Nouvelle étape dans la course pour diffuser l’Internet à haut débit sur toute la planète à partir de l’espace. Lundi 25 juillet, l’opérateur français de satellites, Eutelsat, a annoncé avoir engagé des discussions pour l’acquisition du britannique OneWeb, dont il est le deuxième actionnaire derrière le groupe indien Bharti Global. Si l’opération se concrétise, elle donnera naissance à un champion paneuropéen dans les constellations de télécommunications en orbite basse, situées entre 550 et 1 200 kilomètres de la terre, capables de rivaliser avec les projets américains Starlink du fondateur de SpaceX Elon Musk ou Kuiper de Jeff Bezos, PDG d’Amazon.
Négocié depuis quelques mois sous le nom de code Erika (E pour Eutelsat), ce projet consiste à fusionner les deux entreprises à parité par échange d’actions, afin de respecter l’équilibre actionnarial des deux entités, Eutelsat ayant pour premier actionnaire la banque publique d’investissement Bpifrance à hauteur de 20 %, et OneWeb ayant son capital réparti entre Bharti Global (30 %), Eutelsat (23 %), le gouvernement britannique (17,6 %), le japonais Softbank (17,6 %) et le coréen Hanwa (8,8 %). Quant à la valorisation, elle nécessite des adaptations pour arriver à la parité. Si OneWeb est évalué à 3,4 milliards d’euros, Eutelsat vaut près de 2,4 milliards, mais le versement d’un dividende exceptionnel devrait permettre de combler l’écart.
Seule certitude, la nouvelle entité, nommée pour l’heure « New Erika », issue de cette fusion gardera son siège en France et la direction restera la même que l’actuelle d’Eutelsat, avec à la présidence Dominique D’Hinnin, et à la direction générale, Eva Berneke. Bpifrance aura un siège au conseil d’administration et le gouvernement britannique disposera d’un droit de véto sur les activités de OneWeb.
Un club très fermé
Ce nouveau groupe renforce sa présence dans un club très fermé, en raison du coût d’entrée élevé entre 5 et 10 milliards de dollars (4,9 et 9,8 milliards d’euros). A ce jour, outre OneWeb, il n’existe que quatre autres projets côté occidental, les chinois étant aussi actifs : les 42 000 satellites Starlink d’Elon Musk, le futur réseau Kuiper de Jeff Bezos, Lightspeed du canadien Télésat et depuis la fin de 2021, Boeing.
Mais OneWeb est le premier à se déployer avec Starlink, et le seul qui, avec ses 648 satellites, disposera d’une couverture globale de la planète fin 2022. D’ailleurs, depuis décembre 2021, l’opérateur propose des services dans les zones au-delà du 50e parallèle couvrant le nord de l’Europe, le Royaume-Uni, l’Alaska et le Canada.
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