Ensemble, les constructeurs pourraient former le troisième plus important groupe automobile au monde en nombre de voitures vendues. Mais les doutes persistent sur leur santé. Mitsubishi serait aussi de la partie.
Dans un communiqué commun, les constructeurs automobiles japonais Honda et Nissan ont annoncé, ce lundi 23 décembre, leur intention de fusionner pour former le troisième groupe automobile mondial en termes de ventes, dans une industrie fortement fragilisée par sa transition énergétique, et l’abandon des combustibles fossiles.
Nissan et Honda, à Tokyo, seraient rejoints par Mitsubishi, membre de l’alliance de Nissan et de Renault, qui s’est progressivement dissoute depuis décembre 2023 et la vente de la participation de Renault dans Nissan, pour 1,6 milliard d’euros. Pour former un nouveau groupe, l’unification se ferait par une holding commune.
Une fusion pour 2026, avec Mitsubishi
Selon le communiqué publié, Honda se chargeait dans un premier temps de la nouvelle direction, tout en conservant les marques et les principes de chacune des entreprises. D’ici juin, les constructeurs veulent avoir trouvé un accord formel, et de finaliser l’opération en août 2026, avec l’introduction de la holding à la Bourse de Tokyo.
Ensuite, les constructeurs chercheraient à profiter de leur rapprochement pour partager des lignes de production, s’approvisionner en pièces communes, mutualiser les opérations de back-office, offrir des services financiers ensemble, et évidemment rapprocher leurs activités de recherche et développement pour offrir des plateformes techniques communes. Dernier point mentionné par le communiqué : la capacité du groupe à se montrer plus attirant pour les « talents exceptionnels ».
Il y a « des points qui doivent être étudiés et discutés », déclarait le président de Honda, Toshihiro Mibe. « Franchement, la probabilité que cela ne soit pas mis en œuvre n’est pas nulle », nuançait-il. L’ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, déclarait à Bloomberg vendredi dernier qu’un tel rapprochement montrait que les entreprises étaient « en panique ». Il ajoutait :
« Ils essaient de trouver une solution qui puisse concilier les problèmes à court terme de Nissan et la vision à long terme de Honda. […] Ce n’est pas un accord pragmatique car, franchement, les synergies entre les deux entreprises sont difficiles à trouver. »
L’ombre de Foxconn, le fabricant d’iPhone qui s’intéresse à l’automobile
En attendant, ce changement dans le paysage automobile pourrait faire le bonheur de la tech, puisqu’un certain Foxconn, fabricant d’iPhone basé à Taiwan, a manifesté son intérêt pour l’opération, comme il l’avait fait plus tôt pour Ampère, la nouvelle filiale de Renault chargée de ses nouvelles solutions électriques.
Sur ce point, l’ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, déclarait qu’il comprenait qu’une entreprise « comme Foxconn, dirigée par une direction très sérieuse et réaliste, dise : ‘Vous savez quoi, au lieu d’investir pour fabriquer notre propre voiture électrique, achetons une entreprise automobile’. […] Ils ne seront pas les seuls à essayer de faire cela. »
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