Le 8 octobre à l’occasion de la 7ème édition du rendez-vous des ESN & ICT de Numeum, sa présidente Véronique Torner confirmait le ralentissement en cours pour les entreprises du secteur numérique en France.
Les éditeurs, habitués à une croissance plus élevée, ne dérogent pas. Le marché est néanmoins resté très dynamique pour les acteurs hexagonaux à 7,6% en 2023. Mais le ralentissement est bien au rendez-vous sur un an (+10,6% en 2022).
82% des éditeurs rentables en 2023
“Dans le même temps, 85% des entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires en croissance, témoignant d’une résilience généralisée dans un environnement économique pourtant complexe”, mesure la dernière édition du Top 250 des éditeurs français.
Pour assurer le développement de leurs activités, les entreprises s’appuient sur deux piliers principaux que sont l’innovation (33%) et l’upselling (18%). La croissance externe (12%) constitue le troisième outil principal de la stratégie de croissance des éditeurs.
Selon Numeum, les entreprises hexagonales peuvent aussi compter sur un “modèle économique pérenne”. En 2023, parmi les membres du Top 250, 82% ont enregistré un bénéfice d’exploitation.
L’IA une des 3 priorités pour 74% d’éditeurs
Afin de préserver cette rentabilité, les éditeurs misent en particulier sur l’IA générative. Certes, l’investissement dans le cloud et le SaaS demeure considéré comme “crucial” pour 48% d’entre eux.
Cette dépense est malgré tout en recul sur un an (54% en 2022). En effet, l’investissement en faveur du cloud et du SaaS est en partie redirigé vers l’intelligence artificielle.
L’IA est ainsi considérée comme la priorité numéro une de 22% des répondants. C’est 8 points de plus en un an. Par ailleurs, 74% des éditeurs font de l’IA une de leurs trois premières priorités technologiques de 2023 (contre 58% en 2022).
La GenAI intégrée dans l’offre par 40% d’acteurs
Sans surprise, la GenAI occupe une place importante dans leur adoption de l’IA dans leurs solutions logicielles. Ils sont déjà 40% du Top 250 à l’avoir intégrée dans leur offre. Pour 42%, ce chantier sera réalisé durant les deux prochaines années.
“Dans ce contexte, l’enjeu de formation des salariés à l’usage de l’IA est considérable avec seulement 16% des entreprises qui ont formé plus de 50% de leurs salariés”, chiffre l’étude réalisée conjointement par Numeum et EY.
Outre l’IA, les éditeurs accordent un intérêt croissant à la RSE, à l’image donc des ESN. Le sujet est jugé prioritaire par 78% des éditeurs du panel et 82% ont initié une démarche RSE structurée (vs. 75% en 2022).
“Ces données illustrent clairement la prise de conscience et l’engagement croissant des éditeurs de logiciels envers ces enjeux RSE, avec un accent particulier sur la mesure de l’impact carbone: 57% des éditeurs réalisent leur bilan carbone contre 44% en 2022”, analyse le rapport.
Les cyberattaques, une menace constante
Comme pour les éditions précédentes du Top 250, l’international est un enjeu stratégique, mais toujours difficile à relever. 56% du CA des éditeurs français sont réalisés hors de France (contre 58% en 2022). La présence à l’international demeure cependant très corrélée à la taille, avec ainsi un avantage pour les grands.
Outre les recrutements et le financement de la R&D, les éditeurs doivent composer avec un thème de plus en plus prépondérant : les cyberattaques. Depuis le 1er janvier 2023, 62% ont été ciblés par une ou plusieurs tentatives d’intrusion.
Il en résulte un penchant des éditeurs pour l’hébergement des données auprès de spécialistes “afin de pouvoir se concentrer sur leur métier et se protéger contre le risque de cyberattaques.” Ainsi, 83% font appel à des datacenters externes ou des fournisseurs cloud.