le plus sexy des aspirateurs-robots fait presque un sans faute

Le plus atypique des aspirateurs robots fait un retour très remarqué. Le Roborock Qrevo Curv 2 Pro est le digne successeur du Curv premier du nom, un modèle qui avait marqué les esprits par le design singulier de sa station d’accueil. Tout en rondeur et en subtilité, celle-ci tranche avec les contours rectangulaires et souvent très massifs des autres modèles à plus de 1 000 euros.

À peine un an après la sortie du premier Curv, Roborock lance donc (déjà) son successeur. Est-ce pour autant un renouvellement à peu de frais ? À bien y regarder, la fiche technique dit plutôt l’inverse. Si le Curv premier du nom a été lancé pour tester le marché, la nouvelle mouture, le Curv 2 Pro a tout d’une version plus complète et plus aboutie. Le Curv 2 Pro est doté d’une plus grande puissance d’aspiration, il lave ses serpillères à 100 °C et, surtout, il embarque un LiDAR rétractable pour se faufiler partout sans compromettre sa qualité de navigation. S’il fallait résumer la philosophie de cette nouvelle version, on pourrait l’expliquer par l’intégration des fonctionnalités d’un excellent Saros 10 et 10R, parmi les aspirateurs-robots les plus réussis de l’année, dans une version renouvelée du Curv.

Sans être un modèle haut de gamme assumé (les modèles les plus chers se retrouvent généralement autour de 1 500 euros), le nouveau Curv navigue dans les mêmes eaux que les modèles Premium… avec une petite touche esthétique en plus. Est-ce assez pour mettre tout le monde d’accord ?

Un design pas comme les autres

Si la gamme Curv est reconnaissable dès le premier coup d’œil, c’est à son design qu’elle le doit. Contrairement à ces dernières productions, Roborock n’a pas souhaité travailler plus que ça sa station d’accueil. Elle ressemble peu ou prou à la première version. Pas de partie chromée, pas de panneau d’une autre couleur pour « habiller » l’ensemble, on reste sur un blanc nacré qui donne à cette capsule arrondie une certaine touche de simplicité. Même s’il est facile à repérer par son design et sa taille, le Qrevo Curv 2 Pro reste l’un des modèles les plus compacts et les plus discrets que nous avons testés cette année. Lorsqu’on ne souhaite pas consacrer une partie de la déco de son salon à son aspirateur, ce genre de détail, ça compte.

L’autre avantage côté esthétique, c’est que le Curv 2 Pro ne dispose que d’un accès unique pour accéder à ses réservoirs et au sac à poussière. Idem pour l’entretien : il se résume à deux zones, comme nous le verrons un peu plus tard.

Laissons la station d’accueil de côté pour nous intéresser au robot. Là encore le Curv 2 Pro a des atouts à revendre. La finesse d’une part. Avec 7,98 cm d’épaisseur lorsque son dôme LiDAR est rétracté, il peut passer sous la majorité des meubles et ainsi aller nettoyer des zones peu accessibles. Le disque d’environ 35 cm de diamètre est lui parfaitement taillé pour passer entre les pieds des chaises et s’infiltrer dans la plupart des recoins d’une maison. Sur ce point, Roborock semble avoir trouvé le compromis idéal.

Sous le robot, on retrouve deux serpillères rotatives, dont l’une peut légèrement se décrocher pour aller toucher les recoins. Idem pour la brosse latérale qui dispose maintenant d’un plus grand rayon d’action. Au centre, les rouleaux « DuoDivide » déjà aperçus sur le Saros 10 que nous avons testé, sont toujours aussi efficaces pour ramasser tous les détritus et, surtout, éviter l’enchevêtrement des cheveux et autres poils d’animaux.

Performances : au niveau d’un aspirateur haut de gamme

Le design, c’est bien, les performances, c’est mieux. Sur ce point aussi le Curv 2 Pro a parfaitement répondu à nos attentes. Au cours de notre test pendant lequel l’aspirateur robot aura été sollicité un total de 17 h (pour 856 m2 nettoyés), nous avons très majoritairement utilisé « SmartPlan », le mode de fonctionnement intelligent de la marque chinoise. Sa promesse ? Un réglage automatique de la puissance d’aspiration et de frottement des serpillères en fonction du degré de saleté détecté sur les sols. Non seulement ce mode a fait ses preuves, mais nous avons pu constater les changements de cadence du Curv 2 Pro à mesure que nous augmentions la difficulté des tâches qu’il avait à affronter sur son parcours.

Il faut dire que dans le combat qui l’oppose à la saleté, le dernier-né de Roborock est plutôt bien armé. Cela commence avec une puissance d’aspiration parmi les plus élevées du marché : 25 000 Pa. Elle est couplée à deux serpillères rotatives qui peuvent exercer une pression jusqu’à 12 N et qui peuvent également opérer plusieurs passages sur une même zone afin d’éliminer une tâche tenace. Sur ce point, le Curv 2 Pro bénéficie d’un point fort et d’une faiblesse. Le premier, c’est sa capacité à faire chauffer les serpillères à 100 °C avant chaque session. Pratique en début de lavage, mais il n’est pas certain qu’après plusieurs minutes de travail, la température ne redescende pas à vitesse grand V. Ce qui nous amène directement à son point faible : il ne dispose pas d’un réservoir dédié au détergent. Certes, le propriétaire pourra toujours mélanger un produit compatible dans le réservoir d’eau propre, mais combien d’acheteurs du Curv 2 Pro savent qu’ils peuvent le faire ? Combien prendront le risque ?

C’est pourtant ce que nous vous incitons à faire, à condition bien entendu d’utiliser un produit adéquat. Le lavage s’en trouve largement amélioré et c’est ce qui permet au Curv 2 Pro d’afficher d’excellents résultats en matière de performance. Car c’est là l’essentiel. Que ce soit sur l’aspiration comme sur le nettoyage des sols, le petit dernier de Roborock s’est montré très performant et surtout capable de s’adapter immédiatement au type de tâches qui se présentait à lui.

En revanche, nous avons été étonnés du nombre de fois où l’aspirateur-robot estime qu’il est nécessaire de revenir à sa station d’accueil pour nettoyer ses serpillères. Cela dépend du niveau de saleté que nous lui demandons d’affronter bien sûr, mais ça implique également que la durée d’un nettoyage complet d’un étage peut varier considérablement en fonction du volume de travail que le Curv 2 Pro doit réaliser. C’est un élément à prendre en compte si vous ne programmez pas l’aspirateur sur vos temps d’absence, par exemple.

LiDAR + caméras : la bonne recette pour la navigation ?

Pour se repérer dans l’espace, éviter les obstacles et trouver son chemin, le Qrevo Curv 2 Pro s’appuie sur un système de navigation très solide. Il combine la présence d’un LiDAR rétractable et celle d’une caméra. Ces deux éléments majeurs sont assistés de capteurs de proximité (pour la hauteur et pour la profondeur). Cette simple combinaison est un atout majeur pour la navigation classique. Sur ce point, mention spéciale à la gestion du LiDAR côté Roborock. En effet, même lorsque celui-ci doit se cacher, pour passer sous un meuble par exemple, une petite trappe latérale lui permet de continuer à fonctionner, même avec une visibilité limitée.

Mais là où le Curv 2 Pro s’est avéré particulièrement efficace, c’est sur sa capacité à détecter et à éviter les obstacles, y compris les plus pernicieux. Ainsi, les petits jouets, les câbles USB-C et autres billes, par exemple, ont tous été repérés, photographiés et signalés via l’application.

Enfin, comme les modèles haut de gamme de la marque, le dernier Curv dispose du système AdaptiLift qui lui permet de franchir de petits obstacles jusqu’à 4 cm de hauteur. Un atout très situationnel, mais qui s’est avéré utile dans notre cas.

De manière générale, les progrès réalisés sur le Curv 2 Pro en matière de navigation sont notables. Le dernier-né de Roborock dispose sur ce point d’atouts dignes d’un modèle haut de gamme.

L’application la plus complète du marché

Nous serons brefs sur l’application Roborock dans la mesure où elle fait l’objet d’une attention permanente lors de nos tests d’aspirateurs-robots de la marque. Nous vous invitons vivement à relire nos tests du Roborock Saros 10 ou du Saros Z70 si vous souhaitez vous faire une idée plus précise de son interface ou de ses fonctionnalités.

Pour autant, il est possible d’affirmer qu’en l’état Roborock dispose sans doute de l’une des meilleures applications du marché. Complète, simple à utiliser et relativement intuitive, elle donne à l’utilisateur les clés du produit. Si vous n’avez pas peur de prendre quelques minutes pour personnaliser les performances de votre aspirateur robot, sachez que vous pouvez régler un nombre important de paramètres de nettoyage (humidification des serpillères, puissance d’aspiration, ordre de nettoyage des pièces) et qu’il vous sera aussi possible de modeler les zones à nettoyer précisément, pièce par pièce.

À l’inverse, l’option SmartPlan laisse le robot prendre la main sur son destin, retire un peu de charge mentale à son propriétaire et… pour l’avoir également testé s’avère tout à fait performante.

Entretien : rien que le minimum

Comme sur les modèles haut de gamme de Roborock, la station d’accueil de l’aspirateur-robot est l’élément central de l’entretien du produit. C’est elle qui s’occupe de la tâche la plus pénible : le lavage et le séchage des serpillères. Avant chaque session de travail, le robot nettoie ses serpillères dans une eau à 100°C. En fonction de la surface à nettoyer, un lavage intermédiaire peut avoir lieu en cours d’opération. Enfin, lorsque la tâche est terminée, la station passe en mode séchage en utilisant de l’air chaud à 55 °C. Cela évite les mauvaises odeurs et le développement des bactéries. Il est également possible de faire sécher le bac à poussière pour empêcher l’humidité de s’y développer, mais cet entretien peut être fait de manière plus aléatoire.

Finalement, l’entretien du Qrevo Curv 2 Pro se limite au remplissage et à la vidange de ses réservoirs d’eau propre et d’eau sale. Compte tenu de la taille plutôt compacte de la station, ces derniers ne sont pas les plus imposants du marché (4 L pour l’eau propre et 3,5 L pour les eaux usées) et doivent être changés un peu plus régulièrement qu’avec un modèle plus imposant. En revanche, comme tout est regroupé au même endroit (le sac à poussière se trouve juste derrière), l’entretien est vraiment facilité.

En matière d’entretien, le nouveau Curv est donc un modèle du genre, l’un de ceux qui demandent le moins que l’on mette la main à la patte. Néanmoins, bien que tout soit prévu dans la station d’accueil, on ne saurait que trop vous recommander de retirer certains éléments comme les bacs et la planche de lavage des serpillères de temps en temps pour les laver à la main et avec du savon.

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