Un accord de vol partagé vers la Station spatiale internationale (ISS) a été annoncé par les États-Unis et la Russie. Il confirme la poursuite de la collaboration dans le domaine spatial entre ces deux nations, alors qu’elle a été mise à mal dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Deux astronautes américains de la Nasa vont ainsi voler à bord de fusées russes Soyouz pour l’ISS, et ce dans le cadre de deux missions. Deux cosmonautes russes de Roscosmos vont pour leur part être convoyés vers l’ISS à bord de fusées de SpaceX. Ce sera une première dans le genre avec Crew Dragon pour son huitième vol orbital avec équipage.
Selon le planning prévu, l’astronaute américain Frank Rubio sera accompagné par deux cosmonautes russes (Sergueï Prokopiev et Dimitri Peteline) avec un décollage de Soyouz MS-22 le 21 septembre depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.
Pour le même mois de septembre et avec un décollage depuis Cap Canaveral en Floride aux États-Unis, la seule femme cosmonaute en activité Anna Kikina fera partie de l’équipage Crew-5 avec deux Américains (Nicole Mann et Josh Cassada) et un Japonais (Koichi Wakata).
Une exploration de l’espace à des fins pacifiques
Le dernier astronaute à avoir voyagé à bord de Soyouz est l’Américain Mark Vande Hei. Il avait décollé en avril 2021. Son retour sur Terre a eu lieu dans une capsule Soyouz le 30 mars dernier, alors que l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie a débuté fin février.
Dans un communiqué, Roscosmos écrit que » l’accord est dans l’intérêt de la Russie et des États-Unis, et favorisera le développement de la coopération dans le cadre du programme ISS. » L’Agence spatiale russe ajoute que l’accord facilitera l’exploration de l’espace à des fins pacifiques.
Un tel accord intervient alors que l’Agence spatiale européenne (ESA) a indiqué interrompre de manière définitive sa collaboration avec Roscosmos pour la mission ExoMars. Un » sabotage » selon Dmitri Rogozine – le patron de Roscosmos – qui a demandé à l’équipage russe de l’ISS d’arrêter de travailler avec le bras télémanipulateur européen ERA fixé au module de laboratoire polyvalent russe Nauka.
Personnage polémique aux déclarations nationalistes et équivoques, Dmitri Rogozine vient d’être démis de ses fonctions. Il ne s’agirait toutefois pas d’une sanction… avec une possible promotion.