, il faut savoir que nous n’avons pas tous la même sensibilité à la lumière. C’est la raison pour laquelle la plupart des modèles que nous avons testés permettent d’ajuster l’intensité de la lumière en fin de cycle de « lever de soleil ». On peut donc se demander si ces appareils fonctionnent sur tout le monde.
« Sur les sept utilisateurs que nous avons interrogés, six nous ont dit être éveillés grâce à la seule lumière ».
Certains des utilisateurs que nous avons interviewés se réveillent exclusivement avec la lumière, sans avoir besoin d’une mélodie ou d’une sonnerie. Mais ça n’est pas le cas de tous. Mon conjoint et moi en sommes d’ailleurs un bon exemple. Si certains réveils simulateurs d’aube testés ont réussi à nous tirer du lit le matin moins violemment que la sonnerie habituelle de notre smartphone, la lumière n’a jamais suffi à nous réveiller totalement. Ayant des horaires de coucher et de réveil irréguliers et des habitudes de vie loin de favoriser un sommeil serein (comme la pratique du sport le soir, la consommation de café en fin de soirée, ou le fait de ne pas dormir dans l’obscurité totale) j’admets ne pas être l’utilisatrice idéale. Toutefois, il faut reconnaître que certains modèles testés m’ont aidée personnellement à me sentir un peu plus en forme au moment du lever, plus énergique, un peu comme en été quand il fait beau dehors. Autre effet bénéfique : ayant pour habitude de me rendre assez rapidement à la salle de bain après le réveil, la lumière de cette pièce m’a paru moins agressive.
Nous n’avons pas trouvé d’étude ou de sondage évaluant l’efficacité des réveils simulateurs d’aube ni sur quelle proportion d’utilisateurs cela fonctionne. Sur les sept utilisateurs que nous avons interrogés, six nous ont dit être éveillés grâce à la seule lumière, avant le déclenchement de l’alarme ou de la radio. Seul G. nous a déclaré : « La lumière ne suffit pas à me réveiller mais quand la sonnerie retentit, je ne me sens pas totalement surpris, cela ne me réveille pas d’un coup ». A., l’utilisatrice qui ne peut plus se passer de son simulateur d’aube, se dit, elle, « réveillée bien avant la sonnerie ». Idem pour L. qui explique : « Je programme la radio par sécurité, mais la plupart du temps, je suis réveillée avant, seulement grâce à la lumière, sauf quand je suis vraiment très fatiguée ».
E., elle, aime bien profiter tout de même de la fonction radio. « La lumière suffit à me réveiller mais j’utilise la radio parce que j’aime bien l’écouter le matin ». Quant au couple d’utilisateurs M. et C., eux, c’est du lever de soleil dont ils aiment se délecter. « On programme la sonnerie par sécurité, mais cette lumière d’aube suffit à nous réveiller tous les deux, plus que la lumière du jour d’ailleurs, alors que nous dormons sans stores. La sonnerie du réveil, c’est toujours violent, alors qu’avec la lumière, le réveil est progressif. Parfois, on attend même la fin du lever de soleil alors qu’on est déjà réveillés, pour voir la lumière se lever complètement. Juste parce que c’est agréable ».
L’efficacité des réveils à aube dépend non seulement de notre sensibilité personnelle à la lumière, mais également des conditions de sommeil. La lumière est plus perceptible si on dort dans le noir total, ce qui est recommandé par les spécialistes. Cela dépend aussi de « l’hygiène de vie » et du sommeil ; les spécialistes et fabricants sont nombreux à rappeler qu’un réveil simulateur d’aube ne doit pas se substituer au sommeil. Si le simulateur d’aube doit rendre le réveil plus doux, il ne remplace ni des heures de sommeil ni une nuit de qualité. On reste dans le même état de fatigue après une mauvaise nuit, quelle que soit la manière dont on se réveille, simulation d’aube ou pas.
« On reste dans le même état de fatigue après une mauvaise nuit, quelle que soit la manière dont on se réveille, simulation d’aube ou pas ».
Quelles sont les contraintes d’utilisation ?
Le réveil simulateur d’aube doit être placé à proximité du dormeur (de 30 à 40 cm voire 50 cm selon les recommandations des fabricants), idéalement sur la table de nuit, de manière qu’il puisse percevoir la lumière. Nous avons demandé à plusieurs spécialistes s’il était nécessaire de les utiliser dans le noir total, ce à quoi ils nous ont répondu de manière unanime que c’est l’environnement propice pour bien dormir.
Qu’en est-il des personnes dont le conjoint a des horaires de réveil décalés ? Forcément, le simulateur d’aube peut perturber le sommeil de celui qui se lève plus tard, surtout s’il est particulièrement sensible à la lumière. Cela n’a pas été le cas de mon conjoint, qui se lève généralement plus tard. Il n’a pas été dérangé par la lumière, qui l’a finalement moins gêné que la sonnerie de notre smartphone. Quoi qu’il en soit, sonnerie ou lumière, celui qui se lève plus tard court le risque d’être dérangé.
Certains utilisateurs parviennent à se réveiller avec un simulateur d’aube même lorsqu’ils ont des horaires irréguliers. Mais en cas de réveil à une heure très anticipée, par exemple pour prendre un train ou un avion, mieux vaut programmer l’alarme (mélodie de la nature, radio…) pour plus de sécurité, d’autant que dans de telles conditions, l’efficacité peut varier en fonction des utilisateurs. Le Docteur Sylvie Royant-Parola estime que le réveil simulateur d’aube permet plutôt de « renforcer un rythme » et fonctionnera plus certainement dans des tranches horaires dans lesquelles on est « programmé » pour se réveiller. C’est avec des horaires réguliers qu’on profite le mieux des vertus d’un simulateur d’aube.
Enfin, nous avons été surpris que certains fabricants précisent dans le mode d’emploi de leur appareil que les personnes souffrant ou ayant souffert de dépression doivent solliciter l’avis d’un médecin avant d’utiliser un simulateur d’aube. Une précaution « excessive » selon le Dr Royant-Parola, qui vise vraisemblablement les patients souffrant de manie, un trouble psychique spécifique.
Comment nous les avons sélectionnés
Nous avons réalisé les tests de huit modèles de réveils simulateurs d’aube, que nous avons sélectionnés avec soin en tenant compte de plusieurs critères.
- Une alarme agréable. S’il existe des appareils qui se contentent de diffuser de la lumière pour réveiller le dormeur, nous avons exclusivement sélectionné des modèles disposant d’une alarme en supplément (sons de la nature, musique, éventuellement radio). Cela nous semble indispensable si jamais la lumière ne suffisait pas à vous tirer du lit. Elle est supposée le faire, l’alarme étant censée être un « rappel à l’ordre » mais l’expérience nous a prouvé que pour certaines personnes ou certains matins, ce rappel n’est pas du luxe. Notez que certaines références d’entrée de gamme proposent uniquement une sonnerie (pas de sons de la nature), ce qui irrite un certain nombre d’utilisateurs, qui estiment perdre le bénéfice du réveil en douceur avec la lumière. Certains nous ont même expliqué traîner encore un peu au lit une fois réveillés pour écouter la radio ou le bruit des vagues par exemple. Nous avons donc limité notre sélection à des réveils proposant des sons de la nature ou des mélodies.
- Une esthétique susceptible de plaire au plus grand nombre. L’appareil sera bien en vue sur la table de chevet. Certains modèles de notre sélection adoptent un design un peu plus atypique mais tous ont des lignes plutôt agréables à l’œil. En revanche, nous n’avons pas cherché à retenir exclusivement des modèles compacts. Certains de ces réveils sont tout petits quand d’autres occupent beaucoup de place sur la table de nuit, mais nos échanges nous ont appris que certains utilisateurs recherchaient justement la compacité quand d’autres s’accommodent sans problème d’un réveil de plus grandes dimensions, à condition qu’il assure différentes fonctions (radio, lampe de chevet, lecture de musique…).
- Des tarifs variés. Nous avons également tenu à sélectionner des réveils simulateurs d’aube à différents prix, aux fonctions plus ou moins riches (même si dans tous les cas, ces appareils sont plus onéreux que des réveils traditionnels). Nous avons donc exclu les appareils les plus haut de gamme de certaines marques. D’autant que dans la plupart des cas, les références de milieu de gamme (par exemple chez Philips ou Lumie) ne se distinguent de celles plus élaborées que par la richesse des fonctionnalités (finesse des réglages, nombre de sonneries, fonction radio, lecture de musique sur des périphériques externes…), et non par la qualité de l’expérience de réveil lumineux.
- De bonnes notes. Nous avons tenu compte des commentaires d’utilisateurs. Quel que soit leur prix, nous avons écarté les appareils qui ne satisfaisaient pas une majorité d’utilisateurs (lorsqu’ils étaient nombreux à se plaindre de dysfonctionnements ou d’un manque d’efficacité) et récoltaient de mauvaises notes globales.
- Des fabricants et des vendeurs crédibles. Nous avons privilégié des produits de marques, distribués un peu partout en magasins physiques et en ligne. Nous avons fait l’impasse sur les appareils proposés par des « marques » inconnues (souvent bien moins chers) exclusivement disponibles en marketplace et commercialisés par des vendeurs basés hors de l’UE, dont le SAV peut laisser à désirer. D’autant que les réveils lumineux utilisent des LEDs, dont la durée de vie est certes longue, mais qui contrairement à des ampoules traditionnelles, ne peuvent être remplacées par l’utilisateur. La plupart des fabricants proposent une solution via leur service client lorsque les LEDs viennent à fatiguer (normalement au bout de plusieurs années). Il est donc préférable de pouvoir contacter facilement le constructeur. Lors de nos entretiens avec des utilisateurs, la plupart d’entre eux nous ont néanmoins vanté la longévité de ces dispositifs, que certains utilisent à la fois comme réveil et lampe de chevet depuis des années.
Nous avons sélectionné huit appareils au total : deux de chez Philips (le HF3531/01, un modèle commercialisé depuis un certain temps qui fait toujours partie des plus vendus ainsi que le HF3651/01, un peu plus haut de gamme, qui appartient à une autre série au design plus soigné), le Lumie Bodyclock Glow 150 (modèle de milieu de gamme de la marque spécialiste Lumie) et un Lumie Bodyclock Shine 300 au tarif plus élevé. Ainsi que quatre appareils plus abordables : le Terraillon Aloha (développé en collaboration avec le Centre Européen du Sommeil), le Beurer WL 75, le Lenco CRW-110 et le Lexon Miami Sunrise.
Comment nous les avons testés
Nous avons d’abord utilisé chacun des modèles pour nous réveiller pendant 4 ou 5 nuits au minimum. Nous avons ensuite testé chacune des fonctions annexes en situation, pour confirmer son utilité et sa praticité : simulateur de crépuscule, radio, chargement de smartphone en USB, écoute de musique via une prise auxiliaire, utilisation de l’application lorsqu’il y en avait une…
Nous avons testé les diverses sonneries et mélodies pour évaluer la qualité du son et effectué tous les réglages proposés (niveau sonore, choix de sonnerie, réglage de l’intensité lumineuse, de la durée du lever de soleil…) pour vérifier la simplicité d’utilisation. Nous avons accordé une grande importance à l’ergonomie des menus et interfaces. Car si on ne se lève pas tous les jours à la même heure et qu’on doit modifier les réglages, il est bien plus confortable de ne pas avoir à potasser le mode d’emploi à chaque fois. De même, le matin, on doit pouvoir répéter l’alarme facilement (fonction snooze), sans tâtonner, et arrêter la sonnerie aussi rapidement que simplement.
Enfin, nous nous sommes installés dans le noir total avec chacun des modèles tour à tour, puis avons déclenché un lever de soleil, ainsi qu’un crépuscule lorsque la fonction était proposée. Nous avons ainsi pu nous rendre compte de ce qui se passait pendant notre sommeil et évaluer la courbe de montée en luminosité, les couleurs utilisées et l’intensité lumineuse à chaque étape.
Lors de nos tests, nous nous sommes rendu compte que certains réglages ou fonctions étaient moins importants que d’autres, par exemple la durée du lever de soleil – généralement de 30 minutes par défaut. Modifier cette durée peut s’avérer confortable mais cela n’est pas primordial. En revanche, régler l’intensité lumineuse en fin de cycle peut être crucial pour adapter la lumière à sa propre sensibilité. D’autant que certains modèles ont eu tendance à nous réveiller en sursaut – si leur intensité ne peut être réglée, ça n’est pas très agréable. Au contraire, certains utilisateurs se plaignaient du trop faible niveau lumineux de quelques références (non retenues), par conséquent inefficaces.
De la même manière, si nous n’avons pas tenu compte du critère de poids ou de forme lors de notre sélection, nous nous sommes aperçus que certains modèles étaient plus stables que d’autres. Or, le matin, on peut avoir des gestes maladroits et un minimum de stabilité est préférable. Les dommages liés à une chute ne sont pas couverts par la garantie.
Parmi les fonctions qui se sont avérées bien utiles, citons également l’extinction automatique de l’écran ou la luminosité ajustable pour ne pas être gêné par l’affichage dans l’obscurité, ainsi que la possibilité de déclencher un éclairage tamisé pour se repérer si on se lève pendant la nuit.
Notre simulateur d’aube préféré : le Lumie Bodyclock Glow 150
Cet appareil a été développé par Lumie, une entreprise spécialiste des simulateurs d’aube et autres appareils de luminothérapie. La marque dispose d’une gamme étendue, au sein de laquelle la montée en gamme est assez claire, puisqu’elle s’effectue par l’ajout de fonctions (nombre de sons, radio, liaison Bluetooth…). Le Glow 150 est le premier de la gamme à proposer des sons de la nature plutôt qu’une alarme, il donne la possibilité de régler la durée du coucher de soleil (de même que l’intensité lumineuse) et peut servir de lampe de chevet. En revanche, si vous souhaitez profiter de la radio, il faudra passer au modèle supérieur, le Shine 300.
La première chose qui nous a plu, c’est le design du Lumie Glow 150 – pas seulement pour des raisons esthétiques mais aussi pratiques. En effet, l’appareil se présente sous la forme d’une sorte de demi-lune. Il n’est pas spécialement compact mais peu profond, ce qui permet de le placer sur la table de nuit assez facilement. De plus, du fait de sa forme, il est bien stable sur le meuble et ne risque pas de basculer.
Contrairement à d’autres modèles testés (comme le Philips HF3531/01) il n’est pas particulièrement lourd non plus, ce qui permet de le déplacer facilement, par exemple lorsqu’on fait le ménage. Cela semble volontaire de la part du fabricant puisque la base est partiellement creuse. Enfin, son dôme à l’effet mat légèrement satiné diffuse la lumière assez largement dans la chambre, aux abords de la tête du dormeur, ce qui est vraiment agréable. Il n’est pas nécessaire de le diriger vers soi pour profiter de la lumière, qu’on l’utilise comme lampe de lecture ou comme simulateur d’aube.
La seconde chose appréciable, c’est sa facilité d’utilisation. Son câble d’alimentation est suffisamment long pour atteindre facilement une prise électrique au pied de la table de chevet (ce qui n’est pas le cas de tous les modèles testés). Son panneau de commande se compose d’un écran circulaire autour duquel sont disposées 5 touches. Les menus sont ergonomiques et les icônes assez claires pour ne plus utiliser le mode d’emploi une fois qu’on a compris le mode de fonctionnement. Et là encore, c’est loin d’être le cas de tous les modèles.
Une fois réglées l’heure ainsi que l’alarme, on peut ensuite régler l’intensité lumineuse (5 niveaux), la durée du lever de soleil (20, 30 ou 45 minutes) puis un son de réveil ou pas de son. Pour les sons, on a 10 choix possibles parmi lesquels des sons de la nature, des ambiances sonores (comme celle d’un café) et une alarme. Le lever de soleil commence par une couleur rouge d’une très faible intensité lumineuse, presque imperceptible. La montée en luminosité est très progressive, sans qu’on perçoive les paliers de montée en intensité ni les changements de couleur. De rouge, l’éclairage passe très progressivement à l’orange, puis au blanc chaud et à un blanc plus froid. La montée en intensité s’effectue tout en douceur. Si on est sensible à la lumière et qu’on souhaite se lever avec une lumière pas trop froide, le réglage d’intensité permet de le gérer : au niveau 3, la lumière est orangée, au niveau 4 elle devient un peu plus blanche en demeurant chaude. Enfin, le niveau 5 propose une lumière blanche plus froide et plus intense.
Le Lumie Glow 150 n’a pas réussi à nous sortir du lit grâce à sa seule lumière, mais il a eu les effets escomptés dans la mesure où nous nous sommes levés, il faut l’avouer, plus en forme, avec un peu plus de tonus que d’habitude, un peu moins « dans la douleur ». Toutefois, nous sommes plutôt peu sensibles à la lumière ; la plupart des utilisateurs que nous avons interviewés s’éveillent grâce à la seule luminosité, avant la sonnerie.
Bon point : contrairement à d’autres appareils, le Lumie ne nous a jamais réveillés en sursaut. Les fonctions de répétition ou d’extinction de l’alarme sont très faciles d’accès : si on tapote sur le sommet du globe, l’alarme et le lever de soleil se répètent au bout de 9 minutes (comme sur la plupart des modèles, à savoir le temps de traîner au lit mais pas de se rendormir totalement). Pour éteindre l’alarme, il suffit d’appuyer sur n’importe quel bouton – cela éteint le son mais pas la lumière (pour cela, il suffit de garder pressé le bouton « – »). Au début, le fait que la lumière reste allumée surprend, mais c’est finalement bien pratique pour se lever et se déplacer en toute sécurité si on dort dans l’obscurité. Pour ne pas gêner l’utilisateur, la luminosité de l’écran s’adapte à l’éclairage de la pièce et s’éteint automatiquement dans le noir (on peut néanmoins modifier ce réglage pour que l’heure reste allumée avec une faible luminosité).
Si on se réveille la nuit, il suffit de tapoter le sommet du globe pour visionner l’heure. En revanche, Lumie n’a pas prévu d’éclairage tamisé. Toutefois, à tout moment, on peut enclencher l’éclairage à son niveau minimal en appuyant simplement sur le bouton « + ». La lampe de chevet s’enclenche exactement de la même manière, en appuyant sur ce bouton jusqu’à atteindre la luminosité adéquate. La lumière est agréable, plus ou moins chaude et intense selon le réglage choisi. L’éclairage est suffisant pour lire le soir, par exemple.
Nous avons également utilisé la fonction de « crépuscule progressif » chaque soir. À l’inverse du lever de soleil, elle propose une lumière qui décline en intensité en devenant de plus en plus rouge (favorisant ainsi la sécrétion de mélatonine et l’endormissement). Nous avons trouvé cette fonction encore plus agréable que le lever de soleil. Elle peut être utilisée avec ou sans son et sa durée est réglable (20, 30 ou 45 minutes). Il est également possible de régler l’intensité en fin de cycle : par exemple, en optant pour l’intensité 1 ou 2, le coucher de soleil s’achève en maintenant une lueur orangée peu intense, comme une veilleuse. Une bonne idée pour les enfants ou pour les personnes qui ne supportent pas de dormir dans le noir total.
Notez qu’en cas de panne de courant, le Lumie Glow 150 n’est pas équipé de pile de secours. Toutefois, l’heure est maintenue automatiquement pendant 30 minutes. Tous les autres réglages sont enregistrés et restent donc en mémoire (durée et intensité de la simulation d’aube, heure de réveil, options de crépuscule…). En outre, si on oublie d’éteindre le Lumie Glow 150 après le réveil, il s’éteint automatiquement au bout de 90 minutes (mélodie et lumière). En cas d’oubli, cela évite qu’il fonctionne toute la journée inutilement.
Nous avons également noté que contrairement à ce qui est indiqué dans le mode d’emploi, le Lumie Glow 150, qui utilise des LEDs, ne chauffe pas, même lorsqu’on l’utilise comme lampe de chevet pendant un certain temps. Petit plus : dans la notice d’utilisation, Lumie promet une garantie de 3 ans en cas de défaut.
Des défauts pardonnables
Il n’y a pas grand-chose à reprocher au Lumie Glow 150, qui est facile à utiliser, propose des réglages complets et un lever de soleil réellement progressif, très agréable. Seule la qualité du son nous semble perfectible, ce que l’on ressent plus particulièrement sur certaines de ses ambiances sonores comme celle d’un café ou le bruit d’un train à vapeur.
Certains utilisateurs de l’appareil regrettent d’ailleurs qu’il ne propose pas plus de sons et que ceux disponibles ne soient pas plus agréables (il y en a 10 : un bip, des oiseaux tropicaux, le chant du merle, des chèvres, un orage, le bruit des vagues, les grillons, un bruit blanc, un train à vapeur ou l’ambiance d’un café). Certains auraient également aimé que le son monte progressivement au déclenchement de l’alarme, ce qui ne nous a pas choqués ni dérangé à l’utilisation.
Notre choix haut de gamme : le Philips SmartSleep Eveil Lumière HF3651/01
Nous avons trouvé le design du Philips HF3651/01 très réussi. Si certains le comparent à un beignet, il nous évoque le pavillon d’une enceinte haut de gamme, tout en rondeur, dont toute la face avant s’illumine. Il est assez haut, mais l’arrière est plat, si bien qu’il n’occupe pas trop de place sur la table de chevet (beaucoup moins que le HF3531/01 dont l’arrière est très profond).
Toute la face avant s’illumine, l’écran et les commandes sensitives rétroéclairés apparaissant en transparence sur la partie basse. Toutes les commandes sont groupées au même endroit, les icônes sont suffisamment parlantes et la navigation dans les menus est intuitive, si bien qu’après un premier passage dans le mode d’emploi, on effectue aisément les réglages sans avoir besoin de s’y replonger, ce que nous avons vraiment apprécié.
Cet appareil fait le plein de fonctionnalités (d’où son prix déjà élevé). Outre la simulation de lever de soleil, de crépuscule et des programmes de relaxation, il propose la radio, un port USB pour recharger un smartphone et une prise auxiliaire pour diffuser de la musique depuis un appareil mobile (ces deux prises sont accessibles à l’arrière). Le haut-parleur, placé sur la face arrière, produit un son tout à fait correct, avec notamment des voix claires bien intelligibles lorsqu’on écoute la radio.
Néanmoins, les aigus et les médiums ressortent, ce qui peut fatiguer à la longue quand on écoute de la musique ; en bref, ce réveil ne remplacera pas une enceinte nomade de qualité mais fait très bien l’affaire pour se réveiller en musique. Il dispose en outre de deux alarmes distinctes, dont tous les paramètres peuvent être réglés indépendamment – pratique si on a l’habitude de se lever à des heures différentes la semaine et le week-end par exemple.
La luminosité de l’écran et du panneau de commande s’adapte automatiquement à l’éclairage de la pièce. Le rétroéclairage peut également être baissé pour afficher l’heure toute la nuit sans déranger le dormeur, ou être éteint. Dans ce cas, il suffit d’effleurer cette zone pour réveiller l’écran et faire apparaître les commandes. Autre possibilité : tapoter sur le dessus du réveil, ce qui réveille l’écran et le panneau de commande, enclenchant du même coup une lumière d’ambiance tamisée rougeâtre, qui facilite les déplacements de nuit. Il suffit de toucher à nouveau la partie supérieure pour éteindre l’ensemble. Nous avons trouvé cette fonction bien pratique. Le réveil peut également être utilisé comme lampe de chevet, dont on choisit l’intensité. La lumière suffit pour lire avant de s’endormir, par exemple.
Le panel de réglages est très large : l’intensité lumineuse peut être paramétrée du niveau 1 à 25 (20 par défaut), la durée de l’aube de 5 à 40 minutes par tranches de 5 minutes (30 minutes par défaut) et le niveau sonore de l’alarme de 1 à 25. Cela permet de réellement personnaliser son réveil en réglant finement tous les paramètres en fonction de sa sensibilité et de ses envies.
Comme le modèle de Lumie, le HF3651/01 propose une simulation d’aube réaliste et agréable. Le lever de soleil démarre dans une lumière rougeâtre de très faible intensité, qui augmente de manière très progressive, lentement et doucement, en devenant orange puis blanc chaud, éventuellement plus froid à la fin du cycle selon l’intensité finale choisie. Les paliers ne sont pas visibles lorsque la lumière augmente en intensité ou quand sa couleur progresse. Là encore, la seule lumière n’a pas suffi à nous réveiller, ce qui n’est pas surprenant étant donné que nous ne sommes pas très sensibles à la lumière. La plupart des utilisateurs de lampe à aube que nous avons interrogés nous ont assuré se réveiller avant la sonnerie, seulement grâce à la lumière.
Mais nous avons eu la sensation que le réveil était moins violent qu’avec une sonnerie seule. Par ailleurs, se lever avec de la lumière qui baigne la chambre est plutôt agréable. Notez tout de même que contrairement au globe du Lumie, ici, seule la face avant s’éclaire. Il est donc préférable de tourner un peu le réveil vers soi. De ce fait, l’éclairage est un peu plus « directif », moins diffus.
À l’issue de la simulation d’aube, on peut enclencher la fonction de répétition « snooze » en tapotant sur le dessus du réveil. La lumière reste allumée, mais l’alarme se déclenche à nouveau au bout de 9 minutes. Le fait que la lumière demeure allumée peut perturber certains utilisateurs mais nous avons trouvé cela plutôt agréable pour prendre le temps de rester un peu au lit sans se rendormir, en écoutant la radio par exemple.
Outre la radio, on peut se réveiller avec des sons de la nature ou mélodies (l’appareil en propose huit : deux types de chants d’oiseaux, les vaches et leurs cloches, le son du bol tibétain, le chant des grenouilles, le bruit des vagues et deux mélodies) ou sans aucun son. L’arrêt de l’alarme est particulièrement simple puisqu’il suffit d’effleurer la seule icône qui apparaît sur le panneau de commande à la fin du cycle. Si on oublie de désactiver le réveil, l’alarme et la lumière s’éteignent automatiquement au bout de 60 minutes.
Outre le lever de soleil, le HF3651/01 propose des programmes dits « de détente » : la simulation de crépuscule (de 5 minutes à 60 minutes, avec ou sans son), ainsi que des exercices de respiration (7 rythmes différents) qui consistent à caler sa respiration sur des « pulsations » de lumière rouge. Nous n’avons pas trouvé ces exercices à notre goût ; ils nous ont demandé un effort de concentration que nous n’avons pas trouvé agréable au moment du coucher. En revanche, nous avons apprécié la simulation de crépuscule, que nous avons trouvée très agréable et qui nous a détendus avant de nous endormir.
Le Philips HF3651/01 ne dispose pas de pile de secours. Mais en cas de panne de courant, tous les réglages, dont l’heure, sont conservés pendant 8 heures avec une alarme de secours qui se déclenche à l’heure du réveil (des bips répétés). Une fonction rassurante.
Si ce réveil ultra complet coche toutes les cases pour favoriser un réveil en douceur, il faut savoir que son prix a tendance à beaucoup varier en fonction des vendeurs mais aussi des périodes. De plus, si dans le catalogue de Philips la montée en gamme est claire, calée sur les fonctionnalités proposées, les prix pratiqués ne sont pas toujours logiques. Par exemple, certains modèles de cette série disposant de moins de fonctions sont parfois vendus plus cher que ce HF3651/01. Inversement, les références plus haut de gamme, connectées à une application de surveillance du sommeil et évaluant l’environnement (température de la pièce et bruit ambiant), sont parfois vendues au même prix que le HF3651/01.
Une alternative moins coûteuse : le Terraillon Aloha
Si vous êtes prêt à prendre le risque que la lumière vous réveille en sursaut (selon votre sensibilité), nous vous recommandons un modèle moins coûteux, l’Aloha de Terraillon. Cet appareil développé en collaboration avec des médecins spécialistes du sommeil utilise un procédé un peu différent des autres. Au lieu de simuler l’aube en commençant par des teintes rouge orangé pour aller vers du blanc, Terraillon a opté pour une lumière d’abord bleu turquoise, qui se transforme en bleu plus intense puis en un blanc particulièrement froid. L’idée est d’utiliser la lumière bleue pour bloquer la sécrétion de mélatonine.
Contrairement aux modèles de Lumie et de Philips, dès le démarrage de la lampe, l’intensité lumineuse est assez élevée – d’où un risque de réveil en sursaut pour les personnes sensibles à la lumière. Par la suite, plus qu’une réelle montée en intensité, la lumière change de couleur. Le cycle se termine dans un blanc froid assez intense, quasiment éblouissant dans la pénombre, qui nous a tirés du lit dans des conditions que nous avons trouvées moins agréables. La fonction lever du jour de l’Aloha nous a plusieurs fois réveillés en sursaut (a priori au moment où la lumière devient blanche), sachant que son intensité lumineuse n’est pas réglable. La durée du lever de soleil n’est pas non plus réglable, elle est de 30 minutes.
Toutefois, nous avons apprécié son esthétique de petit galet et son format compact, ses finitions soignées, ainsi que le fait qu’il diffuse la lumière tout autour de lui de manière non directive. Pour un si petit appareil, il propose également un son de bonne qualité, mis au service de six mélodies (pas de sons de la nature) que nous avons trouvées agréables. Les réglages pourraient certes être plus pratiques puisque les boutons sont placés sous l’Aloha, alors que l’écran est situé sur la face avant, mais ne sont pas compliqués pour autant. Une fois les réglages (heure, réveil) réalisés, le Terraillon Aloha se pilote à l’aide de quatre touches sensitives, situées sur la face supérieure, sur l’anneau blanc qui entoure le petit globe lumineux.
Quant à l’affichage, il s’éteint automatiquement dans le noir pour ne pas gêner le dormeur. On peut le réveiller simplement en effleurant la touche sensitive qui permet également d’arrêter le réveil (par un appui prolongé) ou de le répéter (fonction snooze via un appui bref). En cas d’oubli, le réveil s’éteint de lui-même au bout de 30 minutes (musique et lumière).
Outre la simulation d’aube, l’Aloha dispose d’une fonction coucher de soleil (d’une durée de 20 minutes) que nous avons aimé utiliser. Il propose également une lumière d’ambiance, qui consiste en un éclairage coloré. Terraillon promet 16 millions de couleurs disponibles, que l’on fait varier en maintenant le doigt appuyé sur la touche dédiée. Il s’agit d’un éclairage coloré tamisé, qui ne suffit pas pour lire, mais peut servir de veilleuse par exemple. Enfin, la dernière fonction est un « programme d’endormissement » baptisé Cohérence cardiaque (d’une durée de 15 minutes). Il s’agit de caler sa respiration sur le rythme d’une lumière rouge qui croît puis décroît, pour adopter le rythme de la respiration pendant le sommeil. Comme les exercices de respiration proposés sur le Philips HF3651/01, nous n’avons pas tellement apprécié ce programme, qui nous a demandé un effort de concentration pour synchroniser notre respiration.
Notez enfin que l’Aloha n’embarque ni pile ni batterie de secours. Enfin, c’est un détail, mais son câble est un peu trop court et peut éventuellement vous obliger à utiliser une rallonge. Si l’Aloha propose plusieurs fonctions mais peu de réglages, son prix abordable est un autre argument qui plaide en sa faveur.
La concurrence
Les fabricants présents sur ce marché ne sont pas si nombreux. Le plus réputé sur ce secteur est Philips, qui dispose d’une gamme complète composée d’une quinzaine de modèles, assez rarement renouvelés. Des deux références que nous avons testées, la plus abordable a su nous convaincre par sa fonction de simulation de lever de soleil mais pas du tout par son ergonomie ni tellement par son design.
Le Philips HF3531/01 (plus abordable et parmi les plus vendus), propose une expérience de simulation de lever de soleil assez semblable à celle du Philips HF3651/01, que nous avons placé sur la deuxième marche du podium de ce guide. À savoir qu’il dispose également de la radio, d’un port USB (recharge d’un smartphone), d’une fonction de simulation de crépuscule, qu’il peut servir de lampe de chevet et permet de régler la durée de la simulation d’aube. Toutefois nous ne l’avons pas retenu parmi nos modèles préférés pour plusieurs raisons. Il est lourd et bien plus encombrant car l’arrière est très profond. Il est aussi beaucoup moins agréable à l’œil : seule une partie de sa face avant s’illumine, l’écran et les quelques commandes tactiles, sur la partie basse, restent dans l’ombre, ce que nous n’avons pas trouvé très heureux. Mais surtout, son utilisation est beaucoup moins intuitive. Pour effectuer les réglages, le mode d’emploi est indispensable et on tâtonne pas mal, d’autant que les touches sensitives présentes en façade sont complétées par des boutons physiques placés sur toute la tranche. Les avis d’utilisateurs confirment nos impressions. S’ils sont dans l’ensemble satisfaits de la simulation d’aube, nombre d’entre eux se plaignent de l’ergonomie ; certains ont même fini par renvoyer l’appareil sans avoir réussi à réaliser les réglages.
On trouve aussi de nombreux modèles chez le spécialiste de la luminothérapie et des simulateurs d’aube Lumie. Chez ce fabricant, la montée en gamme est assez claire, des fonctions s’ajoutant au fur et à mesure que le prix grimpe (nombre de sons proposés, fonction radio, connexion Bluetooth, port USB, radio DAB…). Nous avons eu entre les mains le Lumie Bodyclock Shine 300, plus haut de gamme que notre produit préféré, le Glow 150. Le Shine 300 arbore un joli design, avec un revêtement façon tissu scandinave d’un bel effet et propose aussi une fonction radio. La simulation de lever de soleil est toujours aussi agréable et convaincante. Il dispose de réglages plus nombreux (notamment 20 niveaux d’intensité lumineuse) et de davantage de sons (15 au lieu de 10). Mais le panneau de commande est différent. Nous l’avons trouvé moins intuitif que celui du Glow 150, nécessitant un peu de temps mode d’emploi en main pour se familiariser avec. La qualité sonore est semblable à celle du Lumie Bodyclock Glow 150 : perfectible. Parmi les sons, on retrouve notamment l’ambiance du café et du train à vapeur, qui selon nous ne contribuent pas à mettre en valeur les performances sonores de l’appareil. Cela nous a paru moins gênant pour écouter la radio le matin ou ponctuellement, même si en matière de son, le Shine 300 n’égale pas un bon petit poste dédié ou une enceinte nomade de qualité. Les plus exigeants regretteront que le son manque un peu d’assise dans les fréquences les plus basses et donc de chaleur.
Parmi les modèles testés, le Beurer WL 75, proposé à un prix abordable, dispose d’un certain nombre de fonctions d’ailleurs assez complètes pour son tarif : simulation de coucher de soleil, radio, fonction lampe de chevet, lumière d’ambiance, port USB, prise auxiliaire et une application pour smartphone. Mais il s’apparente plus à un réveil lumineux qu’à un simulateur d’aube dans la mesure où la lumière démarre déjà avec une certaine intensité, qui peut suffire à réveiller en sursaut les personnes les plus sensibles. Ensuite, plus qu’une réelle montée en intensité, on assiste surtout à des changements de couleurs, la lumière passant du rouge à l’orange en finissant par un blanc froid. En outre, du fait de sa forme de grand disque lumineux posé sur un petit pied, le WL 75 n’est pas très stable. Il fonctionne avec une application (Bluetooth) qui facilite grandement les réglages et permet d’exploiter toutes ses fonctionnalités. Dans son catalogue, Beurer propose également deux autres références moins élaborées.
Nous avons fait le même constat lors de nos tests du réveil Lenco CRW-110 proposé à un prix accessible : la simulation de l’aube débute avec une certaine intensité, puis le « lever de soleil » s’apparente plus à une évolution de couleurs du rouge vers le blanc sans réelle montée en intensité. De plus, chaque palier de changement d’intensité ou de couleur est clairement visible, comme si la lumière « sautait » d’une couleur à l’autre, ce qui perturbe la fin du sommeil (cela nous a réveillés en sursaut plusieurs jours de suite). Néanmoins, pour son prix, le CRW-110 dispose d’un certain nombre de fonctions : radio, pile de secours (fournie), port USB et deux alarmes distinctes. Il peut également être réglé et piloté depuis une application, Tuya Smart. Il existe deux autres modèles de Lenco (le CRW4GY gris et le CRW4BY bordeaux), qui ne seront bientôt plus vendus.
Le dernier modèle de notre comparatif était le Lexon Miami Sunrise, un produit assez compact et plutôt agréable à l’œil. Il s’agit d’une demi-sphère posée sur un socle cylindrique sur lequel l’heure apparaît par transparence, derrière une grille. Son ergonomie s’est montrée décevante. Toutes les touches tactiles sont placées à l’arrière, repérables par des icônes, alors que l’écran est situé à l’avant, ce qui n’est vraiment pas pratique. Mais surtout, comme les modèles précédemment évoqués, la simulation d’aube démarre à une certaine intensité, ce qui peut réveiller brutalement les dormeurs sensibles à la lumière. Au bout de 5 minutes (sur un cycle de 30 minutes à la durée non réglable), la lumière a déjà atteint une intensité importante, presque maximale. Pas de changement de couleur ici, mais une montée en intensité de la lumière blanche pendant le cycle. À son niveau maximal, la lumière est plus chaude que celle d’autres modèles et moins intense. Par exemple, elle ne suffit pas pour lire.
Terraillon, dont nous avons testé l’Aloha, propose aussi un modèle plus haut de gamme, plus onéreux et connecté, baptisé Teraillon Homni, qui met l’accent sur l’analyse de l’environnement de sommeil (température, niveau sonore, luminosité, humidité). Plus qu’un « simple » simulateur d’aube, l’Homni est un dispositif complet d’aide au sommeil connecté.
Muse commercialisait son propre modèle, qui n’est désormais plus disponible et n’a pas de remplaçant dans son catalogue. Quant à Withings, le spécialiste de la santé connectée avait lancé un dispositif de sommeil connecté avec réveil lumineux, l’Aura. Mais celui-ci ne fait plus partie de son catalogue non plus. Enfin, certains distributeurs vendent des réveils simulateurs d’aube sous leur propre marque, comme Boulanger sous sa marque Essentiel b.
Quid des ampoules intelligentes ?
Certaines ampoules connectées proposent une fonction de simulation de l’aube, avec une montée en luminosité progressive. Installer une telle ampoule sur sa lampe de chevet par exemple peut sembler une alternative intéressante à l’achat d’un réveil simulateur d’aube. Toutefois, cette solution présente plusieurs inconvénients. D’abord, pas d’affichage de l’heure, ce qui peut être utile quand on se réveille en pleine nuit ou bien en cas d’insomnie. Certes, on peut toujours consulter son smartphone si on l’a à proximité, mais cela n’est pas recommandé. Car rappelons que même une très brève exposition à la lumière bleue de l’écran peut perturber le sommeil. Autre inconvénient : la lumière n’est pas doublée par une sonnerie, ce qui nous semble tout de même être une sécurité, à moins de régler l’alarme d’un smartphone en complément par exemple. Pas très pratique… L’autre solution, évoquée par l’un des utilisateurs que nous avons interviewés (qui a justement abandonné son simulateur d’aube au profit d’ampoules connectées Philips Hue), consiste à coupler les ampoules avec un assistant vocal qui sonne l’heure du réveil. Cet utilisateur nous faisait également remarquer que lors de la simulation de l’aube avec ces ampoules, le premier niveau d’intensité lumineuse était déjà assez élevé – comme dans le cas des réveils d’entrée de gamme de notre sélection. Cela peut avoir pour effet de vous réveiller d’un coup. Pas du tout l’effet escompté quand on opte pour un simulateur d’aube. Un problème confirmé par un autre utilisateur d’ampoule Philips Hue, qui a testé sa fonction de réveil lumineux, et l’a abandonnée immédiatement pour cette raison.
*Marie-Pier Lavoie, avec la collaboration de Gérard Pons, Du soleil plein la tête, démystifier le trouble affectif saisonnier et ses traitements, édité par Québecor (2011)