En matière de cyberattaques, les cybercriminels n’épargnent pas les petites victimes, ni les petites collectivités. Une étude menée par cybermalveillance.gouv.fr s’est penché sur la posture de cybersécurité des petites communes. Petites, elles n’en portent cependant que le nom puisqu’il s’agit des communes de moins de 25 000 habitants.
En clair, il s’agit de la grande majorité des communes françaises. Cette catégorie regroupe 34 945 des 36 640 communes françaises. Et elles administrent les données et les démarches de deux français sur trois.
L’étude a pris la forme d’un sondage mené auprès de 1178 répondants, principalement des agents travaillant au secrétariat des mairies, des élus et des agents en charge de l’informatique.
Conséquences non négligeables
Les attaques visant les grandes agglomérations sont fréquemment mises en lumière dans les médias. Mais celles visant les petites communes ne sont pas moins nombreuses. Une collectivité sur dix déclare ainsi avoir été victime d’attaques au cours des douze derniers mois. Le principal type d’attaque identifié est le hameçonnage. Il représente 46% des incidents déclarés.
Les conséquences de ces attaques sont importantes pour les communes affectées. 40% mentionnent une interruption des services, 20% une destruction des données et une perte financière dans 20% des cas.
L’étude souligne toutefois que les communes sont aujourd’hui bien conscientes des risques cyber auxquels elles sont exposées. 42% d’entre elles se déclarent exposées au risque cyber, un chiffre qui bondit à 70% pour les communes de plus de 10 000 habitants.
Budgets réduits
Mais ce constat ne suffit pas à dégager de nouveaux budgets pour sécuriser les systèmes d’informations des communes. 65% des communes expliquent allouer un peu moins de 5000 euros pour leur budget informatique. Et 75% estiment dépenser moins de 2000 euros pour la cybersécurité. Des chiffres qui se réduisent de manière assez logique pour les communes les plus petites.
Et la tendance ne semble pas sur le point d’évoluer. Seules 12% des collectivités entendent faire évoluer leur budget alloué à la cybersécurité à la hausse.
Ces budgets réduits s’expliquent notamment par les difficultés financières des communes. Elles devraient par ailleurs être fragilisées par les nouvelles coupes budgétaires prévues par la loi de finance 2025. Dans ce contexte, le soutien à la sécurisation des petites collectivités territoriales doit également être proposé à bas coût. Cela explique la gratuité du dispositif MonAideCyber présenté la semaine dernière par l’Anssi.