Les NUC, ces mini PC d’Intel, vont voir leur volume augmenter de manière très significative : le haut de gamme passe de 8L à presque 14 L de volume ! Le but ? Embarquer des processeurs encore plus puissants de la gamme K. Et surtout faire de la place pour les cartes graphiques puissantes non standard.
Dans le monde de l’informatique, il est une niche écologique qui connaît un succès constant, mais discret : les NUC d’Intel. Le succès de ces machines au format très compact – de 0,5 L à 8L de volume – est tel qu’Intel va célébrer les dix ans de la famille au mois d’octobre/novembre prochain en annonçant une nouvelle gamme d’un format bien plus imposant. Le nom de cette gamme ? Raptor Canyon.
Loin d’être une simple itération du haut de gamme actuel « Dragon Canyon », Raptor Canyon est un petit monstre presque 75% plus imposant avec son format de 13,9 litres. Le « Raptor » pointant l’implémentation de la future 13e génération de processeurs Core dont le lancement est prévu pour la fin d’année (nom de code « Raptor Lake »). La feuille de route qui a fuité montre l’arrivée d’une machine dont le volume supplémentaire est capable non seulement d’intégrer les versions les plus puissantes des processeurs – les versions « K » y sont explicitement mentionnées. Mais qui donnera aussi plus de latitude pour installer des cartes graphiques grand format.
Car dans la famille « Extreme », le faible volume des NUC (qui est déjà passé de 5L à 8L) reste souvent insuffisant pour implémenter les cartes graphiques « non standards » que l’on trouve sur le marché. Si les ingénieurs d’Intel font ce qu’ils peuvent pour qualifier les designs des cartes classiques de ses concurrents AMD et Nvidia, la réalité est que les cartes graphiques que l’on trouve vraiment en gros volumes (notamment en Europe) des MSI et autres Asus sont des modèles modifiés. Avec plus de ventilateurs, de plus gros dissipateurs, etc. Tout ce qu’il faut pour restreindre la compatibilité des machines d’Intel avec des cartes introuvables ! Les NUC sont aussi des machines particulièrement adaptées pour qu’Intel commence à écouler ses futures cartes graphiques Arc pour PC de bureau.
Un format qui plaît, mais qui cherche encore sa notoriété auprès du grand public
Si les NUC sont sous le radar du grand public, leur succès est constant auprès des pros qui constituent « environ 90% des clients », selon Yann Fichant, en charge des NUC chez Intel France. Parce que les machines ne sont pas adaptées pour le commun des mortels ? Pas du tout, mais plutôt parce que « la notoriété des NUC est encore à travailler auprès du grand public ». Ce à quoi s’ajoute des informations erronées qui ont circulé à leur propos, notamment un soi-disant arrêt des NUC par Intel. Un arrêt qui n’était en fait que la fin de la distinction entre modèles grand public et pros par Intel – « Les pros achetaient des machines de la gamme ”grand public” et les consommateurs cherchaient des machines ”pros” ! », ajoute Yann Fichant. Désormais, les gammes et modèles sont achetables par tout le monde… quand elles sont disponibles. Car construits et assemblés en Chine, les NUC subissent les problèmes de pénuries et de fermetures d’usines sur place. Ainsi que l’appétit de l’Asie pour ces machines, au détriment de l’Europe et des Etats-Unis, où on peine parfois à trouver les références.
À cette communication assez médiocre et ces soucis d’approvisionnement, s’ajoute aussi le fait que les NUC ne sont pas des machines à bas coût. Un élément primordial pour le grand public, plus habitué à la guerre des prix qu’à chercher les niveaux de qualité et de garanties qu’attendent les pros.
L’arrivée prochaine d’un « super » NUC plus volumineux, mais néanmoins compact (moins de deux packs de 6L de lait), montre d’une part que les PC restent un environnement dynamique en matière de format. Mais les dix ans de la famille sont aussi la marque que le format d’Intel ne fut pas un feu de paille, mais une aventure dans laquelle le géant américain a eu la bonne intelligence d’associer des partenaires comme le français Bleu Jour qui développe des PC uniques sur les cartes mères d’Intel. Il reste désormais à attendre la validation des plans d’Intel pour Raptor Canyon… et de voir arriver un jour les machines, les feuilles de route des NUC ayant la fâcheuse habitude de « glisser » de parfois plus de six mois entre les annonces et la disponibilité effective des produits.
Source :
TechPowerUp