Le 14 mars 2025, dans un lieu tenu secret dans les profondeurs du Peak District, dans le Derbyshire, commence pour moi une mission aussi confidentielle que périlleuse : mandaté par la SIMIV, je suis tenu d’infiltrer une réunion d’Ataristes. Tout le gratin de la scène Atari britannique est présent et l’événement a même attiré des pointures d’Europe continentale.
Mon objectif : observer attentivement et rassembler des informations confidentielles sur les techniques de programmation avancées dont on soupçonne l’existence en plus haut lieu. Personne ne doit évidemment soupçonner que je suis en réalité un Thomsoniste pur jus. Outre-Manche, le spectre du géant français de l’électronique grand public continue de faire peur et d’alimenter les rumeurs les plus folles (« Amstrad roulait en fait pour Thomson ! »). Le moindre faux pas, comme la mention anodine du Basic 512 au détour d’une conversation, et c’est la certitude d’une mort douloureuse et de finir en pâture pour les moutons.
Pour donner le change, je décide de travailler sur une cracktro pour Atari ST avec un groupe de demosceners chevronnés (Tom et Adam Gilmore), flairant une excellente opportunité pour percer à jour des techniques secrètes. J’entends murmurer les termes de blitter ou d’overscan comme des mantras. Je dois en savoir plus. Pour montrer patte blanche je décide de dessiner un archétype d’anglais moyen flanqué d’un Atari ST (trop gros, passera pas ?). Je travaille tard, emporté par la fougue créative, et alors que j’enfile ma veste, je constate avec effroi que j’ai oublié de retirer mon pin’s fétiche « Thomson, tu me rends micro« . Je l’arrache fébrilement et le glisse au fond de ma poche. Personne ne semble avoir remarqué, ouf. Le drame a été évité de peu.
Le reste de la party se déroule sans encombre et je rentre chez moi riche d’une montagne d’informations que je peux discrètement communiquer au QG. Thomson vaincra !
Plus sérieusement, la Buxton Bytes fut une demoparty rafraîchissante et une expérimentation intéressante, en raison de la petite taille de l’événement (une douzaine de personnes), de l’hébergement tout confort, de l’aspect mono-plate-forme (Atari) et mono-production (cracktros) et de l’absence de compétition (pas de votes et juste un « showcase » en fin de party). J’espère que le format fera des émules. D’ici là, je recommande vivement les productions que je vous laisse découvrir ci-dessous :
Voir les 47 (!) productions sur Demozoo : https://demozoo.org/parties/5230/