une tablette complète au prix raisonnable pour affronter l’iPad

Design : un look Samsung classique, mais stylet

Ce retour de la gamme Lite n’est pas l’occasion pour Samsung de changer ses habitudes côté design. Dotée d’un corps en aluminium dont nous vous laisserons juge de la couleur, la Galaxy Tab S10 Lite reprend les lignes habituelles des produits de la marque de ces dernières années. Agréable et aisée à tenir en mains malgré ses bords plats, la tablette n’a pas volé sa dénomination en ne pesant que 524 g, pour une épaisseur contenue de 6,6 mm. De quoi la tenir sans inconfort majeur pendant un petit moment, idéalement à deux mains malgré tout.

L’emplacement de ses boutons (volume et alimentation) sont tout à fait classique à droite (si la tablette est tenue en mode portrait), de même que la prise USB-C en bas. L’emplacement SIM/microSD se trouve lui à l’opposé, et deux sorties de haut-parleurs sont de la partie pour un son stéréo en mode paysage. Pas de trace cependant de lecteur d’empreinte digitale, dommage. Le capteur photo solitaire lui se cache dans un coin. Très sobre si l’on omet sa couleur, la Galaxy Tab S10 Lite jouit d’un excellent niveau de finition malgré son prix, tandis qu’elle est certifiée IP42 pour la protéger un peu de la poussière et de l’eau.

Le vrai bon point pour cette gamme consiste en la présence du S Pen de Samsung dans sa version, certes, la plus basique. Ne nécessitant pas d’être rechargé, ce stylet à aimanter directement sur certaines zones du corps de la tablette permet d’écrire, de dessiner (dans une certaine mesure) ou d’interagir avec l’interface. Appréciable et vraiment pratique. Cette tablette est sans surprise compatible avec les autres accessoires de la marque.

Écran : luminosité, où es-tu ?

Samsung sait faire des écrans. Ce constat admis dans l’industrie fait spécialement tiquer quand il est question de celui de la Galaxy Tab S10 Lite. Certes, pour 400 euros impossible de proposer quelque chose d’aussi flatteur qu’une ardoise qui en vaut le double, mais tout de même.

D’une taille de 10,9 pouces (2112 x 1320 pixels, pour seulement 228 ppp de résolution), cette dalle TFT LCD a le mérite de proposer une fréquence de rafraichissement de 90 Hz. Et c’est malheureusement son quasi seul point fort. Son taux d’occupation n’est que de 82.3 %, arborant donc des bandes noires assez présentes.

Sa luminosité n’est également pas fameuse. Si cela suffit pour une utilisation en intérieur, son pic maximum mesuré à 519 cd/m² par notre sonde et le logiciel Calman Ultimate empêche de profiter correctement de son contenu dehors ou avec des reflets du soleil. Dommage pour une ardoise pensée notamment pour aller dehors.

Enfin, le bilan n’est pas incroyable du côté des couleurs non plus. Pas de HDR à signaler, tandis que si les couleurs en sRGB sont plutôt fidèles, l’espace colorimétrique n’est pas couvert correctement en P3. En résulte des couleurs peu fidèles, tandis que la balance des blancs est beaucoup trop froide. Le deltaE des gris dérive lui aussi.

Pas de quoi décourager un acheteur lambda, mais Samsung nous a habitués à mieux et les plus exigeants voudront peut-être investir dans une tablette à l’écran plus performant.

Performances : suffisant, mais pas pour tout

Propulsée par un SoC Exynos 1380 épaulé par 6 ou 8 Go de RAM, la Galaxy Tab S10 Lite n’est pas un monstre de puissance et se destine surtout à un usage familial. Tout à fait satisfaisante pour consommer du contenu (vidéo, web…) ou pratiquer de petits jeux, la tablette montre rapidement ses limites quand il est question de lancer des applications gourmandes.

Sur un jeu en 3D comme Genshin Impact, difficile d’accrocher les 60 FPS avec des graphismes réglés en moyen notamment, tandis qu’on relèvera une légère chauffe au niveau du capteur photo. L’ardoise peut également montrer quelques signes de ralentissement pour ouvrir ou jongler entre de nombreuses applications. Rien de dramatique en soi à l’heure actuelle, l’utilisation au quotidien est majoritairement fluide. Mais si cette faiblesse en usage intensif venait à empirer avec le temps difficile d’imaginer utiliser la Galaxy Tab S10 Lite confortablement dans quelques mises à jour et années.

Côté connectivité enfin, la Galaxy Tab S10 ne surprend que peu, avec de la 5G et du wifi 6 donc (du wifi 7 plus onéreux aurait été apprécié pour voir venir le futur, mais le choix s’entend), ainsi que du Bluetooth 5.3. Pas de NFC ou de prise jack à signaler.

Audio : Dolby Atmos et stéréo bien présents

Samsung n’a pas rogné sur les coûts du côté de l’audio, et c’est assurément une bonne chose. Compatibles Dolby Atmos et capables de délivrer un volume assez élevé, les deux haut-parleurs stéréo fournissent un son de qualité, bien que perfectible. On relèvera notamment des médiums un peu trop présentes et des graves qui peuvent saturer (surtout en Dolby Atmos), et des basses discrètes. Pas de quoi trop se plaindre cependant, notamment pour écouter du contenu avec des dialogues.

Autonomie : des chiffres corrects, sans plus

Pour alimenter sa Galaxy Tab S10 Lite, Samsung a opté pour une batterie relativement modeste de 8000 mAh. Avec notre test d’autonomie mixte maison, elle a abandonné la partie en 9 h 40, ce qui est moins convaincant que la concurrence et même assez loin de la Galaxy Tab S10 FE+ qui passe les 12 h. Reste que pour naviguer et regarder une vidéo de temps en temps, la solution peut tenir une poignée de jours et même être emportée à l’extérieur sans trop stresser d’avoir oublié son chargeur. Samsung annonce 16 h de lecture vidéo : dans la pratique, il faut compter environ 5 % de batterie pour regarder un épisode de série sur Netflix en wifi.

Côté recharge, Samsung a également décidé d’être modeste avec une charge rapide à seulement 25 W. Il faut ainsi presque 2 h pour recharger complètement l’ardoise, soit environ une dizaine de minutes de plus que les tablettes adverses. En 10 minutes, on atteint un modeste 12 %. Là aussi c’est plus faible qu’ailleurs, mais cela reste acceptable pour de l’entrée de gamme et il est plus rare d’avoir besoin de recharger en urgence une tablette qu’un smartphone.

Photo : le strict minimum

Tout le monde le sait, une tablette n’est pas faite pour prendre des photos ou des vidéos. Cela n’empêche pas le constructeur de faire comme la concurrence et d’y proposer des capteurs.

Au dos, un unique capteur 8 Mpx est là pour quelques captures d’appoint ou prendre des documents. En effet, quelles que soient les conditions de luminosité le résultat manque cruellement de précision. Le lissage est massif, à tel point que notre pauvre chat Guybrush semble presque avoir été peint plutôt que photographié. On évitera sans surprise de zoomer (jusqu’à x4 au maximum) tant le résultat est rapidement inexploitable. Au moins, la colorimétrie demeure réaliste.

En façade, pour les selfies ou la visio, un capteur de 5 Mpx est présent. Là encore le résultat est tout juste passable et nécessitera un minimum d’éclairage pour ne pas obtenir une bouillie pixelisée et bruitée. Rien de bien surprenant pour une tablette d’entrée de gamme, dont ce n’est pas la mission principale après tout, mais on aurait tout de même pu espérer un peu mieux.

Côté logiciel aussi c’est le service minimum, avec les options minimales pour personnaliser l’expérience (mode portrait, réglages, modes…). Fait étrange d’ailleurs : ces options n’apparaissent que si l’application Photo ne se trouve pas dans un espace de travail (ou bureau). Sinon, aucune option n’est proposée, pas même le mode portrait. Pas de miracle pour la vidéo enfin, qui ne dépassera pas les 30 FPS en FHD.

Logiciel : de l’IA et moult fonctionnalités pour s’organiser

Propulsée par OneUI 7 à la sortie de la boite, la Galaxy Tab S10 Lite peut heureusement directement passer sous OneUI 8 pour embrasser Android 16. En parlant mise à jour, relevons immédiatement l’un des principaux points forts de cette tablette et de Samsung en général : elle profitera de mises à jour pendant une longue période, avec notamment des rustines de sécurité jusqu’en 2032. Espérons qu’avec ses performances correctes mais légèrement modestes, elle parviendra à faire tourner correctement les prochaines versions d’Android sans trop tousser.

En l’absence d’un capteur d’empreintes digitales, le déverrouillage de la tablette se fait de manière classique, avec la possibilité d’utiliser son visage. Malheureusement, étant donné la qualité toute relative du capteur frontal, cette solution ne nous a pas semblé très efficace, ne reconnaissant que trop rarement notre visage. Impossible également d’assigner une fonctionnalité de son choix au bouton du S Pen, limité à ouvrir le menu Air Command pour accéder à des raccourcis, dommage.

Tablette oblige, la Galaxy Tab S10 propose de nombreuses façons d’afficher et d’organiser ses applications. Bureaux multiples pour séparer ses activités, affichage rapide de jusqu’à 4 applications à l’écran ou encore barre des tâches comme sur un ordinateur sont notamment là. Après une petite période d’adaptation par rapport à un smartphone, le tout est assez intuitif et hautement personnalisable avec de nombreuses options pour régler l’affichage selon ses besoins. On retrouve également des spécificités de OneUI, comme la Now Bar, les routines ou les quelques outils du S Pen, qui en font aujourd’hui l’une des surcouches les plus généreuses du marché.

Côté IA enfin, Samsung suit le mouvement global de l’industrie et ajoute toujours plus de fonctionnalités intelligentes à ses produits d’entrée de gamme, quand il y a encore quelques mois il fallait allonger les centaines d’euros pour s’y essayer. Outre Gemini pour répondre aux questions et analyser ce qui se trouve à l’écran, on relèvera notamment de la retouche d’image (effacement, amélioration…), de la lecture vocale d’articles et de l’amélioration de texte. C’est certes moins que des produits plus onéreux, mais c’est déjà un très bon début pour cette gamme de prix.

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