Gossip Girl 2021 : la gêne à son maximum

Gossip Girl 2021 : la gêne à son maximum



Il est rare qu’on dise « merci » quand des producteurs décident de l’arrêt d’une série. Gossip Girl 2021 fait partie de ces rares cas.

Des professeurs harceleurs

Gossip Girl 2021 se veut être une continuité et sa propre série par rapport à la série d’origine. Contrairement à l’originale, on sait dès le départ qui est Gossip Girl : des professeurs. Après le renvoi d’une collègue suite à un refus de changement de note, les professeurs décident de se créer un compte Instagram pour relayer des rumeurs sur les élèves.

Vous êtes mal à l’aise ? Félicitations, vous êtes un adulte responsable. Autant la série originale était mignonne, autant celle-ci est carrément malsaine. Disons qu’on vit dans une bulle enchantée, mais, les professeurs n’ont pas à harceler les élèves, même si ce sont des pestes mal élevées.

D’autant que cela ne se limite pas à « que porte Machinette aujourd’hui », façon blog de mode, comme le faisait la Gossip Girl d’origine. Les professeurs de la conspiration ne visent qu’un petit groupe d’élèves et les suivent en permanence, aussi bien dans le monde réel que sur le Web.

Si, au début, on peut comprendre la volonté de rétablir l’équilibre entre des élèves dont les parents sont très puissants et des professeurs qui sont relégués au rang de larbin, la tournure est très dérangeante, surtout pour une série destinée à des jeunes. Dans un film d’horreur, ce ne serait pas choquant, c’est quasiment le pitch de Ma. Dans une série pour adolescents et jeunes adultes, c’est trop.

Le trouple, le nouveau couple

L’autre gros dossier malsain dans la pièce est le trouple. Un couple d’adolescents s’ennuie un peu et décide de faire une partie à trois avec leur meilleur ami. Cela se termine en trouple. À 16 ans et 17 ans. Peut-être qu’en tant qu’adulte, on est mal à l’aise et qu’il y a plein de jeunes pour qui c’est normal. Je suis dans la première catégorie.

Je comprends le papillonnage et à 16 ou 17 ans, ce n’est pas quelque chose qui va me choquer. C’est plus le côté « on forme un vrai couple à trois » et tout ce que ça implique comme développements dans la narration.

Quant aux adultes — les parents, vous savez ceux qui donnent de l’argent — ils n’ont pas l’air plus perturbés que cela de voir leurs enfants s’adonner à un ménage à trois, alors qu’ils n’ont même pas l’âge de voter.

C’est d’autant plus malsain que nos trois compères ont l’air d’avoir quasiment tout exploré sur le plan de la sexualité. Si on est blasé sexuellement à 17 ans, c’est quand même malheureux et ça donne une mauvaise perception de ce qu’est le sexe. On passera sur le fait que la thématique de la prévention est totalement mise de côté. La seule fois où c’est évoqué, c’est fait de manière tellement alambiquée qu’il faut arrêter la série pour faire des recherches.

Ado influenceuse

Initialement, l’histoire doit se concentrer sur deux sœurs qui se retrouvent pour la première fois, suite à une histoire parentale compliquée. La plus grande est la fille d’un magnat de la musique, qui veut devenir influenceuse. En fait, elle l’est déjà et ses copines sont attachée de presse et styliste/maquilleuse.

Évidemment, le père n’y voit aucun problème, personne n’y voit aucun problème. On regrette sincèrement les questionnements sans fin de Blair qui voulait absolument intégrer une très bonne faculté et Serena qui se cherchait.

Le seul point intéressant est le moment où notre influenceuse fait une série de rendez-vous avec les marques. Elles expliquent quel public elles cherchent, ce qu’il faut dire ou faire et quand on voit des influenceuses maquillage de 17 ans, qui ont l’air d’en avoir 13, on sait que ce n’est pas du tout inventé. C’est le seul point très réaliste qui sauve la série.

Pour le reste, malheureusement, il n’y a rien à sauver.

Dans le top 10 des pires séries au monde

Gossip Girl 2021 a réussi le tour de force de rendre la quasi-totalité des personnages exaspérants. On ne s’attache quasiment à personne, excepté Zoya et son père, par petites touches. Tous les autres, on a envie de les baffer. Les professeurs parce qu’ils jouent à un jeu extrêmement malsain. Les parents parce qu’ils sont tellement démissionnaires, que s’ils avaient été pauvres, ils auraient fini devant un juge. Les adolescents parce qu’ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont.

Dans la première mouture de Gossip Girl, on avait déjà des adultes démissionnaires et des adolescents capricieux. Mais, la narration était meilleure et on arrivait à s’attacher aux personnages. On aimait Dan, on aimait Jenny, on aimait Blair et Serena. Même Chuck finissait par devenir sympathique.

Là, on n’y arrive pas. On ne voit que des adolescents qui, à la fin des cours, filent dans un genre de club privé, pour aligner les cocktails, au lieu de faire leurs devoirs, faire du sport ou tout simplement rentrer chez eux. Ce qui est la normalité pour 95 % des adolescents des pays où la scolarisation est obligatoire jusqu’à 16 ans ou 18 ans. Pour être attachant, on doit pouvoir se projeter, trouver des points communs. Là, on a beau chercher, on n’en trouve aucun dans l’intégralité des personnages.

Et surtout : on a une scène de cul toutes les 10 minutes ou presque, ce qui est lourd. Gossip Girl 2021 est disponible sur Max et c’est vraiment si vous n’avez rien de mieux à faire.



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