La guerre numérique entre la Chine et les États-Unis continue. Pékin accuse désormais Washington d’avoir orchestré le vol de plus de 127 000 bitcoins à un groupe de mineurs chinois et iraniens. Les autorités américaines parlent plutôt d’une saisie judiciaire.
La Chine et les États-Unis continuent de se déchirer. Par le biais du Centre chinois d’intervention d’urgence pour les virus informatiques, Pékin accuse les autorités américaines d’avoir dérobé plus de 127 000 bitcoins, soit 13 milliards de dollars en cryptomonnaies. La Chine assure que ce sont des pirates mandatés par Washington qui sont à l’origine du vol.
L’affaire trouve ses racines en décembre 2020. Il y a presque cinq ans, Lubian, un important groupe de mineurs de bitcoins chinois et iraniens, a été victime d’une cyberattaque. Durant l’intrusion sur le système de Lubian, l’attaquant est parvenu à siphonner tous les bitcoins détenus par les experts du minage. Les cryptomonnaies ont été extraites et envoyées sur plusieurs portefeuilles. Les fonds sont restés inactifs jusqu’à l’année dernière. Ces bitcoins ont finalement bougé entre juin et juillet 2024. Les devises ont été transférées vers de nouveaux portefeuilles.
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Des cryptos volées… ou saisies ?
Selon les analystes chinois, la complexité de l’opération et la discrétion des transferts de bitcoins suggèrent l’intervention d’une entité « de niveau étatique », autrement dit un service de renseignement ou une agence gouvernementale. Les analystes ont pu déterminer que les portefeuilles ayant reçu les bitcoins étaient liés au gouvernement américain. Plusieurs sociétés d’analyse blockchain, dont Arkham ou Chainalysis, ont également pu confirmer l’identité du détenteur.
Washington ne nie pas que les bitcoins ont été dérobés par ses services. Le Département de la Justice des États-Unis indique que les cryptomonnaies ont été saisies dans le cadre d’une enquête visant Prince Group, un conglomérat criminel opérant en Chine et au Cambodge. Les cryptomonnaies trouvées sur les systèmes de Lubian proviendraient des diverses activités illicites du groupe criminel. La justice américaine parle de plusieurs fraudes et d’opérations de blanchiment d’argent.
Pékin dénonce le manque de transparence des forces américaines au sujet du hack de Lubian. En dépit de ses demandes, le Centre chinois d’intervention d’urgence n’a pas reçu le moindre rapport détaillé qui permettrait de corroborer l’existence d’une enquête à l’encontre de Prince Group.
Des accusations mutuelles de piratage
La Chine et les États-Unis ont l’habitude de s’accuser mutuellement de piratages. Récemment, Pékin affirmait que les États-Unis ont mené plusieurs cyberattaques à l’encontre du Centre national du service du temps, chargé de la mesure et de la diffusion de l’heure légale en Chine. Les attaques ont été imputées à la NSA (National Security Agency), bien que Washington nie fermement toute implication.
L’année dernière, les autorités américaines ont pointé du doigt des hackers chinois en les soupçonnant d’avoir pénétré les réseaux de grands opérateurs télécoms tels que Verizon, AT&T et Lumen Technologies. Cette attaque, attribuée au groupe Salt Typhoon, a permis aux cybercriminels de prendre le contrôle de dispositifs dédiés à l’écoute téléphonique. L’affaire du hack de Lubian démontre que les tensions entre les deux puissances mondiales continuent de s’accentuer.
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