un marathonien au diesel à 1 400 euros

un marathonien au diesel à 1 400 euros


Le NCM T3s, dernier VTC électrique de la marque allemande, promet de démocratiser la mobilité douce avec un tarif agressif de 1 399 euros et une fiche technique relativement alléchante. Sur le papier, sa batterie de 576 Wh lui confère une endurance de marathonien. Mais à ce prix, faut-il s’attendre à des compromis ? La réponse est pleine de nuances.

Si le nom de NCM ne vous est pas aussi familier que celui des géants du cycle, il y a de fortes chances que vous en ayez déjà croisé un sans le savoir. Distribuée par le groupe allemand Leon Cycle, la marque s’est taillé une bonne réputation en Europe depuis 2014 en appliquant une recette simple mais redoutable : proposer des vélos à assistance électrique (VAE) performants, bien équipés et surtout, très accessibles.

Le NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Chez 01net.com, nous avions déjà été agréablement surpris par cette approche lors de notre test du NCM C5, un vélo urbain qui nous avait séduits par son excellent rapport qualité-prix. C’est donc avec un certain enthousiasme que nous avons accueilli le T3s, son nouveau modèle bien plus polyvalent. Affiché à 1 399 euros, il vient chasser sur les terres de concurrents très installés, comme le Decathlon Elops LD 500 E ou le Nakamura E-Crossover A. Avec sa batterie généreuse et son équipement complet, le T3s a-t-il les armes pour s’imposer comme la nouvelle référence des VAE abordables ? Notre avis après plusieurs jours de tests.

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Le NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Un design fonctionnel, des finitions qui trahissent son prix

Au premier regard, le NCM T3s ne cherche pas à remporter un concours d’élégance. Son design est avant tout fonctionnel, pragmatique. Le cadre bas en aluminium, disponible en 26 ou 28 pouces, assure une excellente accessibilité, le rendant facile à enjamber pour tous les gabarits. C’est un point très appréciable au quotidien, notamment lors des arrêts fréquents en milieu urbain.

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Le NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Cependant, en s’approchant, on décèle rapidement où des économies ont été réalisées. Les soudures au niveau du tube de direction et du pédalier sont assez proéminentes, manquant de la finesse que l’on trouve sur des modèles plus onéreux. De même, l’intégration de la câblerie est pour le moins… rustique. Les gaines des freins, du dérailleur et des commandes électriques courent le long du cadre et du guidon, créant un enchevêtrement qui nuit à l’esthétique générale et pourrait s’avérer fastidieux à nettoyer. Le poids est un autre facteur à prendre en compte. Avec 27 kg sur la balance, le T3s est un poids lourd. Une masse qui se fait sentir lors des manipulations à l’arrêt, pour le monter dans un appartement ou le placer sur un porte-vélo. 

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Si vous aimez les câbles, le NCM T3s en a à revendre. © JSZ — 01net.com

Malgré ces quelques concessions sur la finition, l’équipement de série est étonnamment complet et qualitatif pour cette gamme de prix. Le confort est assuré par une selle Selle Royal, qui s’est avérée très agréable même sur de longs trajets, et des poignées ergonomiques façon cuir qui offrent une bonne prise en main. La sécurité n’est pas en reste avec un éclairage avant et arrière directement alimenté par la batterie, une béquille stable — bien que placée au niveau du pédalier —, des garde-boue efficaces et un solide porte-bagages. Le T3s est livré prêt à rouler, sans qu’il soit nécessaire de rajouter des accessoires essentiels.

Sur la route : un moteur à la traîne, un confort appréciable

C’est ici que le bât blesse et que le NCM T3s révèle son plus grand compromis. Le moteur Das-Kit X15 développant un couple de 55 Nm et logé dans le moyeu de la roue arrière, souffre d’un défaut majeur pour un usage dynamique : il est piloté par un simple capteur de pédalage (ou capteur de rotation) et non par un capteur de couple. Le moteur ne détecte donc pas la force que vous appliquez sur les pédales, mais uniquement le fait qu’elles tournent. La conséquence est un temps de latence très frustrant entre le moment où vous commencez à pédaler et celui où l’assistance se déclenche. Nous avons mesuré ce délai à au moins un tour et demi de pédalier. À l’arrêt à un feu rouge ou au pied d’une côte, ce laps de temps paraît une éternité et demande un effort initial conséquent pour lancer les 27 kg du vélo.

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Le moteur Das-Kit du NCM T3s est long à la détente. © JSZ — 01net.com

Cette caractéristique a un impact direct sur la conduite. Les six niveaux d’assistance, réglables via une console LCD simple mais lisible, ne modulent pas vraiment la puissance délivrée, mais plutôt la vitesse maximale à laquelle le moteur vous aide (niveau 1 jusqu’à 10 km/h, niveau 6 jusqu’à 25 km/h, etc.). En pratique, pour obtenir un coup de pouce significatif et ne pas sentir le moteur s’essouffler, on se retrouve presque constamment sur le niveau le plus élevé.

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La console du NCM T3s est grande et lisible. © JSZ — 01net.com

Ce comportement moteur oblige à anticiper en permanence. Il est impératif de jouer avec le dérailleur Shimano Altus à 7 vitesses et de rétrograder sur le plus petit rapport avant chaque arrêt. Oubliez de le faire, et le redémarrage se transformera en une véritable épreuve de force. La transmission en elle-même est basique mais fonctionnelle, bien qu’elle manque un peu de fluidité et d’amplitude pour les côtes les plus raides.

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La transmission du NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Le freinage, confié à des freins à disque mécaniques Tektro, est un autre point de vigilance. S’ils sont suffisants pour un usage modéré, ils manquent de progressivité et de mordant pour stopper sereinement une telle masse lancée à 25 km/h. On est loin de la puissance et de la fiabilité de freins hydrauliques, même d’entrée de gamme.

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Les freins à disque du NCM T3s sont mécaniques. © JSZ — 01net.com

Heureusement, tout n’est pas à jeter dans le comportement du T3s. Le cadre rigide offre une bonne stabilité et le vélo se montre sécurisant. Surtout, la fourche suspendue Suntour NEX, avec ses 63 mm de débattement, fait un excellent travail pour filtrer les imperfections de la chaussée. Pavés, nids-de-poule et autres aspérités sont absorbés avec une efficacité surprenante, garantissant un très bon niveau de confort sur la majorité des routes urbaines et des chemins de campagne.

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La fourche du NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Autonomie : la performance qui sauve la mise

Si le moteur nous a laissés sur notre faim, l’autonomie du NCM T3s nous a littéralement bluffés. C’est le point fort incontestable de ce vélo, celui qui pourrait faire pencher la balance en sa faveur malgré ses défauts. La batterie amovible, d’une capacité très généreuse de 576 Wh, tient toutes ses promesses.

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La batterie du NCM T3s. © JSZ — 01net.com

Sur notre parcours de test habituel dans l’Est parisien et francilien, réputé pour ses nombreuses côtes, le NCM T3s a accompli 71 kilomètres en assistance maximale. C’est une performance absolument excellente pour un VAE à ce prix, qui le place au niveau de modèles coûtant souvent le double.

Le constructeur annonce une autonomie pouvant aller jusqu’à 100 km. Au vu de nos résultats sur un terrain difficile et en utilisant majoritairement le niveau d’assistance le plus élevé, cette estimation semble tout à fait réaliste pour un cycliste plus léger sur un parcours plat. Cette endurance record fait du T3s un excellent candidat pour le vélotaf sur de longues distances ou pour de longues randonnées le week-end, sans l’angoisse de la panne. La batterie de 3,5 kg se retire facilement avec une clé pour être rechargée à domicile.

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