Forte amende pour le principal protagoniste, relaxe pour celui qui était suspecté d’avoir été son complice. Les magistrats de la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris viennent de rendre leur décision dans le vol de crypto-actifs dont avait été victime la start-up Kaiko en février 2024.
Ce jeudi 15 mai, Nicolas B., a en effet été déclaré coupable du vol des 45 000 USDC, du blanchiment et des actes de piratage ayant permis de faire main basse sur ce butin.
L’ancien cadre de Kaiko est finalement condamné à une amende de 45 000 euros, dont 25 000 avec sursis.
« Air drop »
Le portefeuille crypto visé était utilisé par l’entreprise pour recevoir les versements d’un client. Le prévenu avait expliqué à l’audience, en avril dernier, avoir cru que ce portefeuille était le sien. Il pensait alors avoir bénéficié d’un « Air drop », cette façon dans la crypto de récompenser les contriteurs à un projet.
Mais selon le jugement du tribunal, consulté par ZDNET.fr, il ne pouvait « qu’avoir conscience que ces fonds étaient ceux de l’entreprise ».
Pointant sa mauvaise foi, les magistrats rappellent qu’au départ le prévenu avait prétendu en garde à vue avoir créé l’adresse crypto sur laquelle était stocké les 45 000 USDC.
Bénéfice du doute
L’autre ancien salarié de Kaiko soupçonné de l’avoir assisté, Michael, a lui été relaxé au bénéfice du doute. S’il est « étonnant que l’analyse sur Etherscan des mouvements liés à l’adresse litigieuse n’ait pas conduit » ce dernier à comprendre que les fonds appartenaient à Kaiko, il pensait seulement donner un coup de main en avançant les « quelques dollars en ETH nécessaires pour le transfert », soulignent les magistrats.
Et ce avec son compte crypto ouvert sur Coinbase, facilitant ainsi son identification. C’est ce versement destiné à payer les frais de transfert qui avaient permis d’identifier les protagonistes de l’affaire.
Les 45 000 USDC avaient ensuite été convertis, via THORChain et le protocole décentralisé Mimic, en trois autres cryptos, du SOL, des ETH et une fraction de BTC. Autant de portefeuilles saisis par la justice qui vont être restitués à la société victime, Kaiko. Celle-ci a également obtenu environ 30 000 euros pour son préjudice, une somme rondelette que Nicolas B. devra lui verser.
Article mis à jour le 19 mai 2025 à 12h15 précisant la peine.