Elon Musk a le droit à son épisode de l’émission La Fabrique du mensonge sur France 5. Le documentaire se concentre sur son acquisition de Twitter, fil de rouge de sa radicalisation progressive et de son intérêt croissant pour la politique et les idées conspirationnistes.
Comment Elon Musk est passé de petit génie de la Tech et milliardaire à gourou politique pouvant peser sur le devenir d’une élection ? C’est ce que se propose de décortiquer un documentaire diffusé sur France 5 ce dimanche que nous avons pu voir en avant première, appartenant à la collection La Fabrique du mensonge, spécialisée dans les mouvements conspirationnistes et la désinformation.
Qu’il peut être difficile de brosser le portrait du bondissant patron de Tesla et ex-bras droit de Donald Trump, tant ce dernier est capable de lancer une nouvelle polémique, si ce n’est plusieurs, par jour. Afin d’y voir plus clair, le film propose un fil rouge : le rapport d’Elon Musk à Twitter.
Derrière le patron, un tweetos comme les autres ?
Si l’on connait tous la fin de l’histoire, le rachat du réseau social en avril 2022 pour le purger de 80 % de ses salariés et le renommer en X, on découvre dans les 1 h et 15 que dure le film le tweetos qu’a pu être Elon Musk. À travers une analyse précise de l’intégralité de son activité numérique sur le réseau social, effectuée par les data analysts de Foresight, on découvre un Musk presque « normal » au détour des années 2010. Le patron tweete alors principalement sur ses activités économiques. Il est d’ailleurs plutôt démocrate comme la plupart des patrons de la Silicon Valley.
La Fabrique du mensonge recoupe ensuite comment au fil des années, tweet après tweet, Elon Musk a basculé dans la sphère politique, toujours plus à droite et plus conservateur, toujours plus conspirationniste aussi. L’un des apports importants du doc réside d’ailleurs dans l’interview de son père, Errol Musk (interrogé avant les accusations d’attouchements à son encontre), qu’on découvre face caméra comme un personnage d’une franchise et d’un racisme décomplexé. De quoi expliquer sans doute en partie la trajectoire de son fils.
La séquence avec l’ancien cofondateur de Tesla : une grimace trahit 1000 mots
Au-delà de sa radicalisation à marche forcée, entamé autour du Covid-19 jugé mauvais pour ses affaires, le milliardaire est aussi décrit comme particulièrement brutal en affaire. Sont interviewés des anciens salariés de Twitter, remerciés bien vite après le rachat, mais aussi le cofondateur de Tesla, Martin Eberhard, qui se mord la joue de ne pas pouvoir dire du mal de son ancien associé à cause d’un accord de non dénigrement.
Si vous connaissez bien le loustic, vous ne découvrirez pas soudainement les secrets les plus enfouis de sa vie dans ce doc. Mais celui-ci a le mérite d’offrir un récit cohérent pour permettre de comprendre comment un personnage si singulier a vu le jour, et surtout son extrême dangerosité dans sa capacité à amplifier l’action de certains mouvements ultras conservateurs en quelques tweets envoyés à ses centaines de millions d’abonnés.
« La Fabrique du mensonge — Elon Musk : la conquête du pouvoir en 80 000 tweets », diffusion le dimanche 12 octobre à 21 h 05 sur France 5, durée 74 min, réalisation Pierre Zéau et Jaouhar Nadi — Production Babel Doc et Together Media, avec la participation de France Télévisions.
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