Pour plaire à la Marine nationale, qui cherche à remplacer son avion de patrouille Atlantique 2, Airbus va proposer une version militarisée de son A321 XLR. Il est en compétition avec le Falcon 10X de Dassault Aviation, un jet privé.
Alors qu’Iberia a réceptionné le premier Airbus A321 XLR de l’histoire, voilà que l’avion à fuselage étroit a mis un pied dans le secteur militaire, pour plaire à la Marine nationale. Le constructeur aéronautique européen a imaginé une version militaire de son avion « sans équivalent », capable d’opérer sur un rayon de 8 700 kilomètres avec une architecture bien différente des long-courriers traditionnels. Avec son fuselage étroit, l’avion reprend la même taille qu’un A321 classique, bien plus petit et plus fin qu’un A330 ou qu’un A350, mais avec une efficience révolutionnaire, lui permettant de réduire considérablement ses consommations, voler plus loin et pour moins cher.
¿A321 MPA para España 🇪🇸?
Ante los rumores de que el A321 habría sido el elegido por Francia 🇫🇷 como su futuro avión de patrulla marítima, surgen las preguntas sobre si España podría adquirirlo.
Hilo explicativo sobre por qué esa posibilidad es muy remota.
🧵👇1/25 pic.twitter.com/p3zia6YCwI— Kepa Sagardi (@KepaSagardi) November 9, 2024
Airbus a baptisé la version dédiée à la Marine nationale A321MPA. Une version qui n’a pas encore été livrée, et qui ne le sera peut-être jamais, tant il s’agit encore d’une maquette. Le projet doit encore obtenir le feu vert de la part de l’Armée française, qui a profité de l’été pour préparer le remplacement de son avion de patrouille, l’Atlantique 2. Airbus est en compétition avec Dassault Aviation, qui a pour sa part travaillé et présenté au mois de mai une maquette de Falcon 10X militarisé. Face à face donc, un jet privé et un avion de ligne. Un match déséquilibré, où Airbus n’a malheureusement pas l’avantage sur le rayon d’action (13 900 km contre 8 700 km) mais propose davantage de place dans son fuselage.
Après l’A330 MRTT, l’A321 MPA
Il semblerait pourtant que la France ait bien choisi l’A321 MPA, avec son ensemble de capteurs développés par Thales, mais aucune annonce n’a encore été faite par les équipes chez Airbus. Selon un représentant de l’avionneur, en interview à Naval News lors du salon Euronaval 2024 à Paris, l’entreprise attendrait toujours une décision finale des responsables de la défense française. À la genèse du projet, Airbus avait été commandité par la DGA (Direction Générale de l’Armement) pour une étude de faisabilité sur 18 mois. En choisissant son modèle le plus abouti de la famille des A320 et de la lignée NEO (New Engine Option), Airbus a pensé sa maquette sur la base de l’A321 XLR.
Par le passé, Airbus a déjà travaillé sur d’autres modèles civils, ses avions commerciaux, pour en faire des déclinaisons militaires. On pense notamment à l’A330 MRTT, devenu l’avion de ravitaillement phare de l’Armée de l’air, depuis son premier vol en 2007. Introduite en 2010, la lignée NEO chez Airbus assure une durée de vie de 40 ans et une facilité d’entretien, qui continue de faire le succès de l’avionneur auprès des compagnies aériennes. Avec son A321 MPA, la Marine nationale remplacera son Atlantique 2, abrégé ATL2, un avion conçu par Breguet Aviation et produit à partir de 1963. Dassault n’est pas étranger avec le modèle, car la société de production derrière le modèle lui appartient.
L’une de ses principales missions reste toujours à ce jour la surveillance et la protection des sous-marins de la Force océanique stratégique (FOST). L’arrivée d’une nouvelle flotte n’est pas prévue avant 2030, cela dit. À voir ce qui, entre l’autonomie et la charge utile, gagnera le cœur de la Marine nationale pour ses futures missions au-dessus des océans de la planète.
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