le Japon tape du poing sur la table contre Sora, le générateur de vidéos IA d’OpenAI

le Japon tape du poing sur la table contre Sora, le générateur de vidéos IA d'OpenAI



Le Japon a déposé une demande officielle auprès de l’entreprise américaine OpenAI, pour que Sora, son service qui génère des vidéos par IA, cesse de piller les mangas et d’autres œuvres protégées par le droit d’auteur. Certains dénoncent aussi un deux poids deux mesures : OpenAI accepterait de faire respecter la propriété intellectuelle provenant des États-Unis, mais pas du Japon.

Après Hollywood, c’est le gouvernement japonais qui s’en prend directement à Sora 2, l’outil d’OpenAI qui génère des vidéos via l’intelligence artificielle. Des utilisateurs reproduisent des animés ressemblant fortement aux univers du studio Ghibli, à Hayao Miyazaki, et à d’autres œuvres protégées par le droit d’auteur au Japon. Or, la société américaine n’a jamais passé le moindre accord avec les ayants droit japonais.

Si en mars dernier, mois du lancement du service d’OpenAI, Tokyo n’avait pas réagi, le pays a finalement décidé de taper du poing sur la table. Dix jours après le lancement de la deuxième version de Sora fin septembre, le Japon a fait une demande officielle auprès de l’entreprise américaine pour qu’elle cesse ses violations de droit d’auteur.

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Vendredi 10 octobre, lors d’une conférence de presse dont le média japonais IT Media s’est fait l’écho, Minoru Kiuchi, le ministre japonais chargé de la sécurité économique et de la propriété intellectuelle, a accusé OpenAI, son développeur, de violer les droits d’auteur.

« Le Japon est fier devant le monde entier de ses mangas et des animés », décrits comme « des trésors irremplaçables ». « Nous avons demandé à OpenAI de ne commettre aucune action susceptible de constituer une violation du droit d’auteur », a-t-il déclaré.

« L’IA est en train de dévorer la culture japonaise »

Depuis le lancement de Sora 2 fin septembre, les détenteurs des droits d’auteur et de propriété intellectuelle ont unanimement fustigé la violation de leurs droits, à l’image de Nintendo. Le géant japonais du jeu vidéo a constaté que des utilisateurs s’étaient emparés de personnages clés comme Pikachu ou Mario, pour les déployer dans des scénarios improbables. Nintendo est loin d’être le seul concerné : One Piece, Dragon Ball Z, Pokemon font aussi partie des univers très utilisés sur Sora 2. C’est bien simple : pour Akihisa Shiozaki, un député japonais qui s’exprimait sur son compte X le 7 octobre dernier, « l’IA est en train de dévorer la culture japonaise ».

Et si OpenAI a, dans un premier temps, expliqué que les ayants droit devaient refuser que leurs personnages et univers soient générés par Sora, l’entreprise a finalement fait machine arrière, contrainte et forcée par la bronca des détenteurs de droit. L’homme à la tête de l’entreprise, Sam Altman, a promis de donner plus de contrôle aux ayants-droit sur l’utilisation de leurs contenus. Au lieu de partir du principe que les entreprises ont donné leur accord, à moins d’avoir initié leur « opt out », ces dernières pourraient, via une sorte « d’opt in », autoriser l’exploitation de leurs propriétés intellectuelles dans Sora. Mais pour le Japon, les mesures prises ne sont toujours pas suffisantes.

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Dans ce dossier, certains dénoncent d’ailleurs un deux poids deux mesures. D’un côté, OpenAI, la société américaine à l’origine de ChatGPT, accepterait de faire respecter la propriété intellectuelle provenant des États-Unis. Si l’utilisateur ne devrait trouver aucun Mickey ou Superman, ce n’est pas forcément le cas des personnages japonais, explique par exemple le parlementaire japonais Akihisa Shiozaki, sur son compte X. Pour ce dernier, la différence dans la manière dont Sora traite la propriété intellectuelle américaine par rapport à la propriété intellectuelle japonaise constitue « un problème grave au regard du droit d’auteur ».

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