L’open source, « une stratégie financière de premier ordre »

L'open source, "une stratégie financière de premier ordre"



À côté des fondations de logiciels libres, de nombreuses entreprises à caractère commercial se développent dans le domaine de l’open source (rappelons que si la philosophie derrière les deux termes diffère, les licences restent normalement similaires). Or, ces entreprises font mieux financièrement que celles de logiciels propriétaires, indique le rapport «Commercial Open Source Report» publié en avril par le capital-risqueur européen Serena.

Des désavantages structurels? Non, au contraire

Dans la présentation de son rapport, Serena note que les start-up de logiciels open source commerciaux (COSS en anglais) auraient selon les critiques «des désavantages structurels en termes de captation de valeur, de différenciation et de concurrence des fournisseurs de cloud qui monétisent librement leur travail via des services gérés. Des transactions très médiatisées — la vente de Red Hat à IBM pour 34 milliards de dollars, l’acquisition de HashiCorp pour 6,4 milliards de dollars et la valorisation publique de MongoDB à plus de 30 milliards de dollars — remettent en cause l’argument selon lequel l’open source n’est pas un modèle financier viable.»

Les critiques affirment que les startups de logiciels open source commerciaux (COSS) sont confrontées à des désavantages structurels en termes de captation de valeur, de différenciation et de concurrence des fournisseurs de cloud qui monétisent librement leur travail via des services gérés. Des transactions importantes et des questions importantes sous-explorées Des transactions très médiatisées — la vente de Red Hat à IBM pour 34 milliards de dollars, l’acquisition de HashiCorp pour 6,4 milliards de dollars et la valorisation publique de MongoDB à plus de 30 milliards de dollars — remettent en cause l’argument selon lequel l’open source n’est pas un modèle financier viable.»

Ces cas très médiatisés sont-ils des exceptions? Non, au contraire, juge Serena, qui s’appuie sur 25 ans de données sur les COSS et 800 entreprises COSS financées par du capital-investissement. «L’open source n’est pas seulement financièrement viable: c’est une stratégie financière de premier ordre, notamment pour les logiciels d’infrastructure. Nos recherches montrent que les entreprises COSS lèvent des capitaux plus rapidement à des valorisations plus élevées et offrent des liquidités supérieures, avec un meilleur rendement pour les actionnaires que leurs homologues à code source fermé.»

Capital-risque : les USA en tête, l’Asie à la traîne

On notera cependant, limite de l’étude, que la définition de «open source» par l’étude est assez laxiste: elle «couvre les entreprises dont les produits s’appuient sur du code source accessible au public, qu’il s’agisse d’une licence approuvée par l’OSI, de pondérations ouvertes en IA ou de produits intégrant un composant open source significatif ainsi que des fonctionnalités propriétaires. Cela reflète l’évolution des modèles COSS dans le paysage logiciel actuel» (une vision en vogue ces dernières années, mais discutable – cf. notamment les débat quant à l’IA ou plus anciennement sur les restrictions par MongoDB).

En moyenne, rapporte Serena, il y a par an 250 deals de capital-investissement dans ces entreprises et 9 milliards de dollars investis par des capitaux-risqueurs dans la période 2019-2024. Parmi les grosses levées en 2024, l’étude rappelle celles record de Databricks (9,5 milliards de dollars, xAI (11 milliards de dollars en deux fois) et MistralAI (600 millions de dollars). En 2024, les investissements de capital-investissement dans des COSS ont totalisé 26,4 milliards de dollars, dans 211 deals, soit 5 % du total des financements de capitaux-risqueurs dans le logiciel.

65% des entreprises COSS financées par du capital-risque sont situées aux Etats-Unis, soit le double de la part américaine dans le marché d’ensemble des logiciels (33%). L’Europe représente 20% des entreprises COSS, presque autant que le marché global des logiciels dans l’UE. Sont cités comme acteurs européens notables MistralAI, Aiven, Browser Stack et Odoo. L’Asie enfin ne représente que 7,5% des entreprises COSS financées par du capital-investissement, alors qu’elle représente 27,5% de l’industrie mondiale du logiciel, «ce qui indique une adoption plus lente des modèles économiques open source dans la région», commente Serena.

En matière de secteurs, le rapport note une forte concentration sur les infrastructures: «Environ 90 % des entreprises du secteur COSS opèrent dans le secteur des logiciels d’infrastructure plutôt que dans celui des applications métier. Dans ce contexte, le financement est fortement concentré sur l’infrastructure de base (20%) et les données (20%), le reste étant réparti entre l’IA, les outils de développement, la sécurité et la blockchain.»

Valorisations supérieures

Les entreprises open source obtiennent des valorisations nettement plus élevées que celles des compagnies de logiciels propriétaires, par introduction en bourse (IPO) ou acquisition. Par IPO, la valorisation médiane des COSS est de 1,3 milliard de dollars, contre 171 millions pour les éditeurs de logiciels propriétaires.

indique le site tech.eu dans un article sur le rapport Serena. Il a annoncé il y a quelques jours sur LinkedIn que Serena codirige une levée de fonds en amorçage de 9 millions de dollars pour Pyannote, start-up d’analyses vocales et d’identification en temps réel des locuteurs: «Pyannote Audio est la bibliothèque de diarisation [reconnaissance et identification vocale] Open Source leader, avec plus de 45 millions de téléchargements mensuels sur HuggingFace et plus de 100.000 utilisateurs dans le monde, issus d’entreprises comme OpenAI, Meta, Google, Microsoft, etc.»

Les autres fonds de la levée sont Crane Venture Partners, Motier Ventures, Kima Ventures et Pareto Holdings. Voir en mai 2024 cette présentation de Pyannote par le site POCmedia.

Illustration Pixabay

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