Friedrich Merz plaide en faveur de l’abandon de l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves dès 2035. Mais tous les membres du gouvernement allemand ne sont pas du même avis.
Friedrich Merz, l’homme à la tête de l’exécutif allemand, a critiqué l’interdiction prévue en 2035 de la vente de véhicules thermiques, au sein de l’Union européenne. Dans une émission diffusée sur la chaîne NTV mardi 7 octobre, le chancelier allemand s’est prononcé en faveur d’une modification de la réglementation européenne. Un règlement européen adopté en 2022 impose l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves en 2035. Et si une révision de cette loi par Bruxelles est prévue pour 2026, les industriels de l’automobile allemands et européens réclament de longue date un calendrier plus serré. Une demande en partie accordée : initialement prévue pour 2026, la révision pourrait être initiée « le plus tôt possible », dès le mois de décembre prochain, a déclaré la Commission européenne en septembre dernier.
Le Green Deal, qui vise à réduire les émissions de CO2 en Europe, acte le tournant vers l’électrique de l’Union européenne. Mais pour beaucoup, le virage vers des véhicules moins polluants est entravé par des ventes de voitures électriques en berne, la concurrence jugée déloyale des modèles chinois, et désormais les droits de douane imposés par les États-Unis. Dans le pays, de nombreuses entreprises du secteur opèrent des licenciements et adoptent des politiques d’austérité.
Et pour Friedrich Merz, il est temps d’agir : « Je suis clairement d’avis que nous ne devons pas maintenir cette interdiction des moteurs à combustion sous sa forme actuelle, mais que nous devons aborder les discussions des prochaines semaines et des prochains mois avec une ouverture technologique », a déclaré le président de la CDU chez nos confrères.
« Et je ne veux pas que l’Allemagne fasse partie des pays qui maintiennent cette interdiction injustifiée », a-t-il ajouté. Depuis des mois, les principaux industriels de l’automobile allemands comme BMW, Mercedes et Volkswagen militent pour que la date butoir de 2035 soit modifiée. Mais au sein du gouvernement allemand, les membres de la coalition CDU-SPD ne sont pas tous du même avis.
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« La recherche et développement se poursuit dans le monde entier, y compris dans le domaine des moteurs diesel lourds »
Si le chancelier allemand (CDU) penche pour revoir totalement cette interdiction, les sociaux démocrates avec qui il gouverne sont plus mitigés. Le secrétaire général du SPD, Tim Klüssendorf, a déclaré que la décision d’interdire les moteurs à combustion en 2035 n’était pas remise en question. Jeudi, une réunion a lieu avec les acteurs de l’industrie allemande et le chancelier allemand espère trouver, dans les prochaines heures, une position commune avec les membres de sa coalition gouvernementale.
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Pour le chef de l’exécutif allemand, il est nécessaire « d’aborder les discussions des prochaines semaines et des prochains mois avec une véritable ouverture technologique ». Car « la recherche et développement se poursuit dans le monde entier, y compris dans le domaine des moteurs diesel lourds. Je souhaite que l’Allemagne, que notre industrie continue d’y participer. C’est pourquoi cette interdiction est une erreur. Dans quelques années, nous verrons peut-être apparaître des carburants synthétiques qui permettront de continuer à faire fonctionner ces moteurs à combustion de manière écologique », a déclaré le chancelier allemand chez nos confrères. En parallèle, l’Italie et l’Allemagne ont envoyé une lettre à Bruxelles, demandant à Bruxelles, le 6 octobre, « un changement de cap immédiat pour le secteur automobile ».
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