une recette ajustée mais qui ne perd pas… le nord

Design : du plastique de qualité, mais deux défauts difficiles à pardonner

Pesant 211 g pour 8,1 mm, le OnePlus 5 n’est ni le plus fin ni le plus léger de sa catégorie, sans pour autant gêner lors de sa manipulation. Tout de plastique vêtu cette fois, pour un design plus sobre que le modèle précédent, le smartphone est doux sous les doigts, notamment grâce à son dos lisse aux reflets brillants qui n’attire pas les traces de doigts. L’imitation aluminium sur les côtés est également réussie, de même que le rendu de l’îlot des capteurs photo, qui rappelle un peu l’organisation verticale de celle des appareils Samsung. Dommage de ne pas avoir de vrais matériaux nobles pour ce prix, mais l’illusion est excellente.

Si les finitions sont agréables à l’œil, on regrettera que le OnePlus 5 ne soit en revanche que certifié IP65. Bien des smartphones, parfois bien moins onéreux, sont mieux protégés contre l’eau et surtout l’immersion, ici dangereuse pour le terminal. Il est toutefois protégé par les éclaboussures. Le capteur d’empreinte digitale se trouve sous l’écran.

Très classique dans son organisation (boutons volume et alimentation à droite et tranche inférieure qui regroupe port USB-C, grille de haut-parleur et tiroir SIM sans microSD), le smartphone se démarque de la concurrence avec un bouton supplémentaire sur sa tranche gauche. Plus à propos des possibilités offertes par ce Plus Key, qui remplace l’Alert Slider, dans la partie logicielle de ce test. On relèvera cependant que celui-ci est trop haut pour être simplement utilisé avec la main qui tient le smartphone, à moins d’être gaucher et agile du pouce. Dommage.

Écran : une dalle qui fait forte impression

Le OnePlus 5 est un beau bébé, notamment à cause de sa grande dalle de 6,83 pouces (2800 × 1272 pixels). Comble du luxe pour les amateurs de grands et beaux écrans, ses bordures sont extrêmement fines, proposant ainsi un solide ratio de 90,1 %. Capable de monter jusqu’à une fréquence de 144 Hz quand beaucoup s’arrêtent à 120 Hz, cette dalle peut grimper jusqu’à 1207 cd/m². Cette luminosité maximum très correcte pour cette gamme de prix permet en tout cas une bonne lecture même avec un soleil frontal.

Côté couleurs enfin, le OnePlus Nord 5 est un bon élève et propose plusieurs profils convaincants en fonction du contenu affiché. Il lui manque peut-être simplement un profil de couleurs réellement polyvalent pour profiter de tous les types de contenus sans se prendre la tête. Le plus souple, à savoir le profil vif, affiche des Delta E2000 de 3,4 en sRGB et de 1,12 en P3. La calibration est donc bonne dans ce profil à privilégier, puisque nous sommes sous ou proches de la valeur cible de 3.

Performances : un smartphone véloce qui garde la tête froide

Équipé d’un SoC Snapdragon 8 s Gen 3, le OnePlus Nord 5 est un modèle de fluidité au quotidien lorsqu’il est question de naviguer sur Android et entre les applications. Rien à redire à ce niveau-là, les performances sont bien celles d’un terminal à 500 euros et supérieures à celles du OnePlus Nord 4. Mais c’est surtout le GPU qui fait un vrai bond en avant.

Pour le jeu vidéo, si des smartphones spécialisés gaming ou dotés d’un SoC vraiment haut de gamme font un peu mieux pour les titres les plus gourmands, jouer à Genshin Impact avec les graphismes poussés au quasi-maximum permet d’atteindre sans trop forcer les 60 FPS. Pour atteindre les 144 FPS sur des jeux qui le permettent, il faudra faire quelques sacrifices côté graphismes, mais là encore la puissance proposée est largement convaincante et suffisante pour la plupart des joueurs. Autre très bonne nouvelle, la chauffe de ce smartphone est très contenue même après une longue session.

Audio : un rendu assez correct

Là où beaucoup de constructeurs proposent des haut-parleurs stéréo d’appoint qui font le strict minimum, OnePlus a fait un petit effort pour son OnePlus Nord 5. Si les musiques les plus énervées saturent un peu à volume très élevé, le rendu demeure très correct et la solution se permet même d’ajouter quelques basses.

Autonomie : convainquant sans renverser

Pour son OnePlus Nord 5, OnePlus fait, sur le papier, très légèrement moins bien que pour le OnePlus Nord 4, avec une batterie de 5200 mAh (contre 5500) et 80W (contre 100) pour la charge rapide. Heureusement, l’optimisation est excellente, permettant lors de notre test maison de passer la barre des 21 h d’autonomie.

Dans la pratique, cela permet de largement tenir la journée, voire un bon bout de la suivante, en cas d’une utilisation classique du smartphone. Les joueurs invétérés devront certes passer un peu plus par la case recharge, mais la proposition se situe ici dans la moyenne haute. Pour regarder un épisode de série sur Netflix en WiFi, comptez un classique 4 % d’autonomie.

Même constat concernant la recharge rapide : ni la plus rapide ni la plus lente du secteur. Il faut compter 1 h 7 pour passer de 0 à 100 %, tandis que 10 minutes ne permettent de récupérer « que » 18 %. Les plus pressés peuvent trouver mieux ailleurs, mais OnePlus n’a pas trop à rougir non plus.

Photo : un capteur principal qui fait du zèle

Comme de très nombreux concurrents, OnePlus a opté pour un capteur Sony de 50 Mpx (f/1.8) avec OIS comme solution principale. Il est accompagné d’un modeste capteur ultra grand-angle de 8 Mpx (f/2.2). Pas de téléobjectif à signaler, ce qui n’est pas rare pour un produit autour des 500 euros, mais cela aurait été appréciable malgré tout. Son zoom numérique permet d’atteindre tout de même les x20, mais pas sans perte. En façade enfin, OnePlus a choisi un généreux capteur Samsung de 50 Mpx (f/2.0) pour les selfies.

De jour, le capteur principal est excellent. Détails et couleurs justes (peut-être un peu chatoyantes dans certains cas) sont au rendez-vous, de même qu’une bonne gestion des contrastes. Le smartphone en fait peut-être un peu trop au niveau de la luminosité pour sublimer les clichés, mais le résultat est là. On relèvera cependant quelques aberrations chromatiques çà et là, tandis que le mode portrait est performant. Concernant le zoom, en l’absence de vrai téléobjectif, on préféra ne pas trop monter dans les multiplicateurs pour conserver un résultat potable. Dans de très bonnes conditions de luminosité, il est possible d’obtenir des clichés zoomés convaincants et toujours assez fidèles, mais pas au-dessus de x10.

On peut quasiment faire les mêmes reproches et souligner les mêmes qualités concernant l’ultra grand-angle, qui se débrouille correctement malgré son nombre de Mpx faible. Mais comme bien des concurrents, le résultat est seulement convenable au centre de l’image. Sur les bords, le piqué et le rendu des textures sont beaucoup moins bons, comme pour les feuillages ci-dessous.

De nuit, le résultat est un peu plus mitigé. Concernant l’ultra grand-angle tout d’abord, la perte de netteté, quand ce n’est pas du flou qui s’invite à la fête, est flagrante. Même chose dès que l’on zoome au-delà de x4 avec le grand angle.

La perte de qualité globale, bien que présente, est moins flagrante avec ce dernier cependant, qui fait un effort très clair pour capter un maximum de lumière et rendre un cliché majoritairement propre, quitte à jouer un peu avec la réalité côté éclairage. La photo des Lego ci-dessous, par exemple, donne l’impression d’avoir été prise de jour, alors qu’un simple filet de lumière passait par la fenêtre dans une pièce très sombre. Attention également aux éventuels lensflares, mais globalement la solution propose des photos très exploitables de nuit.

Du côté des selfies, le capteur de 50 Mpx proposé délivre des portraits très précis et détaillés, avec ou sans mode portrait, par ailleurs très compétent pour ajouter du flou sans dénaturer le sujet, qu’on l’utilise avec le capteur frontal ou dorsal.

Côté vidéo enfin, le OnePlus Nord 5 est capable de filmer jusqu’en 4k à 60 images par seconde, quand beaucoup se limitent à 30.

Logiciel : une surcouche et un suivi de qualité

OxygenOS fait partie des meilleurs élèves quand il est question de surcouche Android. En version 15 pour proposer la même numérotation d’Android, on pourra principalement lui reprocher quelques bloatwares, comme le fait de toute façon la majorité de la concurrence. L’organisation et le rendu visuel de l’interface nous plaisent spécialement, tandis que les options pour personnaliser son smartphone sont nombreuses. La barre latérale intelligente est également un vrai plus pour qui aime avoir toujours plus de raccourcis sous la main.

Une option permet également de changer l’assignation du fameux bouton Plus Key évoqué en début de test, qui par défaut ouvre l’Espace mental. Derrière ce nom se cache ce que propose déjà Nothing avec son Essential Space : un endroit qui regroupe, range et analyse des “souvenirs” de l’utilisateur, comme des captures d’écran. L’intérêt de la chose nous a semblé très limité, tandis que sur le papier la fonctionnalité permet également de résumer par IA du texte, mais pas en français. Pas forcément très utile donc, cette fonctionnalité sera mieux remplacée par un autre raccourci (ne pas déranger, lampe torche, appareil photo…). Concernant l’intelligence artificielle d’ailleurs, outre Gemini on en trouve surtout du côté de la photo avec de classiques outils pour améliorer et modifier ses clichés.

Enfin, bon point pour le suivi logiciel promis, puisqu’il est plutôt solide et suit la tendance de ces derniers mois : 4 ans de mises à jour d’Android et 6 ans de patchs de sécurité.