Le ou les pirates qui ont visé l’opérateur de télécoms Free avaient visiblement les dents longues. Selon une récente décision judiciaire du tribunal de Paris, une rançon de dix millions d’euros en crypto monnaie avait en effet été demandée à l’entreprise le 21 octobre 2024.
Ce même jour, un mystérieux message posté sur Breach Forums signalait la mise en vente d’une base de données de 19 millions de lignes appartenant à l’opérateur.
Un fichier contenant notamment, assurait le vendeur, les identifiants bancaires de 5 millions de personnes, ce qui avait suscité des inquiétudes sur l’exploitation de ces informations par des cybercriminels.
Mauvaise idée
En tout, précise Free, quatre messages de rançon ont été envoyés. Trois sur la plateforme du délégué à la protection des données personnelles de l’entreprise et un visiblement directement transmis au fondateur de la société, Xavier Niel. Le pirate voulait “laisser la possibilité à Free d’acheter sa propre base”, rapporte la juge.
Toutefois, il a eu une très mauvaise idée : envoyer sa tentative d’extorsion par la messagerie Telegram. C’était en effet un choix imprudent au vu de la nouvelle politique de la messagerie.
Celle-ci collabore désormais avec les autorités judiciaires depuis la mise en examen de son cofondateur, Pavel Durov, à la fin de l’été à Paris.
Main tendue
A l’époque, un certain Xavier Niel n’avait d’ailleurs pas hésité à tendre la main au magnat de la tech d’origine russe. “Ce que je sais c’est que, pour avoir été en prison, pour avoir eu des problèmes judiciaires, c’est que tout le monde disparaît. Moi, quand j’ai un copain qui est dans la difficulté et qui me passe un coup de fil et bien, voilà, je suis là”, avait expliqué le milliardaire français à RMC-BFMTV.
Plusieurs semaines plus tard, on imagine mal Telegram ne pas renvoyer l’ascenseur au patron de Free et refuser de se conformer à cette décision de justice. Reste à voir toutefois si des données intéressantes à l’enquête pourront être collectées.
Free demande à Telegram de communiquer le numéro de téléphone utilisé pour la création du compte, ainsi que l’adresse IP, et toute information relative à un nouveau compte utilisé par le pirate.
Une fuite mais de bons résultats
Avec un chiffre d’affaire sur les premiers mois de l’année 2024 s’élevant à 7,5 milliards d’euros, en progression de 9,7 % par rapport à l’année précédente, le groupe Iliad a affiché par ailleurs la semaine dernière ses ambitions sa volonté de dépasser la barre des 10 milliards d’euros en 2024.
Selon le directeur général d’Iliad Thomas Reynaud, la fuite de données n’a eu aucun impact opérationnel sur l’activité du groupe.