« Dispatch », le jeu qui vous met à la tête de la pire équipe de superhéros

« Dispatch », le jeu qui vous met à la tête de la pire équipe de superhéros


On fait quoi ce soir ?

Option A : on regarde une série.

Option B : on joue à un jeu vidéo.

Option C : on fait les deux.

Si vous penchez pour la troisième proposition, bienvenue dans Dispatch, un récit interactif hybride dont les deux derniers épisodes sont disponibles depuis le 12 novembre sur PC et PlayStation 5. Première production du studio californien AdHoc, cette série d’animation à embranchements fait du spectateur un joueur : chaque choix infléchit sur la trajectoire d’un super-héros en crise existentielle.

Autrefois pilote d’un robot géant, Robert Robertson, alias Mecha-Man, a perdu cette armure et sa superbe. A sec et sans emploi, il accepte un poste de bureau proposé par Aurore, sorte d’alter ego de Wonder Woman. Il doit donc désormais dispatcher les missions des justiciers depuis un centre de commandement. A la clé, on lui promet la réparation de son outil de travail.

Dès lors, l’ex-héros est chargé d’affecter ses coéquipiers aux besognes qui leur correspondent le mieux et de les assister à distance tandis qu’ils affrontent, sur le terrain, crimes et catastrophes. Prétexte à des séquences ludiques, entre management et déduction.

« The Office » en costume lycra

L’originalité de Dispatch tient à ce pari de mélanger jeu épisodique à choix multiples, cher au studio Telltale Games où les créateurs de Dispatch ont fait leurs premières armes, et jeu de management. La mécanique des mini-jeux s’enraye toutefois progressivement, la faute à des missions trop aléatoires et à une dimension stratégique limitée – certaines décisions étant même imposées par les scénaristes.

Plaisants mais peu décisifs, ces interludes servent surtout de respiration entre deux dialogues remarquablement bien écrits. Comme ceux d’une série animée, à la réalisation par ailleurs luxueuse, qui s’accompagnerait d’incitations ponctuelles à presser les bons boutons au bon moment.

A l’intérieur du logiciel du Superhero Dispatch Network (SDN), nos missions apparaissent en temps réelle sur cette carte. A nous d’affecter à une tâche les membres de notre équipe.

Dispatch a un autre superpouvoir : l’humour. Au spectaculaire, le jeu préfère le train-train quotidien de héros qui n’ont rien de super, à mi-chemin entre la comédie de bureau façon The Office et les personnages blagueurs de James Gunn dans Les Gardiens de la galaxie.

On s’attache ainsi à Robert Robertson, justicier fatigué au bout d’oreille manquant, brillamment doublé par Aaron Paul (Jesse Pinkman dans Breaking Bad). A la tête de l’« équipe Z », il doit réhabiliter une bande de bras cassés : Invisimeuf, ex-criminelle qui utilise son invisibilité pour espionner ses chefs ou Phénoméman, ersatz dépressif de Superman, dont la maladresse finit par révéler la part d’humanité.

Petits pouvoirs, grands tracas

Dispatch se distingue des autres récits du genre en prenant le contrepied de la célèbre maxime de l’oncle Ben dans Spider-Man (2002) : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. » Ici, les petits pouvoirs génèrent surtout de grandes complications. Au contact de ses recrues, souvent incapables de faire correctement leur travail, c’est moins son robot géant que son ego que Robert va finir par réparer.

AdHoc studio a collaboré avec les membres de la web-série américaine « Critical Role » dans laquelle des comédiens de doublage font des parties du jeu de rôle « Donjons & Dragons ».

Malgré quelques passages prévisibles (un triangle amoureux entre Robert, sa supérieure et une membre indisciplinée de son escouade) et un humour gras, l’écriture percutante et la mise en scène font au final la force de ce divertissement hybride. Au lieu de jouer la carte du désenchantement pour déconstruire le mythe du super-héros, Dispatch séduit avec une alternative plaisante : la comédie tendre.

L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • le croisement réussi entre The Office et une histoire de super-héros ;
  • l’animation et les doublages, dignes des meilleures séries TV ;
  • les dialogues percutants et la mise en scène inventive.

On a moins aimé :

  • le jeu de management qui déçoit à la longue ;
  • les blagues « pipi caca » à répétition.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous aimez l’humour des Guardiens de la galaxie et de Suicide Squad 2 de James Gunn.

C’est n’est plutôt pas pour vous si :

  • vous êtes allergiques aux jeux qui proposent des interactions minimales.

La note de Pixels :

Option A : on binge ;

Option B : on jette un œil curieux ;

Option C : on passe son tour.

A vous de décider.

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