la Chine renforce ses contrôles aux frontières

la Chine renforce ses contrôles aux frontières



Pékin cherche coûte que coûte à détourner les entreprises chinoises des puces électroniques américaines comme celles de Nvidia, quitte à renforcer les contrôles douaniers aux importations.

Terminé les commandes chez l’Américain Nvidia : après les recommandations écrites, la Chine accentue ses inspections dans les ports. Selon un article du Financial Times du vendredi 10 octobre, Pékin a lancé une vaste campagne de contrôles douaniers dans le pays. L’objectif ? Vérifier que ses préconisations de faire cesser toute importation de semi-conducteurs provenant de la société américaine Nvidia sont bien suivies à la lettre par les entreprises chinoises.

Un mois plus tôt, l’administration chinoise du cyberespace (CAC), l’organisme de surveillance du Web dans le pays, demandait aux entreprises locales de ne plus commander la moindre puce électronique chez Nvidia. Les commandes en cours devaient aussi être arrêtées, une première. Certains experts estimaient alors qu’il s’agissait d’une simple recommandation, et non d’une obligation. Mais selon le quotidien financier, la Chine a lancé une véritable « campagne de répression douanière contre Nvidia », avec des contrôles frontaliers.

Les principaux ports du pays contrôlés

Selon trois sources du média britannique, des douaniers contrôlent désormais les arrivées de semi-conducteurs dans les principaux ports du pays. Avec ces inspections, l’administration chinoise chercherait à s’assurer que les entreprises locales cessent bien de commander les puces de Nvidia destinées spécifiquement au marché chinois.

Les semi-conducteurs visés sont les H20 et RTX Pro 6000D, des puces électroniques conçues spécifiquement pour le marché chinois par Nvidia. L’entreprise américaine avait rendu ces semi-conducteurs moins puissants afin qu’ils tombent en dessous des seuils de performance fixés par Washington, en vertu d’une série de mesures destinées à entraver le développement technologique de la Chine. En avril dernier, Washington était allée jusqu’à interdire la vente de ces puces en Chine, avant de faire machine arrière trois mois plus tard. Mais le répit pour Nvidia avait été de courte durée.

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Pékin avait d’abord demandé aux dirigeants de Nvidia de s’expliquer sur la présence d’éventuels mouchards – des systèmes de localisation et de suivi dans ses puces – avant de recommander aux entreprises locales de ne plus s’approvisionner du tout auprès de l’entreprise américaine.

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Mieux cibler la contrebande de semi-conducteurs

En arrière-plan, l’administration chinoise chercherait aussi à mieux cibler la contrebande de puces haut de gamme. On sait que les entreprises locales passent par différentes combines pour contourner les sanctions américaines, et continuer à s’approvisionner en semi-conducteurs avancés de Nvidia – notamment via des filiales, des locations ou du marché noir.

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Un rapport d’une commission du Congrès américain publié mardi 7 octobre reconnaissait que Pékin s’était engouffrée dans les nombreuses failles des restrictions aux exportations, pour acheter, l’année dernière, pour près de 38 milliards de dollars d’équipements de fabrication de puces de pointe. « Le parti communiste chinois semble stocker des équipements de lithographie dont le niveau de sophistication est juste en dessous de celui auquel s’appliquent les restrictions actuelles », écrivaient ses auteurs.

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Et selon le quotidien économique, près d’un milliard de dollars de puces haut de gamme seraient arrivées dans le pays illégalement entre mai et juillet 2025. Si, jusqu’à présent, les douanes fermaient les yeux tant que les droits de douane étaient payés, la donne a changé. Et les inspecteurs s’assurent désormais que la recommandation du gouvernement chinois est bien respectée.

La Chine veut tripler sa production de puces avancées d’ici 2026

Depuis des années, la Chine cherche à développer sa propre chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs, ces composants indispensables à l’IA et aux smartphones, en réponse aux sanctions américaines. Depuis octobre 2022, l’administration américaine a adopté une série de mesures pour tenter de couper la Chine de puces électroniques, en utilisant notamment l’arme juridique des contrôles aux exportations.

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Selon un article du Financial Times de septembre dernier, Pékin veut tripler sa production de semi-conducteurs avancés en 2026, avec l’objectif de remplacer le vide laissé par Nvidia, pris en étau dans une guerre commerciale qui le contraint à délaisser la Chine.

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