Début octobre, Atos annonçait n’avoir pu trouver un accord avec l’État pour la reprise d’Advanced Computing, Mission-Critical Systems et Cybersecurity Products de BDS. Motif : un prix jugé trop bas par l’ESN, qui en attendait jusqu’à 1 milliard d’euros.
L’entreprise précisait cependant que les négociations pourraient reprendre ultérieurement.
Et en effet, Atos indique avoir reçu une nouvelle offre non-engageante de la part des pouvoirs publics. La France n’est toutefois toujours pas disposée à dépenser plus.
HPC, quantique et IA sous contrôle de l’État
En conséquence, l’État ne souhaite plus désormais que racheter les activités Advanced Computing d’Atos pour un prix compris entre 500 et 625 millions d’euros. Pour finaliser la transaction, il dispose d’une exclusivité jusqu’au 31 mai 2025.
Avec Advanced Computing, le pays mettrait la main sur différentes divisions de la société de conseil, dont le calcul haute performance et le quantique, ainsi que sur les branches Business Computing & Artificial intelligence.
Au total, ces entités d’Atos représentent environ 2.500 salariés et un chiffre d’affaires estimé en 2023 à 570 millions d’euros. Si un accord est trouvé dans cette affaire, l’État s’est engagé à verser 150 millions d’euros à Atos dès la signature du contrat de cession.
Quid alors des autres activités sensibles à présent délaissées par l’État ? Mission Critical Systems et Cybersecurity Products vont devoir trouver un autre repreneur. D’ailleurs, Atos officialise le lancement d’un processus de cession.
Mission Critical Systems et Cybersecurity Products en vente
Quel montant peut espérer en tirer l’ESN ? Aucun prix de vente n’est communiqué. L’entreprise précise cependant que ces activités ont généré environ 340 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Ce montant constitue une estimation plausible.
Cette vente à la découpe ne risque-t-elle pas de voir des actifs stratégiques échapper au contrôle de l’État ? L’ex-ministre de l’économie, Bruno Le Maire, jugeait par le passé critique d’éviter qu’ils ne « passent dans les mains d’acteurs étrangers ».
Pour prévenir un tel risque, Atos assurait en octobre que “les intérêts souverains” du pays seraient préservés grâce à la “mise en place d’une action de préférence dans Bull SA” dont l’émission était prévue d’ici la fin 2024.
Dans un contexte politique compliqué faute de majorité et en raison d’un déficit public problématique, l’État a besoin de partenaires privés pour sécuriser les activités sensibles d’Atos. Thales était ainsi, un temps, pressenti et disposé à payer 300 millions d’euros.