Apple a-t-il encore quelque chose à prouver avec ses MacBook Pro ? Avec la nouvelle puce M5, le modèle 14 pouces semble vouloir le démontrer une fois de plus. Même design, mêmes lignes, mais une puissance CPU, GPU et surtout IA en nette hausse et un SSD plus rapide que jamais. À ce niveau d’excellence, la question n’est plus de savoir s’il est performant, mais si le MacBook Pro peut encore surprendre.
Dernière itération avant un changement de design en 2026 avec l’arrivée d’un écran OLED tactile ? En attendant, Apple inaugure sa nouvelle puce M5 avec ce seul modèle : le MacBook Pro 14 pouces. Un choix qui peut surprendre, mais qui résume bien la philosophie de Cupertino : perfectionner une machine déjà exemplaire plutôt que la réinventer. Derrière un design inchangé se cachent des gains notables en performances CPU, GPU et IA. Un ordinateur qui selon notre avis ne bouleverse rien, mais affine tout.
Un design inchangé, toujours exemplaire
Apple ne touche pas à la formule. Le châssis monobloc en aluminium conserve sa rigidité exceptionnelle et ses bords inférieurs légèrement arrondis, qui confèrent au MacBook Pro M5 une prise en main douce et rassurante. L’ouverture de l’écran se fait toujours d’un seul doigt, avec la même fluidité habituelle des machines à la pomme. Le coloris noir sidéral, auparavant réservé aux déclinaisons Pro et Max, débarque sur la version de base, ajoutant une touche encore plus sobre à l’ensemble (il est également disponible en version argent).
À l’intérieur, on retrouve un clavier rétroéclairé à la frappe précise et silencieuse. Les touches offrent une course courte, mais un point d’activation net, idéal pour la saisie intensive. Le pavé tactile Force Touch reste sans équivalent : large, d’une précision chirurgicale et d’un confort d’usage qui fait toujours référence. Rien ne fléchit, rien ne craque — la qualité d’assemblage reste évidemment l’un des marqueurs les plus forts de la marque.
MacBook Pro 14″ M5 512 Go au meilleur prix Prix de base : 1 799 €
Côté refroidissement, Apple reconduit le même système à un ventilateur, qui s’avère légèrement plus audible que sur la génération M4, mais sans jamais devenir envahissant. En bureautique, le Mac reste parfaitement silencieux. Ce n’est qu’en charge soutenue (montage vidéo, calculs 3D ou encodage) que le souffle se fait entendre un peu plus que les générations précédentes.
Un écran mini-LED qui frôle la perfection
Difficile d’améliorer un écran déjà presque parfait. Le panneau mini-LED de 14,2 pouces conserve sa définition de 3024 x 1964 pixels et sa fréquence adaptative ProMotion jusqu’à 120 Hz. Sa luminosité culmine à 1 670 nits en HDR, et à 1010 nits en usage SDR, selon les tests du labo de 01net.com — de quoi travailler confortablement même face une baie vitrée.
L’autre grand point de confort vient de l’option nano-texturée, facturée 190 euros tout de même. Cette finition, héritée des écrans Studio Display, réduit drastiquement les reflets sans altérer la précision colorimétrique. Là où un MacBook Air brille sous les néons, le MacBook Pro nano-texturé reste parfaitement lisible. Le rendu est singulier, presque mat, donnant l’impression de travailler sur du papier. Un vrai confort visuel pour les photographes, graphistes et monteurs qui passent leurs journées face à l’écran.
La colorimétrie, comme toujours, tutoie l’excellence : le Delta E est de 1,1 selon nos mesures et l’uniformité exemplaire, sans aucune fuite de lumière. Apple continue de prouver qu’un écran mini-LED bien maîtrisé peut rivaliser avec l’OLED, tout en offrant une meilleure luminosité soutenue.
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Audio et caméra : la maîtrise d’un écosystème
Le système audio intégré reste l’un des meilleurs du marché. Les six haut-parleurs stéréo délivrent un son ample, détaillé et remarquablement équilibré. Les basses générées par les deux woofers à annulation de force sont étonnamment présentes pour un châssis de seulement 15 mm d’épaisseur. La scène sonore conserve une belle stéréophonie dépassant largement les limites physiques de la machine, qu’on écoute un morceau de jazz ou un film en Dolby Atmos.
La webcam 1080p avec fonction Center Stage assure toujours un cadrage automatique lors des appels FaceTime. L’image est propre, bien exposée, mais perd en netteté dès qu’intervient le recadrage numérique. Malgré sa définition annoncée de 12 mégapixels, le capteur semble rester en dessous, ce qui limite un peu la précision. Les micros, eux, restent d’une qualité irréprochable pour les visioconférences : clairs, dynamiques, sans souffle perceptible.
Connectique complète, mais toujours sans Wi-Fi 7
La connectique n’évolue pas : trois ports Thunderbolt 4, un port HDMI 2.1, un lecteur SDXC et une prise jack 3,5 mm. À gauche, on retrouve le port MagSafe 3, toujours aussi pratique pour recharger sans risquer d’arracher le câble. Une dotation suffisante pour un usage professionnel, même si certains auraient apprécié un quatrième port USB-C. Notons également que les ports compatibles Thunderbolt 5 (120 Gbit/s) sont réservés aux modèles plus haut de gamme équipés de M4 Pro et M4 Max. Il faudra donc ici se contenter de Thunderbolt 4 à 40 Gbit/s. Un peu mesquin.
Même chose côté connectivité sans fil, puisqu’Apple reste bloqué à la norme Wi-Fi 6E, alors que le Wi-Fi 7 commence à se généraliser en 2025. Une décision difficile à justifier à ce niveau de prix, d’autant que l’iPad Pro M5, lui, en bénéficie déjà. Le Bluetooth 5.3 assure quant à lui une compatibilité large et stable avec les accessoires récents, notamment pour bénéficier du LE Audio et Auracast.
Performances CPU, GPU et IA : la puce M5 muscle le jeu
La star de cette génération, c’est bien sûr la puce Apple M5. Gravée en 3 nm, elle conserve la même structure que la M4 — quatre cœurs performants, six cœurs efficients et un GPU à dix cœurs — mais gagne en fréquence et en bande passante mémoire, désormais portée à 153 Go/s.
CPU : jusqu’à 15 % plus rapide
Les gains sont modestes sur le papier, mais tangibles en pratique. Dans les tests synthétiques (Geekbench 6, Cinebench R24), les performances progressent de 10 à 15 % en monocœur et de 20 à 23 % en multicœur. Une montée en puissance qui se traduit par une meilleure réactivité au quotidien, notamment dans les logiciels lourds comme Logic Pro ou Final Cut où le MacBook Pro M5 encode plus vite et gère davantage de pistes simultanées que son prédécesseur.
GPU : +30 % en moyenne
Le GPU intégré bénéficie quant à lui d’un cache plus rapide et d’un nouveau contrôleur mémoire. Résultat : des gains de 30 à 40 % selon les tâches, et jusqu’à +41 % dans certains jeux ou rendus sous Metal. Le MacBook Pro M5 dépasse ainsi la M4 standard et s’approche des performances d’un M3 Pro sorti en 2023 — un bond rare pour une puce Apple en version « basique ». Pour le montage vidéo ou la 3D légère, il devient enfin réellement crédible, même si les professionnels de l’image attendront logiquement les déclinaisons M5 Pro et M5 Max.
IA et Neural Engine : l’avenir en ligne de mire
L’intelligence artificielle locale bénéficie d’un doublement des accélérateurs dédiés au sein du GPU. Selon les mesures comparatives de notre labo, les performances en IA progressent jusqu’à +100 % sur les calculs « quantized », avec un GPU désormais capable d’exécuter de petits modèles de langage localement. Le Neural Engine, lui, progresse plus modestement (+13 %), mais l’ensemble ouvre clairement la voie à de futurs usages macOS centrés sur l’IA générative. En pratique, le M5 reste largement surdimensionné pour les applications actuelles, mais prépare le terrain pour les versions à venir de Siri ou d’Apple Intelligence ; on sait la société de Cupertino largement en retard sur ces fonctions logicielles d’IA.
SSD deux fois plus rapide
Enfin, le SSD de cette version 1 To profite pleinement du nouveau contrôleur PCIe 5.0 : les débits dépassent désormais les 6,5 Go/s en lecture comme en écriture, soit un doublement des performances par rapport au modèle M4. Le lancement des logiciels et le transfert de gros fichiers gagnent en instantanéité.
Autonomie et recharge : une endurance toujours remarquable
La batterie de 72,4 Wh reste comparable, mais l’efficacité de la puce M5 permet au MacBook Pro 14 de prolonger encore un peu son autonomie. En utilisation polyvalente, la machine a atteint d’après nos tests 12 h 47, largement de quoi tenir une journée entière.
Seule ombre au tableau : Apple a décidé de supprimer le chargeur de la boîte. L’utilisateur devra donc acheter séparément un adaptateur 70 W (65 euros) ou même 96 W (85 euros) s’il souhaite profiter de la recharge rapide (50 % en 30 minutes). Une décision que Cupertino justifie par les nouvelles réglementations européennes, mais qui reste pour l’instant difficile à avaler sur un produit à plus de 2 000 euros.
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