Deux mois après le départ des Sables-d’Olonne (Vendée) le 10 novembre, ils ne sont plus que trente-cinq à espérer passer la ligne d’arrivée du Vendée Globe. En revanche, en ligne, sur l’application du jeu Virtual Regatta, ils sont encore nombreux (800 000 joueurs inscrits pour cette édition 2024 d’après Virtual Regatta SAS) à chercher à corriger chaque jour leur cap pour boucler leur propre « Everest des mers ».
S’il est grisant de pouvoir se mesurer aux plus grands navigateurs, le titre représente pour de nombreux joueuses et joueurs une pratique hautement sociale, qui déborde hors ligne. Un paradoxe pour une des disciplines les plus solitaires que le sport ait à offrir. « On se croise dans les couloirs et on se lance “Hé ! Je suis repassé devant toi !”, s’amuse, par exemple, Victor, 34 ans, dessinateur industriel à Lille, qui joue avec seize collègues. Le midi, au réfectoire, c’est le sujet incontournable. C’est le moment que j’utilise pour enrôler de nouveaux joueurs et leur donner les astuces de base. »
Bien que Virtual Regatta permette de jouer à longueur d’année en se frottant à différentes courses, c’est le Vendée Globe, tous les quatre ans, qui attire le plus, au point de séduire au-delà des passionnés habituels de voile. Une dynamique qui rappelle celle de l’application Mon petit prono, qui incite, elle, à annoncer et comparer ses prédictions footballistiques, et dont la popularité s’envole à chaque Euro ou chaque Coupe du monde. « Ce type de jeu est parfait pour cultiver une bonne ambiance et nouer des liens dans l’entreprise », constate Victor. Stéphanie, 53 ans, directrice de projets dans une grande entreprise parisienne, a même décidé d’ajouter de l’enjeu à la course. « Nous avons constitué des équipes par région avec des prix à la clé, explique celle qui voit dans Virtual Regatta un bon outil de renforcement de cohésion de groupe. A l’arrivée, je risque d’avoir le blues ! »
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