Il faut donc ajouter un nouveau chapitre au grand livre de la négligence des hommes et femmes politiques français vis à vis des outils de télécommunication. Le téléphone personnel de Jean-Noël Barrot a récemment été hacké, révèle Mediapart. De quoi évidemment mettre une sacrée panique dans les services de sécurité de l’État.
C’est le ministre des affaires étrangères du Bahreïn, recevant un message étrange de la part du chef de la diplomatie française, qui alerté les autorités françaises. Et après une rapide enquête, elles en ont conclut que le ministre français avait commis l’erreur le 25 novembre de cliquer sur un lien corrompu envoyé par message Signal sur son Samsung personnel.
Cela vous dit quelque chose ? Oui, tout un chacun a déjà reçu qui par SMS, qui par messagerie, ce type de message de phishing. Mais celui qui a un temps occupé la fonction de ministre du numérique n’est semble t-il pas assez formé à l’hygiène numérique.
Le précédent Pegasus
Dans un premier temps, Jean-Noël Barrot a accepté que des investigations soient conduites sur son téléphone personnel. De quoi exclure la présence de malware de type Predator et Pegasus. Mais l’Anssi aurait voulu pousser davantage l’enquête. Sauf que le ministre a refusé une extraction des données de son Samsung.
Ce faux pas rappelle la grande négligence des politiques et dirigeants français en la matière. En 2021, les autorités marocaines ont utilisé le malware Pegasus pour cibler en 2019 les smartphones d’Emmanuel Macron et de… Alexandre Benalla, entre autres.
A l’époque déjà, la DGSI et l’Anssi avaient bien du mal à persuader les décideurs politiques de haut niveau de se détourner des iPhone et smartphones Android pour adopter des téléphones Teorem ou Cryptosmart, très sécurisés, mais dont les possibilités applicatives sont évidemment très contraintes.