Depuis le lancement de l’invasion russe en Ukraine, le Kremlin cherche à semer la zizanie et à déstabiliser la coalition de soutien au pays agressé. Le dernier exemple en date accuse Paris de vouloir envoyer des soldats français pour soutenir les troupes ukrainiennes, ce qui serait effectivement un tournant dans la guerre. Le mensonge, débunké par l’armée française, a été repris par la très active sphère conspirationniste française.
La Russie a diffusé une infox ce 28 octobre selon laquelle l’état-major des forces armées françaises préparait le déploiement de 2 000 soldats français en Ukraine. Selon le service de renseignement extérieur de la Russie (SVR), le contingent français serait même déjà présent en Pologne ; il compterait dans ses rangs des forces de la Légion étrangère.
Les réseaux pro-russes en pleine action
Cette bombe — ce serait la première fois que l’armée française envoie des soldats se battre aux côtés des troupes ukrainiennes — n’est qu’un pétard mouillé dans la grande guerre informationnelle que mène la Russie contre les pays qui soutiennent l’Ukraine. Un cas de désinformation typique qui a été repris dans des boucles Telegram, puis sur les réseaux sociaux X (anciennement Twitter) et Facebook. Les propagateurs de l’infox sont les sphères pro-russes et les milieux conspirationnistes francophones et anglophones.
La désinformation a également été reprise auprès des habituels relais du Kremlin : Russia Today, Sputnik Afrique, etc. Le ministère des Armées dément bien évidemment la soi-disant information du SVR et donne des précisions. D’abord, on observe effectivement de nombreux mouvements logistiques militaires dans le cadre d’un exercice de l’OTAN. La France a acheminé du matériel et des troupes à travers l’Europe, notamment en Roumanie.
Sur le terrain diplomatique et militaire, la France soutient l’Ukraine sans y déployer de troupes. L’appui français se concentre sur deux axes : le renforcement de l’équipement de l’armée ukrainienne, et la formation de soldats ukrainiens dans le cadre de la mission européenne EUMAM.
Ces entraînements ont lieu en France et en Pologne, où les instructeurs français contribuent à la montée en compétence des unités ukrainiennes. Paris participe aussi à l’effort européen de soutien financier et humanitaire, avec plus de 3 milliards d’euros d’aide cumulée depuis 2022, sans compter les contributions indirectes via l’Union européenne et l’OTAN.
La fausse information s’appuie aussi sur une déclaration du chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, qui la semaine dernière déclarait que l’armée française devait se tenir « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie. On lui prête en effet des vélléités de conflit direct avec l’OTAN avant 2029…
Mais en attendant, le ministère rappelle que « se préparer à d’éventuelles attaques permet avant tout d’assurer la protection du pays et de contribuer à la sécurité collective européenne ». Et recommande de garder la tête froide face aux discours de la Russie qui participent de sa stratégie d’influence pour renverser les rôles entre agresseur et défenseur.
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Source :
Ministère des Armées